Réconciliation nationale : Où est passée l'UTICA ?

Alors que les adversaires de la loi sur la réconciliation nationale se mobilisent pour faire échec à une loi qu’ils considèrent comme anticonstitutionnelle, dans le camp opposé, on ne compte guère que des partisans honteux qui se contentent dans le meilleur des cas de soutenir du bout des lèvres la loi comme s’ils n’étaient pas convaincus du bien-fondé de cette démarche,  ni de son opportunité. C’est le cas du mouvement Nidaa qui s’est contenté jusque-là du minimum syndical et de l’UTICA qui a donné son accord de principe dès l’annonce de l’initiative avant de se murer dans un silence total.

Si plus rien ne nous étonne de la part de Nidaa, le silence du patronat est inattendu dans la mesure où l'initiative présidentielle rejoint celle qu'il a toujours défendue.On cherche désespérément une réponse plausible à sa position pour finalement n'aboutir qu'à des interrogations. L'indisponibilité de la présidente ? la démobilisation due à la trêve estivale ? La certitude de voir la loi adoptée par l'ARP après le soutien proclamé d'Ennahdha ? Ce qui est sûr, c'est que face à des  opposants à la loi rompus aux techniques de l'agit-prop et décidés à faire feu de tout bois, y compris  mobiliser la rue pour faire pression sur l'ARP, rien n'est acquis d'avance. Et quand bien même, cette loi passerait, il faut avoir l'adhésion de l'opinion publique, ce qui n'est pas évident quand on sait que celle-ci n'a droit pour le moment qu'à un seul son de cloche.