Que vont faire cinq ministres au palais de Ben Ali à Sidi Dhrif ?
Conduits par le ministre du Domaine de l’Etat, Hatem Elleuchi, cinq ministres se rendront vendredi matin au palais de Ben Ali à Sidi Dhrif, apprend Leaders de bonne source. Il s’agit des ministres des Finances, Slim Chaker, de la Défense, Farhat Horchani, de la Justice, Mohamed Salah Ben Aïssa, et de l’Equipement, Mohamed Salah Arfaoui. Ils seront accompagné du conseiller économique auprès du chef du gouvernement (avec rang de ministre), Ridha Ben Mosbah. Officiellement, cette visite qui sera ouverte à la presse a pour objectif de « prendre connaissance de l’état des lieux, plus particulièrement ce que contient cette résidence ainsi que ses espaces extérieurs, en vue de prendre les décisions appropriées, dans les plus brefs délais possibles ». Parmi les options envisagées quant au sort qui sera réservé à ce palais, la mise en vente n’est pas exclue.
Propriété privée de l’ancien président déchu, le palais de Sidi Dhrif, niché sur la colline de Sidi Bou Saïd, fait partie des biens confisqués au lendemain de la révolution. Il a fait l’objet d’un transport sur les lieux, fin janvier 2011, de la part de la commission d’investigation sur les malversation, présidée par l’ancien doyen de la faculté de Droit, feu Abdelfettah Amor, sous les caméras de la chaine télévisée publique, Watanya 1. Les Tunisiens comme les membres de la commission étaient alors ahuris d’y découvrir, outre le luxe des locaux, des meubles et des bijoux, un coffre-fort secret, caché derrière une fausse bibliothèque, contenant d’importantes sommes d’argent en diverses devises, qui ont été sujet à controverse. Des chaînes TV (Hannibal, TF1, etc,) avaient été autorisées a y effectuer des reportages.
Resté fermé depuis lors, ce palais construit en front de mer, devait sans doute subir l’effet de l’humidité et de l’absence de l’entretien nécessaire, ce qui exigerait aujourd’hui des travaux urgents de restauration et de peinture. L’expédition gouvernementale de ce vendredi ne sera pas un simple tour de propriétaire décidé par Habib Essid, mais un constat de visu pour décider des mesures urgentes appropriées, en tout état de cause, avant toute décision de mise en vente, si cette option sera retenue.
Jusque-là les biens immobiliers des membres du clan Ben Ali, récemment mis en vente, n’ont pas suscité réel engouement auprès des acquéreurs pouvant en être intéressés. Cette réticence, constatée par le ministre du Domaine de l’Etat, pourrait avoir pour explication, le manque de garanties suffisantes pour apaiser les craintes des acquéreurs potentiels, ne voulant risquer des procès pouvant être intentés par les propriétaires.
Hatem Elleuchi, bientôt en Suisse pour relancer la récupération des avoirs saisis
Par ailleurs, la restitution à la Tunisie des biens et avoirs à l’étranger appartenant à des membres du clan Ben Ali, souffre de beaucoup de longueur et de tergiversations. Hormis une rondelette somme de près de 27 millions de dollars, récupérée sur un compte bancaire de l’épouse du président déchu ouvert au Liban, le reste est en souffrance de par le monde. Afin de relancer les démarches de recouvrement effectuées dans nombre de pays, le ministre du Domaine de l’Etat, entamera bientôt une série de visites à l’étranger, la première sera en Suisse, dans les toutes prochaines semaines. Son homologue de la Justice avait récemment reçu l’ambassadrice de Suisse à Tunis, relève-t-on.
Mise à jour le 14 août 2015: Pourquoi la visite a été reportée
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