La rupture est consommée à Nidaa Tounès : quelles conséquences pour le pays ?
C’était la réunion de la dernière chance. Le bureau exécutif de Nidaa Tounès, réuni ce vendredi sous la présidence de Mohamed Ennaceur en présence du secrétaire général Mohsen Marzouk et en l’absence du Vice-président, Hafedh Caïd Essebsi n’aura servi à rien sinon à confirmer le divorce entre les deux camps qui se disputent la légitimité au sein de ce parti. Comme d'habitude, on s'abrite derrière une réthorique trompeuse. D'abord le BE cède sur la réunion de Djerba prévue pour ce weekend. Alors qu'elle était qualifiée d'illégale, elle sera considérée désormais comme une simple rencontre entre des militants qui n'engagera en rien le parti ; le bureau exécutif sera un organe décisionnel alors que le bureau politique sera maintenu en tant que structure légitime qui veillera à la bonne marche du parti jusqu'à la tenue du congrès. Enfin une structure indépendante sera mise sur pied pour organiser le prochain congrès. Des concessions qui ne suffiront certainement pas à calmer les ardeurs belliqueuses de l'autre partie tant il est vrai que celle-ci forte de l'appui des structures régionales que la direction du parti avait négligées, veut pousser son avantage.
Il faut dire que dans cette crise, les divergences idéologiques ne sont pas déterminantes contrairement à ce qu'on croit, mais plutôt les ambitions personnelles. C'est à une véritable guerre des chefs, un combat à mort, que se livrent le secrétaire général et le responsable des structures,Hafedh CAïd Essebsi.
En s'engageant dans cette voie, ils semblent ignorer qu'ils sont en train d'ouvrir la boîte de Pandore : à moins d'une prise de conscience de dernière minute, Nidaa Tounès risque au mieux de connaître le même sort que le CPR avec une atomisation et au pire une disparition pure et simple. Mais c'est le pays et son processus démocratique qui risquent d'en subir le contrecoup, car la situation politique dans le pays est désormais grosse des pires éventualités, avec probablement à la clé un changement de majorité au profit d'Ennahdha et, probablement, des élections anticipées. Un scénario-catastrophe que personne au lendemain des élections d'octobre et et décembre 2014 n'avait prévu
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Chers Amis de Nida Tounes, Je suis surprise par ce duel, par l'absence de négociations intimes (internes au parti ; alors qu'ici elles sont "ex-times", autrement dit publiques) et par l'aride absence de médiateur (audible !) entre les deux protagonistes. Vivons-nous dans un royaume ; où l'on fait une place au dauphin ? Vaille que vaille, même s'il est sans carrure politique, même s'il n'a pas le charisme du père, ni (loin s'en faut) celui du "grand-père" ? Ou bien sommes-nous dans une république bananière ? Où seules les personnalités comptent ; pas la personne, ni la personnalité ; ni (bien entendu ! ?) - toutes ces personnes que sont les Tunisiens ? Si Nida et nous ne reprenons pas nos esprits et laissons travailler, à leur place, ceux qui ont démontré au pays les preuves de leur efficacité, la sentence tombera, tel un couperet sur la gorge de ceux qui aiment, d'amour et de dévotion, la République Tunisienne ; autrement dit sur les Tunisiens. Républicainement vôtre.
On va tous mouriiiiiiir
La lutte pour le pouvoir, les petites ambitions personnelles laisseront des traces et vont affaiblir considérablement ce parti. A t il besoin de cela? Il est déjà très affaibli dans l'opinion publique, auprés de la société civile qui ne lui pardonne pas et ne lui pardonnera pas son accointance avec les obscurantistes. Il est dés lors prévisible que la faible majorité qu'il a eu, grâce notamment a ce que l'on a appelé le vote utile disparaîtra au profit d'une majorité islamiste. Tout cela je me l'explique parce que tous les dirigeants de Nidha ou presque tous n'ont qu'un but leur propre carrière et que l'intérêt du pays malgré la rhétorique habituelle ils ne s'en soucient pas vraiment.
Vous êtes entrain de démolir tout ce que vous avez construit. Le pays ne supporte plus vos chamailles. Vous êtes assoiffés à prendre le pouvoir. Prix Nobel ou pas, vous avez mis la Tunisie à genoux. Si vous ne stoppez pas vos querelles internes , le peuple va vous dégager. N'oubliez pas que vous êtes les premiers responsables qui gouvernent aujourd'hui ce pays.