Hichem Jouaber : Analyse critique de la Proposition de Si Mansour Moalla pour résorber le chômage
La proposition de Si Mansour Moalla pour résorber le chômage aussi pertinente soit-elle sur le papier, ne peut être la solution suffisante et elle est loin d’être en mesure de permettre les objectifs assignés.
Dans ce papier je vais essayer de montrer ses limites et de démontrer les risques qu’elle présente. Comme toute proposition constructive, il est important avant de l’appliquer de ne pas foncer tête baissée sans prendre en comte les inconvénients qui lui sont adjacents
Tout d’abord résumons la solution proposée par Si Moalla parue dans le journal Leaders.com.tn le 3 février 2016
Le total de la main d’œuvre active est estimé à environ 4 Millions de personnes détenant un emploi. Le nombre de chômeurs, lui, est estimé à environ 600.000 personnes dont 40% soit environ 250.000 diplômés. Cette masse de personnes sans emploi représenterait donc 15% du total de la main d’œuvre active (15% de 4 Millions).
- La solution consiste à demander à toutes les entreprises exerçant effectivement de recruter un nombre de personnes sans emploi égal à 15% du total de la main d’œuvre exerçant dans l’entreprise et ce, durant une période de 3 ans. A titre d’exemple, une entreprise comprenant 20 salariés doit procéder au recrutement d’un nouveau salarié par an soit 3 salariés durant trois ans On aboutira ainsi à la création d’un nombre d’emplois annuel égal à 5% de la main d’œuvre active exerçant dans l’entreprise et 15% à la fin de la période de 3 ans(1).
- Sur le plan national, on parviendra à un total de 200.000 (5% de 4 Millions) emplois par an dont 40% soit 80.000 de diplômés qualifiés. Et on aura ainsi abouti à la fin des 3 ans à la résorption du chômage actuel évalué à 600.000 sans emploi.
- Ces recrutements exceptionnels vont constituer des charges supplémentaires pour les entreprises concernées. Pour les aider à y faire face et les inciter à effectuer les recrutements indiqués, on peut envisager de déduire ces charges supplémentaires des salaires du revenu ou bénéfice imposable et ce, durant la période d’apprentissage et de formation soit 3 à 5 ans suivant l’importance de ces charges imposées par le recrutement.
- Outre la réalisation d’une telle performance, nécessaire et urgente, il y aura lieu, et parallèlement, dans le cadre du XIII Plan (2016-2020), de se fixer pour objectif la création d’un nombre d’emplois suffisant (de l’ordre de 70.000 probablement) pour répondre à la nouvelle demande résultant notamment de la progression des effectifs de diplômés de l’enseignement supérieur.
Cette proposition manque d’analyse objective et présente plusieurs inconvénients qu’il convient de considérer avant toute mise en œuvre
- Tout d’abord, Si Moalla semble oublier que c’est la croissance qui crée l’emploi et pas l’emploi qui crée la croissance. La création d’emploi est en relation directe avec la génération de croissance et l’augmentation du PIB. Tous les spécialistes sont sans ignorer la Loi d’Okun qui détermine le taux de croissance nécessaire pour commencer à générer des emplois. Appliquée aux données de la Tunisie, cette loi estime que la baisse du chômage nécessite une croissance minimale de 2,5 % (1,1% pour compenser l’augmentation de la population en âge de travailler et 1,4% pour compenser les efforts de productivité). Le modèle indique par ailleurs que pour réduire le chômage de 1% il faut un taux de croissance d’environ 3,5%. Donc en toute logique économique saine, il faudra pour réduire le chômage de 5% en une année que le PIB augmente de 17,5 % et ce sur trois ans successifs ce qui est tout simplement utopique.
- Le second élément important est que Si Moalla semble oublier que la part du secteur privé ne représente encore que 60% du PIB tunisien, le reste des 40% est généré par les entreprises publiques et les administrations. Nous ne sommes pas sans savoir que le secteur public est en situation de sureffectif chronique surtout depuis la période de la Troïka. Le secteur public et semi-public tunisien n’est pas en mesure d’absorber de nouveaux recrutements, au contraire il doit les geler et même réduire les effectifs pour rester compétitif à l’instar des sociétés de transport public et des banques publiques . Si l’on exclut de la solution proposée les entreprises publiques et si l’on prend l’hypothèse optimiste que ces entreprises ne réduisent pas leur effectif, par simple calcul, on arrive à faire faire par le secteur privé un effort de recrutement de 8,33% par an sur trois ans pour rester dans les objectifs globaux de l’initiative. Ceci est tout simplement du domaine du l’’impossible et me semble carrément suicidaire
- Ensuite nous savons tous que le tissu économique actuel tunisien est constitué de très petites entreprises. Selon l’INS sur les 600 000 entreprises actuelles, environ 520 000 n’ont pas de salariés (ce sont des auto-entreprises) et 40 000 ont entre 1 et 2 salariés. Ce qui rend l’application de la mesure impossible à tenir pour 93% des entreprises tunisiennes. De ce fait, il est du domaine de l’impossible que les 7% restants recrutent autant que propose le plan imaginé c'est-à-dire 200 000 par an sur trois ans
- Un autre argument qui milite contre la proposition est lié à la disparité régionale actuelle. Aujourd’hui les entreprises sont essentiellement localisées dans le grand Tunis, les gouvernorats côtiers et partiellement dans les régions minières, la répartition du PIB suit le même profil ainsi que les indices d’employabilité. La mesure, si elle est appliquée, va générer des emplois dans les régions les mieux dotées et où sont localisées les entreprises actuelles. Ce qui revient à favoriser encore plus les régions favorisées et accentuer les disparités régionales source de problèmes. Elle peut aussi se traduire par la génération d’un flux d’exode sans précédent
- Sur le plan micro-économique, l’effort demandé aux entreprises serait donc de recruter par décret 5% d’effectif en plus par an sur trois ans, même si ni le marché, ni la croissance, ni la marge de manœuvre ne le permettent. Ceci est simplement une opération suicide qui risque de plomber les entreprises déjà engluées dans les retards de paiement, les difficultés administratives et le poids des impôts. En plus , ces entreprises font face à une concurrence déloyale causée par l’économie parallèle et à un manque d’un cadre qui protège ses produits et son business .
Pour créer des emplois et inverser la courbe du chômage il faut plus que ça, d’autres solutions existent qui se basent sur la génération de la croissance par l’investissement et la consommation tout en protégeant le tissus économique actuel et l’aider à croître. Des mesures pratiques doivent être prise sans attendre dans un grand et large projet de réforme
1. La première est d’instaurer la sécurité, c’est la condition nécessaire pour l’investissement
2. Ensuite renforcer le cadre juridique qui protège les entrepreneurs et les créateurs
3. Mettre en place des incitations à l’investissement interne et externe, et alléger les démarches administratives
4. Lutter contre la corruption et l’économie parallèle
5. Faire une réforme de la fiscalité et élargir l’assiette en réduisant le taux
6. Lancer de grands projets d’infrastructure et les utiliser comme un moyen de créer de l’espoir en faisant participer les tunisiens sous forme de souscription nationale par exemple
7. Créer des fonds de développement régionaux
8. S’appuyer sur les Partenariats Publics-Privés (PPP)
9. Lancer une initiative proactive pour attirer les Investissements Directs Etrangers (IDE)
10. Inciter, par allègement des charges sociales, toute embauche de chômeur sur une période de 5 ans
Le chômage ne se résorbe pas par décret, mais par l’investissement et la croissance.
Hichem Jouaber
Vice-président du Groupe
GlaxoSmithKline
En charge de l’Industrie
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Enfin un article qui nous rend moins bêtes et qui n'insulte pas l'intelligence de mes compatriotes. Bravo Monsieur. parfaitement d'accord avec votre analyse PS : C'est des gens comme vous qui devraient être reçu par le Président
Plusieurs experts ont pris, ces derniers temps, l'initiative de proposer, chacun de son côté, une solution complète ou partielle au problème du chômage.Celle de Si Mansour Moalla, notoriété oblige, a même retenu l'attention du chef de l'Etat; elle est, pourtant, totalement irréaliste comme l'a brillamment démontré l'auteur de l'article ci-dessus, Monsieur Hichem Jouaber, qui propose, à son tour, dix mesures pratiques pour relancer l'investissement et la croissance seuls moyens d'après lui pour résorber la crise du chômage. Malheureusement, la première mesure préconisée,celle qui conditionne tout le reste, à savoir l'instauration de la sécurité, n'est pas réalisable à court terme dans le contexte régional actuel. C'est pourquoi je suis d'avis, de privilégier les solutions préconisées par Monsieur Malek Ben Salah dans son article intitulé "De la noblesse du métier d'agriculteur et des métiers de l'agriculture" et par Monsieur Rami Khemakhem dans son article intitulé " Combattre le chômage, quels rôles de l'Etat et du citoyen?". Le premier est un expert senior dont la compétence en matière de développement agricole est internationalement reconnue; il rappelle, à juste titre, qu'il n'y a rien de déshonorant pour un diplômé chômeur de participer à la campagne de cueillette des olives plutôt que de passer son temps à la terrasse des cafés. A fortiori, une mathématicienne qui se lance dans l'élevage ovin doit être encouragée et servir d'exemple à d'autres diplômés pour trouver leur voie en dehors des filières totalement saturées de la fonction publique. Mr Ben Salah va même jusqu'à proposer certains créneaux immédiatement exploitables tels que l'apiculture et l'élevage de perdrix ou de cailles. J'y ajouterais, volontiers, l'élevage de poulets fermiers avec création d'un produit labellisé de haute qualité, le développement de la production de cerises particulièrement bien adaptée aux régions fraîches de Siliana, du Kef ou de Jendouba ainsi qu'un projet de riziculture dans la plaine de l'Ichkeul par exemple.L'idée maîtresse qui sous-tend ces propositions est de promouvoir une agriculture à haute valeur ajoutée à même de fournir des emplois aux diplômés de l'enseignement supérieur. Comme le souligne Mr Ben Salah le succès de tels projets nécessite de la part de l'Etat de jouer pleinement son rôle de planificateur-initiateur. Le deuxième expert, Rami Khemakhem - un quadra si j'en juge d'après la photo illustrant son article - propose l'utilisation de trois techniques financières modernes, à savoir: - Microcrédit - Crowfunding (financement participatif) - MLM (multi level marketing) qui pourraient, selon son estimation, permettre de créer 500 milles emplois en 3 ans. Ces concepts ont été appliqués avec succès dans d'autres pays; il serait dommage que la Tunisie qui dispose de nombreux experts en matière de gestion financière ne puisse pas tirer profit de ces nouveaux outils.
Jouaber décortique la proposition de Moalla et démontre qu’elle est irréfléchie. Jouaber aussi tombe dans l’irréfléchi avec ses 10 commandements…
C'est intéressant comme analyse et discussion , en tant que non spécialiste de la chose économique, je n'ai pas vu une relation directe entre diplôme et industries. Comment allons nous les insérer et sur quelle base ? Par contre l'idée serait bonne si nous pouvons l'orienter dans une autre direction.
La proposition de Monsieur Mansour Moalla pourrait devenir pertinente si on décrète « l’état d’urgence de la solidarité nationale » pouvant se traduire par un gel des salaires sur cinq ans et l’obligation de partage du travail pour tous et toutes. Tous les employés doivent accepter de travailler moins avec un salaire moindre (3/4 de temps ou mi-temps), ce qui pourrait créer de facto plus de 600 mille postes de travail. A cela, l’Etat pourrait imposer aux sociétés des contrôleurs fiscaux résidents. Cette mesure pourrait participer à la création de plus de 100 mille emplois. Les syndicats accepteront-ils de prendre un quinquennat sabbatique ? Avons-nous des hommes politiques capables de mettre ces 7 lignes en exécution ?
Bonjour Mesdames et Messieurs, merci à Leaders pour cette opportunité de réponse Vous êtes tous très compétents c'est sûr. Mais avant toute chose, comprenez que la Tunisie a un statut de "Mendiant International" et a de moins en moins la côte. Non pas pour les actes terroristes du Bardo et de Sousse, mais pour ses dirigeants politiques ou ceux de la société civile qui ne travaillent pas assez pour l'intérêt général, pour les 11 millions d'habitants. De plus la Tunisie est une "poubelle à ciel ouvert" hachakom, car depuis plus de deux ans, personne n'a été capable d'organiser le ramassage quotidien des ordures, ni les Ouali, ni les Moatmed ni les Rais Baladiyett. Donc le Tourisme s'éteint, et 257 Hôtels fermés. Et ce ne sont pas les Touristes Iraniens qui vont sauver la Tunisie Touristique ! L'année dernière j'ai assisté à la super conférence des Investisseurs Américains avec la présence de OPIC Overseas Private Investment Corp, que je connais pour avoir passé 7 ans aux Etats Unis et dont l'ex-Chairman de OPIC était mon avocat d'affaires à Beverly Hills dans les années 1980. Penny Priktzer la secrétaire d'Etat au Commerce du Président Obama a très poliment demandé le 5 Mars 2015 au Regency à Gammarth de mettre à jour le Code des Investissements, en clair pour éviter la possibilité éventuelle d'interprétations arbitraires, el fahem yeffem. C'était en Mars 2015 et le Président Béji Caid Essebsi est venu clôturer la journée de conférence avec Madame Madeleine Albright et un parterre d'Américains, Investisseurs de premier rang. Aussi avant que Monsieur BCE aille à nouveau à Washington en Mai 2015, j'étais persuadé qu'en 2 mois de Mars à Mai 2015, le Gouvernement ou la Présidence avec leur centaine de conseillers de tous bords aurait réalisé et promulgué un avenant, un décret gouvernement ou un décret présidentiel pour renforcer l'actuel code des investissements, avant qu'il ne soit revu par l'ARP Assemblée de Représentants du Peuple. Simple, ça aurait pris 2 jours à 2 ou 3 conseillers wa sallem. Quelle ne fut pas ma déception d'apprendre que rien n'a été fait dans ce sens et c'est toujours à la case départ, Khssaraa. Des actions évidentes et simples ne sont pas entreprises. Alors quoi que dise Monsieur Mansour Moalla, il est digne d'écoute et s'il présente un gâteau au chocolat alors que vous préférez un gâteau au café, que l'on démarre et que la Tunisie démarre par n'importe quoi mais qu'elle démarre pour résorber l'Emploi des Jeunes. Arrêtez de discuter dans le vide ou pour avoir votre photo sur un magazine. J'interviens du mieux que je peux pour placer des Jeunes Tunisiens et Tunisiennes à l'étranger à longueur d'année, bénévolement, mais je vais direct à l'essentiel. Je suis venu 7 fois en 2 ans à Tunis avec une proposition concrète de réorganisation de Tunisair, vu les ministres, les chefs de gouvernement, gouverneur de la BCT et pdg de Tunisair alors que j'ai présenté des pistes d'économies en mega millions de Dinars, écrit plusieurs fois mais PERSONNE NE SAIT DECIDER EN TUNISIE POUR DIRE SOIT OUI MONSIEUR SOIT NON MONSIEUR. Mon constat et je ne suis pas le seul à le dire. Pas de DECIDEURS ET PAS DE LEADERS après 5 ans de dépenses géantes ! Et même un super Prix Nobel de la Paix 2015 qui n'est pas assez promu et une intervention à Davos en Arabe de Monsieur Habib Essid qui a étudié aux Etats Unis, qui parle bien l'Anglais Américain et qui avait pour lui et devant lui un parterre de tous les Banquiers de la planète Je pourrais également placer une partie des 250 Pilotes Tunisiens formée mais au chômage depuis 2 ou 3 ans qui sont obligés de payer chaque fois 2.000 Dinars pour revalider leur licence en vol et payer à Tunis une visite médicale à 400 Dinars. Le nouveau Ministre Anis Ghedira à qui j'ai envoyé message Facebook + sms + email depuis le 7 Janvier 2016 pour une demande de Rendez Vous, ne répond pas encore ! Faut-il demander audience au Président Béji Caid Essebsi ou à Monsieur Rached Ghannouchi pour avoir une réponse ou une acceptation d'autant que Tunisair n'est pas prête à se redresser avec ses 900 millions de Dinars de dettes, ses pertes quotidiennes de plus de 400.000 Dinars toutes les 24 heures et une action à la Bourse qui est moins de 1 Dinar alors qu'elle a été introduite à 19 Dinars en 1995. Plus l’Awej des 2 Airbus A330 neufs qui font des vols de court – moyen-courrier et qui génèrent encore plus de pertes La Tunisie est en catastrophe économique et j'ai peut-être les handicaps suivants, celui d'être Tunisien Juif et celui de ne jamais donner aucune Rashwa nulle part Fernand Danan, Tounssi Hoor, 65 ans Pilote de ligne long courrier sur Airbus A340 avec plus de 14.000 heures de vol Instructeur pilote ayant formé plus de 20 pilotes pour Tunisair, Tunisavia, Nouvelair et 3 pilotes Palestiniens dans les années 1976-1979 au Centre de Borj El Amri, Investment Banker International, spécialiste des Achats - Ventes - Leasing et Financement d'Avions de ligne, de réaménagement et de relance de Compagnies aériennes au +33608763679 et fdanan@gmail.com ou www.facebook.com.fdanan Disponible 24/7
Vous présentez des arguments chiffrés et bien détaillés contre cette proposition qui de toute façon n'est pas applicable et ne favorisent pas les entreprises dans ce contexte difficile. Vos propositions sont plus ambitieuses car elle donnent de la perspective même si l'urgence est de mise.
Analyse critique étayée. La proposition de M. Mansour Moalla ramenait à l'éternel dilemme tout en théorie entre les pensées orthodoxe et hétérodoxe en économie: La croissance est elle portée par la consommation (la demande) ou la production de biens et servces (offre). La vérité est que la création de richesses n'est pas binaire (soit l'une soit l'autre), mais une combinaison subtile des 2. Nous avons depuis 5 ans complètement asséché l'idée de porter la croissance par la consommation avec un recrutement massif dans le public, qui représente à lui seul pas loin de la moitié du PIB Tunisien . Le secteur privé est quant à lui exsangue et ce fut une prouesse de lui faire accepter quelques dinars de plus d'augmentation pour ses salariés. Augmentation d'ailleurs à la limite du raisonnable en cette période où la machine économique est fortement grippée. Aujourd'hui, le secteur public ne peut plus recruter meme si ces recrutements seraient encouragés et portés par des subventions du... public. Le cadre du PPP devrait être celui à l'entame du processus de croissance et partant de la résorption du chômage : C'est ce cadre et ses projets structurants qui permettraient par effet d'entraînement aux investissements privés de se développer dans les territoires où le chômage frappe le plus: Les régions enclavées. Encore faut il au delà du tout nouveau cadre législatif du PPP, penser convenablement les projets à proposer et choisir judicieusement les termes de chaque contrat à mettre en place entre la puissance publique et l'opérateur privé "maître d'oeuvre".
Les experts sont nécessaires pour donner leurs avis et permettre aux politiques de prendre les décisions avec une parfaite connaissances des choses. On ne peut demander aux politiques de tout connaitre et heureusement que les experts sont là pour les éclairer
Cher Monsieur Jouaber A quand ce pays sera enfin gouverné par des compétences réelles et jeunes avec des expériences internationales comme la votre. Vos contributions sont excellentes et je souhaite vivement que nos compétences servent notre pays avant tout Respect et bonne continuation
Les propositions de Mr Moalla sont surprenantes et désolantes parce qu'elle procèdent manifestement d'une méconnaissance du tissu des entreprises tunisiennes et de la grande fragilité d'un grand nombre d'entre elles, qui ne tiennent plus à grand chose après une trop longue crise. A vos propositions je voudrais ajouter un rôle renforcé de l'Etat en tant que régulateur du marché : plus de transparence, des recours possibles dans les cas d'impayé (une plaie en Tunisie), une obligation aux banques d'offrir un réel service aux entreprises, notamment information et conseil.
Monsieur j´adhère entièrement á vos 10 mesures comme prealable á un modele de developpement en Tunisie, mais aussi je pense que le commentaire de Fernand Danan est important et j´aimerais qu´il soit la 11eme ajoutée aux 10 mesures que vous proposez. Pour une fois on enfreint á une règle sacro- sainte de 10 commandements trés connus. En effet le mode de vie des Tunisois a besoin d´être modifier, le statut du Tunisien doit inclure le travail en toute sorte dans le mode de vie. Il faut du travail et rien qúe du travail. le travail est la garantie de tout succes. Les allemands disent "arbejd magts frei" le travail rend libre.Je ne comprends pas comment un être humain peut trouver du plaisir en "mandiant". c´est vraiment impossible. La nature a voulu que la journée soit de longue de 24 heures, et que faisons-nous en ce temps? rien? D´autant que pour moi je cherche par tout les moyens quelque chose á faire rien que pour remplir le temps. Le temps agit en tout, le physique, le spiritual et l´intelligence meme. Contrairement á ce qu´on croit ce ne sont pas les etudes seules qui forment mais le temps differencié et bien rempli qui forme l´individu. En économie il faudrait penser "au bond en avant" sachant qu aussi bien les moyens que les besoins de l´homme se donnent libre cours chez l´homme en "democratie". La democratie c´est la liberté contre la dictature et l´isolement et les restrictions de toutes sortes. Voilà quelques mots sur l´Apriori du travail qui nous attend. Il faut changer avant tout beaucoup de chose en la personne du Tunisien, une revolution culturelle en quelque sorte.
Effectivement, la crise de l'emploi que nous vivons actuellement en Tunisie est très profonde, structurelle et beaucoup plus complexe pour être résolue en trois ans de recrutement précaire à des fins de formation, pour ne pas dire de retardement d'échéance. D'abord, merci à l'auteur parce qu'il déclenche la discussion. Oui, on dirait que la proposition de Mr Moalla suppose que la cause essentielle du chômage étant juste l'inadéquation entre les compétences requises par l'offre d'emploi d'une part, et celles acquises par les jeunes diplômés d'autre part. ça suppose implicitement que l'offre existe mais la demande ne répond pas aux exigences des entreprises, ce qui constitue une vision tronquée. Ce problème existe bel et bien mais n'est pas la seule cause du chômage, et puis il serait plus simple et moins coûteux de le résoudre en intégrant les jeunes chômeurs dans des programmes de consolidation et de mise à niveau des compétences, tels que les programmes "Nouvelle chance" et "forsati", qui rémunèrent les chômeurs en cours de formation, afin de les motiver et les accompagner vers une meilleure employabilité au bout de six à douze mois et non sur trois ans !! Afin de résoudre un problème il faudrait revenir aux causes, le système éducatif et ses lacunes sont bien en cause, le nombre élevé de bacheliers admis en masse à l'université depuis deux décennies est en cause...sauf qu'il existe aussi des causes géo-politiques, sécuritaires et culturelles, bien plus complexes. Mises à part les causes évidentes et claires devant les yeux du monde entier, celles liées à l'instabilité sécuritaire, au découragement de l’initiative privée nationale, à la thésaurisation, au déséquilibre régional flagrant en infrastructure vitale et productive, et à la fuite des IDE , je me permets de dire à ce stade que nous avons aussi en Tunise un type de chômage qui frappe profondément depuis quelques années et qui a été exacerbé après la révolution, qui peut être qualifié de chômage culturel volontaire. En effet, la solution de l'emploi dans le marché parallèle existe toujours pour nos chômeurs, elle est plus rémunérante, mais juste moins stabilisante !! C'est une réalité que les médias et les partisans des mouvements des chômeurs ne dévoilent pas et n'exposent pas. A ce stade, il est à saluer une des propositions de l'auteur du présent article, celle qui insiste sur une politique consensuelle d’intégration formelle et fiscale du marché informel dans le système économique, ça permettrait de stabiliser des emplois réels mais non déclarés et d'élatgir l'assiette fiscale de l’État à des fins d'emploi aussi mais à travers le lancement des projets d’infrastructure et de mécanismes d'incitation à l'investissement. Ainsi, la politique de l'emploi doit mélanger des idées de relance de Keynes (celles qui inspirent Mr Moalla) aux idées libérales (basées sur la motivation et l'implication du secteur privé dans une logique de gagnant-gagnant). ça doit être une coopération entre public et privé (PPP) et non une solution imposée par le public au privé. Le fait de décréter l'absorption du chômage en puisant des ressources de l'Etat pour payer les charges sociales et motiver les entreprises à employer, n'est qu'une solution à court terme, ne fera que retarder à une échéance de trois ans, un goulot d'étranglement à résultats graves : favoriser l'emploi sur l'investissement, ralentissement de la production, régénération du chômage ... et puis blocage... on ne donne pas de solutions sociales à des crises économiques, d'autant plus que la situation sécuritaire pèse lourd sur le budget et les priorités de l'Etat. Enfin, je me permets encore une dernière proposition à rajouter à celles si précisément exposées par l'auteur de cet article, celle d'activer deux projets, prioritairement et en urgence : celui de la mise en œuvre de la loi PPP, et celui de la conciliation nationale, à des conditions. Il serait très bénéfique, et à long terme, aussi bien pour l'économie que pour la société, d'obliger des hommes d'affaires à investir, en contre partie de l'amnistie, une bonne partie de leur fortune censurée, dans de grands projets d’infrastructure dans les régions défavorisées, et de grands projets industriels dans ces mêmes régions, ce qui permettra de résorber le chômage à moyen et long terme, d'élargir l'assiette fiscale d e l'Etat (surtout si marché parallèle intègré et encadré) et d'éviter à l’État une désorientation de l'objectif prioritaire et principal, celui d'assurer la sécurité dans un environnement géopolitique barbouillé, afin que, employés et employeurs, puissent bien travailler et vivre en Paix.
Si Mansour est homme digne de respect .Sa proposition me semble cependant étonnante surtout lorsque nous connaissons la rigueur de cet homme qui a tant défendu les principes fondamentaux de la FMI .L ' impact de sa proposition en cas de mise en application sera désastreuse sur l'économie et bouleversera toutes les cartes dans l'équilibre de la finance publique et risque même de créer du boulversement dans l'équilibre general de l'emploi car c le marché et les besoins réels du pays qui doivent dans l'avenir orienter le plus gros morceau de l'emploi des jeunes. ...Pour rappel à tout le monde l'État est appeler dans ce contexte international changer de vocation et doit contribuer efficacement pour stimuler la création d'emploi et non pas intervenir pour caser des jeunes dans des postes fictifs de nature à enliser l'administration et les entreprises et provoquer un endettement demesure de la Tunisie.
Merci à Si Hichem Jouaber pour cet article fort intéressant riche en détails permettant de bien asseoir ses 10 recommandations dans le conteste réel actuel de la Tunisie. De plus merci à tous ceux qui par leurs commentaires ont rehaussé dans l'esprit et la lettre les propositions émises aussi bien par Mr Mansour Moalla que par l'auteur de l'article et je cite notamment les experts Mr Fernand Danan et Fidellectrice. Mon souhait est que le gouvernement retrousse ses manches au plus vite pour mettre en application les solutions les plus idoines pour mener notre pays à bon port.