Président Obama, encore un effort!
Il est des discours qu’il sied de qualifier d’historiques .La liste n’est par longue. Heureusement. Sinon l’histoire ne serait truffée que de paroles. Alors qu’elle est, plutôt, tissée de faits fussent- ils d’armes, du prince ou tout simplement de faits divers.
C’est ainsi que le discours de Brazzaville prononcé en 1944 par le General de Gaulle marque une date dans les relations franco africaines.Celui de Carthage également. Prononcé le 31juillet 1954 par Pierre –Mendes France, devant le Bey de Tunis, il mit fin au protectorat imposé à la Tunisie depuis le 12 mai 1881.
Le président Wilson qui vous a précédé à la maison blanche de 1912 à1920 a lui aussi réveillé l’Histoire en énonçant les fameux 14 points d’un programme hardi,voire pour l’époque, subversif.
Ce fut un discours fondateur d’un politique américaine d’encouragement et de soutien aux peuples colonisés. Un discours en phaseavec les idéaux du peuple américain épris de paix et de progrès, qui a, lui aussi, recouvert le 2 juillet 1766, une liberté dont il est si glorieux qu’il lui dresse une statue qui vient, par un heureux concours de circonstances d’être ravalée, après tant d’avatars…
Last but not least il y a votre discours du Caire.Vous l’aviez prononcé non pas seulement devant les étudiants de l’Université égyptienne, médusés devant le chantre du yes we can, mais ce n’est pas une clause de style -devant l’Univers.
A Rome, on aurait dit Urbi et Orbi .Certes, vous n’avez pas l’autorité spirituelle du locataire du Saint-Siège, mais vous avez le charisme du chef de la plus grande puissance temporelle.
A ce titre, vos propos, nous semble-t-il, sont loin d’être des prêches dans le désert. Ils engagent le présent de l'humanité et probablement son avenir.
Trop d’honneur! Sauf votre respect, il ne s’agit point de cela. C’est, plutôt, de grandeur dont il est question. Votre pays en a usé, et à notre humble avis, devra continuer à le faire. Mais pas dans le sens emprunté par votre prédécesseur qui, lui, n’a pas hésité à faire la démonstration macabre de la puissance de feu.
Vous, vous paraissez être, à vous entendre, le héraut de la puissance des lumières.
Au Caire, bâti il y a mille ans par El Moez, un chiite tunisien, aujourd’hui le cœur de la Umma sunnite, vos paroles ont illuminé des millions d’âmes . En parlant d’amour, de concorde et de paix, vous avez dissipé les appréhensions de ceux et de celles qui furent terrorisés par le discours manichéen de Mr Bush junior qui a lui même repris le fameux oukase de Mr Foster Dulles ‘’qui n’est pas avec nous est contre nous’’.
Monsieur le président, vous êtes venu, vous avez vaincu notre scepticisme et vous êtes repartis Comme le héros de la mythologie grecque.
Puissions-nous, à notre tour, profiter de votre capacité d’écoute,pour vous adresser ces quelques paroles au sujet d’un abcès de l’histoire qui ne s’est pas renfermé. Il s’agit, vous l’avez deviné, du drame palestinien.
Certes, il s’agit d’un fait colonial comme il en a toujours existé à travers les âges .Mais depuis septembre 1993 et sous les lambris de ce qui est devenu votre demeure, un espoir naquit. Par quelques poignées de mains qui ont valu à leurs auteurs la plus grande distinction historique au monde, le peuple palestinien allait enfin retrouver un Etat, certes rapetissé mais un Etat quand même.
Yasser Arafat, chef du mouvement de libération pouvait rentrer triomphalement à Ramallah siège provisoire de l’entité palestinienne.Mais depuis, rideau! un rideau de fer par çi, un rideau de pierres par là. La Palestine embastillée!
Alors, ce que l’on attend de vous, Monsieur le président, c’estde permettre à cet Etat qui existe de jurepuisque tous les pays du monde, à commencer par le votre, le reconnaissent – d’exercer son autorité sur son territoire. Un territoire expurgé de toutes les colonies établies par la force –et la ruse par l’une des parties contractantes des accords d’Oslo.
Nous vous adjurons d’assurer ensuite sa survie en imposant une défense onusienne des terres qui le constituent c’est à dire la rive ouest du Jourdain, la bande de Gaza et le secteur Est deJérusalem, sa capitale historique et cultuelle.
Libre au peuple palestinien de se mouvoir après dans un ensemble économiqueplus large regroupant la Jordanie, la Syrie,le Liban,Israel et l’Egypte .Rappelons-nous. Six autres pays, il est vraieuropéens, avaient fondé en 1957 une communauté économique qui s’est étendue depuis de l’Atlantique jusqu’ à la mer Baltique. Deux de ces pays s’étaient entretués à trois reprisesau cours des deux derniers siècles.
Certes, comparaison n’est pas raison.Mais notre maitre à penser,Ibn Khaldoun nous a enseigné que l’histoire vaut par ces exemples.C’est d’ailleurs le titre de son ouvrage le plus célèbre, à défaut d’être le plus lu. Car on y auraitappris davantage sur les heurs et malheurs des empires à travers l’histoire.<
Vous allez, oserons-nous l’espérer, les faire relever.
Vous le pouvez, puisque tel a été le credo de votre campagne.Tel est le tempo devotre partition sur les bords du fleuve éternel.
Aissa Baccouche
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Je ne pense pas qu'il ferait l'effort nécessaire pour laisser le monde arabe en paix.