Houcine Abassi critique le gouvernement mais défend son chef
«Il est évident qu’il existe un problème au sein du gouvernement. Il s’est formé en l’absence d'un programme de travail clair et une vision prospective précise. Ce pêché originel s’est répercuté immanquablement sur son rendement. Il n’y a qu’à voir comment s’est fait le dernier remaniement. Ils se sont débarrassés des plus méritants tout simplement parce qu’ils n'étaient pas adossés à un parti. Ils ont supprimé le poste de secrétaire d'Etat d’un trait de plume, alors qu’il n’y avait aucune raison objective à cela d'autant plus qu’ils étaient chargés de traiter les grands dossiers au sein de leurs ministères respectifs. De plus, à quoi bon créer de nouveaux ministères alors qu’ils ne disposent même pas de sièges, ni de budget ou de personnel».
Dans une interview au journal Achaab, organe de l'UGTT (édition couplée avec un Spécial 1er Mai, Fête du Travail), Houcine Abassi n'est pas tendre pour le gouvernement Essid, même s'il ménage ce dernier. Il prend même sa défense en évoquant «des tentatives évidentes visant à le saboter, à l'évincer même et former un cabinet partisan pour provoquer une crise politique dans le pays». «Nous sommes parvenus à une solution à propos de la crise de l'hôpital Habib Bourguiba de Sfax avec le chef du Gouvernement, et lorsque nous avons essayé de concrétiser cet accord au ministère des Affaires sociales, le ministre de la Santé s’est dédit».
Revenant sur les critiques dont son organisation fait l'objet, notamemment sa propension à s'immiscer dans le champ politique, alors que sa vocation est de défendre les intérêts de ses adhérents sur les plans social et matériel, le secrétaire général de l'UGTT a déclaré : «Nous disons à ceux-là que les syndicalistes ne sont pas des locataires en Tunisie. Ils ont versé leur sang pour l’indépendance et la dignité de ce pays. Ces attaques visent à faire passer des lois impopulaires pour imposer des solutions politiques et sociales en contradiction avec les objectifs de la révolution et les choix du peuple. Les tentatives de réduire au silence l’ugtt ne l’empêcheront pas de jouer son rôle historique dans les domaines politique et social en toute responsabilité». Au passage, Houcine Abassi s'en prend à «l’institution législative» qui s'expose à «une crise majeure» si elle continue de passer »des lois qui ne feront qui la mettre en porte-à-faux avec le peuple».
Il reconnaît néanmoins que «si les Tunisiens n'ont enregistré aucune avancée dans le domaine social, ils bénéficient de deux acquis importants : la liberté d’expression et les libertés publiques».
- Ecrire un commentaire
- Commenter
On se demande vraiment s'il y a un chef de gouvernement ! Un Ministre d la Sante Qui s acharne a ce prix cest de l'insubordination