Témoignage du Professeur Chedly TABBANE
Mes Chers collègues,
Encore un pionnier, encore un membre illustre de notre faculté qui vient à disparaître. Nous en avons tous ressenti une peine profonde.
En ce rituel 40ème jour après son décès, de multiples et fervents témoignages rendront hommage à celui qui par ses qualités, n’a montré que de l’excellence.
Pour ma part ayant eu le bonheur de coopérer avec lui de façon épisodique et informelle lors de l’exercice de son mandat de doyen, je me limiterai à témoigner de son ouverture d’esprit aux idées de progrès et de son encouragement aux initiatives à la recherche d’alternatives réalistes dans la solution des difficultés de développement qui connait tout pays dit « émergent ».
Deux circonstances parmi d’autres en apportent un témoignage personnel.
C’est ainsi, dans un premier exemple, que lors du début de son mandat de doyen, Hassouna Ben Ayed, au cours d’une rencontre, m’a sollicité (en vertu de ma modeste expérience d’ancien directeur de la bibliothèque de la société des sciences médicales avant l’indépendance) pour traiter la situation d’anarchie et de désordre dans laquelle se trouvait la bibliothèque de la Faculté de Médecine et de proposer des perspectives de développement. Pour ce faire, m’accordant une confiante liberté d’initiative, il m’a permis de renouveler le personnel directeur en priorité en faisant appel par voie d’annonce dans les journaux à des candidats possibles parmi des licenciés en lettres. J’en ai sélectionné deux sur entrevue, que la Faculté a accepté d’envoyer effectuer des stages en France.
Dans un deuxième exemple d’encouragement à l’initiative, le doyen Ben Ayed au cours d’une des réunions périodiques avec le Comité pédagogique de la Faculté a suggéré d’envisager une réforme de notre enseignement copié au départ sur le modèle français abandonné par ses propres promoteurs. Quelques mois plus tard, faisant l’objet d’un «livre blanc» un projet moderne, Tunisien fut proposé au Doyen et qui par la suite, dans le cadre du séminaire de Sidi Dhrif II en 1984, fut soumis à l’opinion des représentants de toutes les disciplines en présence des deux ministres de tutelle. Leur opinion favorable fut confirmée par le conseil de la Faculté au cours d’une réunion spéciale avec celui-ci.
Ce sera l’honneur de Abdelaziz Ghachem qui a succédé à Hassouna B Ayed de décider de la mise en application du projet ce qui a demandé 2 ans de préparation des enseignants.
Il m’a semblé pertinent et utile pour les jeunes générations d’évoquer avec admiration et gratitude ces circonstances démonstratives illustrés de quelques détails significatifs de la manière dont Hassouna Ben Ayed concevait ses responsabilités.
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