Témoignage du Dr Ridha MZABI

La première fois que j’ai rencontré le Docteur Hassouna Ben Ayed c’était en 1961 à Paris.

J’étais jeune étudiant, secrétaire général de la corporation de médecine de l’UGET et les internes des hôpitaux de Paris tunisiens voulaient me voir, pour je ne me souviens plus, quel problème.

La rencontre s’était faite à l’hôpital Necker chez le Docteur Saadoun Zmerli.

J’avais été impressionné par ces personnages qui incarnaient pour moi le summum de la réussite dans le domaine médical.
Le Docteur Ben Ayed m’avait laissé le souvenir d’un personnage courtois, modeste, affable.

De retour en Tunisie, je l’ai revu à l’hôpital Charles Nicolle où il était chef de service de médecine du pavillon M8 qu’il rendit fameux tout au long des années.

Il en fit une véritable école de médecine et la pépinière e nombreux médecins de qualité, dans toutes les disciplines.

Ce n’est qu’après avoir été, moi-même, à la tête d’un service au sein de ce même hôpital que j’ai appris à mieux le connaître et à apprécier ses qualités d’homme et de médecin, à travers nos discussions au conseil de santé de l’établissement et les différents contacts établis à propos de nos malades communs.

Les cours de recyclage pour les médecins de l’intérieur du pays, qu’il organisait m’ont permis de découvrir qu’il était une personne de bonne compagnie aimant l’humour et la bonne chair.

Toujours égal à lui-même, sans jamais élever la voix, il traçait son chemin avec une force tranquille.

Avec lui disparaît l’un des derniers grands mandarins de la médecine tunisienne, au sens noble du mot.