Il aura fini par y aller. Ghazi Jeribi, 61 ans, qui vient d’être nommé ministre de la Justice dans le gouvernement Youssef Chahed devait occuper ce poste sous Mehdi Jomaa, en février 2015. A la dernière minute, il a été affecté à la tête du ministre de la Défense. Ignorant tout ou presque de l’institution militaire, il y fera un passage exceptionnel. En très peu de temps, il gagnera la confiance et l’estime des forces armées. Sa mission ne sera guère aisée, avec un président provisoire de la République comme Moncef Marzouki qui ne comprenait pas son périmètre en tant que chef suprême de l’Armée, croyant pouvoir y intervenir directement. Plus encore, il n’avait pas hésité à décapiter de leurs postes nombre d’officiers généraux. N'acceptant pas facilement la nomination du directeur général de la Sécurité militaire (le Général Rahmouni), il avait tenu à l’exclure d’une réunion du Conseil supérieur des Armées (CSA) qu’il devait présider à Carthage. Le ministre Ghazi Jeribi respectera la loi et présidera lui-même la réunion au siège du ministère…
A la tête de la Défense nationale, Jeribi aura à faire face aux dures épreuves de l’attentat terroriste durant le ramadhan en juillet 2015 au Chaambi, le premier d’une pénible série de barbaries. Il saura en parfaite coordination avec le chef du gouvernement à l’époque Mehdi Jomaa à resserrer les liens entre les militaires et les forces sécuritaires, intensifier la coordination entre les différentes unités et mobiliser en faveur de l’armée les moyens et équipements nécessaires. Le mur-rideau tout au long des frontières avec la Libye avait été initié, un important programme d’acquisitions d’avions militaires et autres équipements avait été lancé et toute une nouvelles stratégie de renforcement, avait été mise en œuvre.
Rien pourtant ne destinait ce haut magistrat, doublé d’un grand basketteur (porte-étendard de l’équipe nationale) à réussir dans pareille charge ministérielle. Relever l’injustice subie et servir a été son grand ressort. Premier Président du Tribunal administratif (2007 – 2011), il en a été subitement limogé pour laisser la place à une autre magistrate bénéficiant de soutiens puissants. C’est le président de la République intérimaire, Foued Mebazaa qui lui rendra justice en le faisant nommer Président du Haut Comité du Contrôle Administratif et Financier, relevant de la Présidence de la République. Il y fera comme dans chacune de ses affectations précédentes, une œuvre en profondeur. Chargé de former son gouvernement, début 2105, Mehdi Jomaa l’appellera à ses côtés le chargeant de suivre les aspects juridiques de la transition et de travailler sur le programme ainsi que le discours d’investiture qu’il aura à prononcer devant les élus de la Nation, sans lui promettre aucun portefeuille ministériel. Les rumeurs le donnaient naturellement à la Justice. Ce n’est qu’en toute dernière minute que Jomaa lui annoncera sa désignation à la Défense nationale.
Reprenant sa liberté à la fin de sa mission gouvernementale, Ghazi Jeribi, a choisi d’endosser la robe d’avocat, ouvrant discrètement son cabinet en centre-ville. S’il s’est tenu loin des feux de la rampe, sans afficher la moindre ambition politique, il a gardé des contacts suivis avec des amis surs et des dirigeants aux hauts postes…
Biographie Expresse
Expérience Professionnelle
2015 - 2016 : Avocat
2014 - 2015 : Ministre de la Défense
2011 - 2014 : Président du Haut Comité du Contrôle Administratif et Financier
2007 — 2011: Premier Président du Tribunal Administratif. En cette qualité, il a été:
- Président du conseil des conflits
- Président de la chambre chargée du contentieux relatif aux autorisations des partis politiques.
- Président de chambre de cassation
- Membre du conseil constitutionnel
2001 — 2006: Président du Conseil de la Concurrence
2005 — 2006: Expert formateur en droit de la concurrence auprès de la CNUCED
1997 — 2001: Président de la Commission des Litiges Fiscaux
1990 — 1992: Directeur Juridique de l'Institut Arabe des Droits de l'Homme
1989 — 1996: Enseignant à l'Académie Militaire / EPAM
2000 — 2005: Enseignant à l'Ecole Supérieure de la Magistrature
1988 — 2013: Enseignant à l'Ecole Nationale d'Administration de Tunis
1984— 2001: Tribunal Administratif
- Commissaire d'Etat Général (1999-2001)
- Président de Chambre (1996-1999)
- Président de la Section d'Instruction (1996 — 1999)
- Conseiller (1991)
- Conseiller adjoint (1984)
Cursus
- Diplôme des Etudes Approfondies en Droit Public – Université de Paris (France)
- Maitrise en Droit Public – Université de Paris
- Licence en Droit – Université de Paris
- Mémoire : L'Arbitrage en Droit International – Université de Paris
- Etudes Primaires et Secondaires – EZZAHRA – Tunisie
Publications
Plusieurs publications dans des revues Nationales et Internationales en matière de:
- Droit Administratif et Réforme de l'Administration
- Contentieux Administratif
- Droits de l'Homme et Libertés Publiques
- Contentieux Fiscal
- Droit de la Concurrence
- Droit du Sport
- Justice Transitionnelle
Activités sociales et centres d'intérêts
2007 – 2011: Vice - Président de l'Association Internationale des Hautes Juridictions Administratives
1994 – 1996 : Vice - Président de la Fédération Tunisienne de Basket
1975 – 1985 : Joueur International de l'Equipe Nationale de Tunisie de Basket
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