Les habits neufs d'Abid Briki
Ceux qui l’ont connu ont eu du mal à reconnaître dans ses propos mesurés, le syndicaliste, le militant de l’ultra gauche, le cofondateur d’El Watad. La nomination inattendue d'Abid Briki à la tête du ministère de la fonction publique et la gouvernance l’a transfigurée. Quand, à 20 ans, on n’est pas de gauche, c’est qu’on n’a pas de cœur, mais si on le reste à 60 ans, c’est qu’on n’a pas de raison. C’est que son nouveau poste l’a fait toucher du doigt les vrais problèmes du pays. Dans son interview à Mosaïque fm, Briki justifie son entrée au gouvernement par le fait que le pays a plus que jamais d'un gouvernement d'union nationale, avoue n’avoir jamais imaginé que la situation économique était aussi grave et se déclare partisan de la réconciliation économique prônée par le président de la République, « cela pourrait être bénéfique à l'économie tunisienne», reconnaît-il.
L'entrée d'Abid Briki et Mohamed Trabelsi, nommé aux affaires sociales, au gouvernement ainsi que les dernières prises de position de Mongi Rahoui sont peut-être annonciatrices d'une prise de conscience salutaire de la gauche tunisienne que la politique du « pour tout ce qui est contre, contre tout ce qui est pour» ne peut-être que contreproductive dans les circonstances actuelles. Bien plus, c'est une posture suicidaire qui isole davantage la gauche et lui fait perdre le peu de crédit qu'il lui reste dans l'opinion publique.
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