L'interview de Marzouki ou l'indignation facile des Tunisiens
Depuis plusieurs jours, elle aura été au centre d'une vive polémique qui a mis sens dessus dessous le microcosme politique au point de reléguer à l’arrière-plan des sujets plus importants comme les mouvements de protestation dans les régions. L’interview de Moncef Marzouki a été finalement diffusée ce vendredi soir, sur Attessi3a. Une interview banale où les inévitables diatribes contre son prédécesseur à Carthage alternent avec ses inquiétuses sur l'avenir de la démocratie dans son pays, confirmant tout le mal qu'on pensait de lui.
Que les Tunisiens soient ultra sensibles à ce qui leur semble une remise en question du principal acquis de la révolution, la liberté de la presse, est tout-à-fait compréhensible. Mais comment expliquer leur propension à s'indigner à la moindre occasion sans actionner leur esprit critique et, dans le cas d'espèce, sans attendre les preuves et surtout les noms qu' Ettasi3a nous a promis. Cela est d'autant moins compréhensible que les procédés utilisés pour faire croire à une tentative de censure du pouvoir dégagent une impression de déjà-vu qui devrait les inciter à plus de circonspection.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Tout est prétexte pour faire parler de lui ! Il n'en rate pas une. Toujours à l'affût; quitte à vociférer ou user de vieilles ficelles pour dire : je pleure donc j'existe ! On l'aura compris, il est désormais patent que l'hypertrophie du Moi empêche l'ancien occupant précaire du Palais de Carthage de réendosser l'habit du citoyen ordinaire. Un statut qui concorde mal avec la haute idée qu'il se fait de lui-même. Monsieur se pense éternel. Il croit qu'il est de la race des élus qui ne doivent jamais descendre de leur olympe pour se fondre dans la masse avec le vulgum pecus. Moncef Marzouki n'a jamais accepté que le suffrage universel l'ait écarté légalement de la magistrature suprême en 2014 au profit d'un autre challenger. Sauf erreur de ma part, il ne s'était point agi de cooptation à l'instar de 2011 mais, ce furent bel et bien les règles de la démocratie qui les avaient départagés. Eh bien non ! Moncef Marzouki s'imaginait "Président à vie" lui qui n'a cessé, par le passé, de fustiger la monopolisation du pouvoir par celui dont il dénonçait pourtant les excès: Zine Al Abdine Ben Ali. Autres temps, autres moeurs sans doute. Au nom de quel droit se croit-il fondé à user de tous les subterfuges pour dire qu'il est l'objet de tous les complots de la terre ? Excepté l'atavisme qui caractérise certaines ethnies, je ne vois guère d'explications plausibles. Car, la posture victimaire sied mal aux grands hommes. C'est une affaire entendue depuis fort longtemps. J'y suis, j'y reste et n'en sortirai que par la force des "baïonnettes." Voilà en substance le refrain auquel nous fûmes malheureusement habitués des années durant et qui, en l'espèce, a du mal à déguerpir de nos contrées. Quand on vous dit que c’est affaire de mentalité !
Franchement, est-ce nouveau que certains médias Tunisiens désinforment pour attirer des lecteurs ou tout simplement faire parler d'eux? La réponse est non. il n'y a qu'à lire la grande majorité des quotidiens pour s'ennuyer suffisamment au point de se diriger vers les médias étrangers pour glaner quelques informations pertinentes sur le pays. Un manque flagrant de professionnalisme et surtout d'étique journalistique font que la grande partie de ce qui est publié n'est que ragots et supputations. A quant des journaux capables d'informer le citoyens sans partie pris ni ragots? l'avenir nous le dira et en attendant bien des lecteurs se font berner et surtout tromper.
Pour moi c'est de la publicité pure pour l'ancien président de la République. Ça va lui donner du vent. Pour ses adversaires c'est un "Eigentor".