Terrorisme : En finir avec l’autodestruction...
Les tragiques nouvelles des attentats à dimension politiquante et pseudo-religieuse secouant-par intermittence- le pays -et ailleurs-depuis la révolution 14 /01 constituent la plus grave menace à la stabilité et au parachèvement de la transition démocratique. C’est que contrairement au dicton: «une mouche ne tue pas mais suscite l’aversion», avec un(des) essaims de cet insecte, le résultat n’est plus le même… Émétique. Le terrorisme est du même acabit. Alors que l’on continue à ergoter sur les causes, les commanditaires et les profiteurs du crime terroriste et à la nécessité d’une "stratégie globale" pour en venir à bout, la conscience est fortement ébranlée, à chaque acte barbare et récurrent qui fait fi de toute morale.
Les auteurs attentent à la vie, le plus précieux droit de l’homme. Mis à part l’ignoble attentat du 18 mars au musée du Bardo (entre autres) qui porte l’empreinte de la nébuleuse d’Aqmi et visant en particulier la sape du tourisme, un des segments de l’économie et vecteur de l’ouverture depuis des millénaires de notre pays sur le monde, les autres agressions ne sont qu’implicitement revendiquées. Les expéditeurs de ces blackmails sont par déduction connus. Ils charrient la signature de ceux qui prônent «le retour du califat» quand bien même ils sont dans l’ignorance de l’histoire de cet Orient, officine de démiurges et de prophètes et dont les schismes –ethnico-confessionnels -continuent depuis plus de 1.400 ans de lacérer les pays arabo-musulmans et ailleurs. L’histoire nous apprend, également que la Tunisie n’en était pas à l’abri mais qu’elle avait pu vaincre toutes les velléités pour la phagocyter. Elle en a payé chèrement le prix de sa liberté .L’Etat -nation post indépendance a réussi certes à homogénéiser l’identité sans parvenir à se muer complètement en nation -Etat où des citoyens libres jouissent pleinement de leurs droits et s’acquittent volontairement de leurs devoirs. La véritable fracture s’est opérée au niveau d’un développement régional inégal et inique. Mais à ceci il y a latitude à remédier. Ce qui est difficile par contre c’est la déviation des esprits d’une frange de la jeunesse qui se jette dans les bras d’une géostratégie à dimension politique et spirituelle qui la dépasse faisant de ses éléments traîtres et vendus du charbon à brûler et faire brûler des innocents. Sans l’appréhender, c’est aux tenants du capitalisme individualiste unipolaire et aux monarchies anti-démocratiques du pétro-dollar qu’ils roulent; que leurs manitous se drapent du manteau des frères dits musulmans ou des salafistes dans leur double version sunnito-chiite…
Dés lors, il paraissait impensable qu’un tunisien puisse un jour prendre des armes contre un autre humain sachant que le civil ou le sécuritaire abattus viennent d’une mère comme lui qui va le pleurer autant que la mère du terroriste se lamentera sur le sort de son fils «égaré».
Aucune idéologie ni religion ne doivent et ne peuvent justifier ce jeu de massacre fut-ce au nom du «bonheur» ou du «paradis promis».! Et pourtant dirait-on ce sont bien des "compatriotes" qui renflouent les rangs des jihadistes en Afghanistan, Irak, Syrie et ailleurs. A mon sens, ce ne sont pas des Tunisiens (authentiques)mais des uniquement porteurs de la nationalité. Nuance. Mais est –ce un motif pour ne pas les réhabiliter?. Non. IL importe de leur donner une dernière (bien ultime) chance par une volonté politique ferme. En effet, et pour ne pas sombrer dans la spirale sanguinaire des années de braise qu’a connue l’Algérie; il serait judicieux de débattre sur l‘opportunité de la promulgation d’ une loi exceptionnelle de «clémence» pour les repentis qui rendent les armes, quittent - drapeau blanc- le maquis, leurs caches et fassent publiquement leur mea culpa. Cette loi ne doit pas s’appliquer aux criminels dont les mains sont entachées du sang des innocents ou celui des forces de sécurité dans l’exercice de leur fonction de sauvegarde de la paix sociale et la défense de l’intégrité du territoire. Justice doit être rendue. Limitée dans le temps (deux à trois mois), cette loi du repentir doit prévoir un apprentissage citoyen aux bénéficiaires lesquels doivent accomplir une période de travail civil au profit de la communauté nationale pour les dommages occasionnés. Une telle mesure devrait glorifier l’humanisme de notre patrie et démontrer l’ancrage du socle des institutions de la 2ème République … Si des politiques évoquent «la réconciliation nationale» et des arrangements d’ordre fiscal et judiciaire pour les sangsues affairistes et autres mafieux, ce même processus doit inclure – sans les dédouaner -«ces terroristes égarés» dont la sociologie indique qu’ils viennent corrélativement et en majorité -de milieux précaires. En somme victimes-par euphémisme -de l’injustice sociale et de "la petitesse d'esprit". Mais rien ne doit absolument justifier leurs crimes abjects.
Habib Ofakhri
- Ecrire un commentaire
- Commenter