Slim Khalbous : tout sur la réforme de l’université
Au cours d'une conférence de presse, Slim Khalbous, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a tracé les contours du programme de mise en œuvre de la réforme universitaire, adopté en Conseil des universités le 28 décembre, lors d’une conférence de presse tenue le 3 janvier au siège de la Direction générale de la recherche scientifique.
« Le projet mise sur une amélioration substantielle des conditions d’enseignement et un accroissement des moyens mis à la disposition de la recherche scientifique », a déclaré Slim Khalbous. Le plan d’action, conçu sur la base des résultats des travaux réalisés entre 2012 et 2015 par la commission nationale de la réforme universitaire, sera mis en œuvre par une commission nationale dans laquelle siégeront, outre Slim Khalbous et le secrétaire d’Etat, présidents des universités, enseignants, représentants de syndicats, étudiants, membres de l’UTICA et de l’API.
Mettre les étudiants au centre de l’apprentissage universitaire
Les idées-phares du projet de réforme consistent à insuffler une dynamique démocratique permettant d’impliquer les étudiants dans l’élaboration de structures de gestion universitaire transparentes et à doter celles-ci de moyens matériels à même de soutenir et de promouvoir la recherche scientifique. « L’université, avant de constituer un lieu de partage de connaissances, doit être en mesure de former les citoyens de demain et de les sensibiliser aux enjeux majeurs qui se posent à notre société », a-t-il encore déclaré. Pour lui, la méthode classique d’enseignement actuellement en œuvre fait l’impasse sur l’acquisition de connaissances inscrites dans les problématiques sociales et n’aboutit souvent qu’à un bourrage de crâne handicapant pour trouver un emploi. Parmi les chantiers à entamer figure la réforme du système LMD, jugé inadapté. « L’enjeu est à la fois culturel, social, économique et civilisationnel », a ajouté le ministre.
« Le plan de réforme vise à concrétiser ses objectifs d’ici 2030, via notamment la proposition d’une loi-cadre englobant des recommandations claires, a expliqué Slim Khalbous. Amélioration du système d’enseignement, promotion de l’innovation, valorisation des compétences et des ambitions personnelles des étudiants sont l’horizon de l’université tunisienne. »
Dix commissions spéciales
Concrètement, dix commissions spécialisées chacune dans une thématique de réforme seront mises en place pour s’attaquer à la refonte du système universitaire. Les différents domaines visés sont le perfectionnement des techniques pédagogiques des enseignants, l’employabilité des jeunes diplômés, la recherche et l’innovation, la carte universitaire et la gouvernance des établissements universitaires. La commission nationale devra, elle, élaborer son rapport final pour le 31 mai 2017.
Nejiba Belkadi
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La seule réforme courageuse en système universitaire tunisien est l'accréditation internationale sérieuse et de long souffle ainsi que l'intégration des chefs d'entreprise dans les commissions sectorielles de fixation de programme de formation. Mais ca sera boycotté par les "grands" professeurs du même système. Il faut oser renverser les tables et oser ne pas avoir d'objectifs à visibilité grande et court termiste. Bon courage.