News - 09.01.2017
Ce qui attend Ilyès Mnakbi aux commandes de Tunisair
Il hérite d’une compagnie apaisée, engagée sur la voie du redressement, mais aura à poursuivre l’intense effort tant attendu pour pour la faire passer en rythme de croisière poussé. En prenant la semaine dernière les commandes de Tunisair, Elyès Mnakbi sait ce qui l’attend. Au cockpit, il succède à une dame de fer et de compétence, Sarra Rejeb, qui derrière une apparence de rigueur, n’a en fait jamais manqué de cœur. Tout en oeuvrant pour le retour de la discipline et l’inversion des courbes financières, elle avait toujours défendu les équipes, faisant du personnel le cœur de la compagnie. Mutée trop tôt, pour voler au secours de la SNCFT, elle laisse une œuvre à parachever, ce qui n’est guère difficile pour son successeur.
Le nouveau PDG aura sans doute remarqué l’hommage ponctué rendu par le personnel à Mme Rejeb lors de son départ. On ne quitte pas en effet indemne pareille charge publique et rares, très rares, sont les anciens PDG de Tunisair à avoir été salués lors de leur départ avec autant d’émotion et de regret, mais aussi de félicitations. Le message est fort. Il vaut plan de vol qui ne manquera pas d’être réussi.
Ilyès Mnakbi, aviateur, avait fait ses preuves au sein de l’armée tunisienne dont il avait gravi les échelons jusqu’au grade de colonel major. Ce n’est pas la première fois qu’un officier supérieur passe aux commandes de Tunisair. En novembre 1992, le général Abdelhamid Fehri, alors chef d’Etat-major de l’armée de l’air avait été désigné à ce poste. La différence, cette fois, c’est que Mnakbi arrive avec une expérience de manager d’une compagnie civile, la SONAPROV, petite certes, mais qui obéit aux impératifs de gestion d’une entreprise publique. Il aura cependant à gérer en plus les intérêts des petits porteurs actionnaires de Tunisair, cotée en bourse, et fort exigeants quant à la valeur de l’action et au retour des bénéfices. Il faut dire que l’année 2016 s’est terminée sur un accroissement du trafic passager de 9% par rapport à 2015. Le coefficient de remplissage des sièges a gagné 2.3 points, passant de 68.1% à 70.4%
La dernière assemblée générale de la compagnie, tenue le 29 décembre dernier, portant sur l’exercice 2015 a permis de constater une réduction du déficit d’exploitation qui s’est établi à -50,1MD, et la reprise de l’activité de Tunisie Catering, le développement du réseau africain (Nimey), européen (Moscou et Prague) et transatlantique (Montréal).
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