News - 24.04.2018
Forum économique africain de Tunis : Qu’est-ce qui nous empêche de saisir tant d’opportunités? (Album photos)
Boubous et autres habits traditionnels africains mais aussi costumes-cravates ont marqué l’ouverture mardi à Tunis du Forum économique africain. Si la séance inaugurale était réservées aux vœux pieux proclamés par les officiels, les panels de discussion et surtout les rencontres B2B ont permis aux 800 participants, dont 200 venus de 38 pays du continent africains, d’entrer dans le vif des partenariats à sceller.
Il faut dire que le Forum ne s’est pas limité à l’hôtel Laico (ex Abou Nawas) flambant neuf. Un partout dans les restaurants huppés et d’autres hôtels de luxe de la capitale, des chefs d’entreprise tunisiens sont ravis d’inviter leurs homologues. En toute discrétion et pour plus de marque d’honneur et d’hospitalité, des déjeuners et des dîners sont organisés à domicile. Tunis des affaires vit ainsi à l’heure africaine. « C’est le but ! » se félicite Amor Béhi, ministre du Commerce qui a fait le pari de tenir cette manifestation et de la réussir. Visiblement ravi de cette affluence et de ces contacts, il maintient la pression sur ses équipes (ministère et Cepex) pour faire de la deuxième journée, mercredi, une apothéose.
Par vidéo
En visite au Benelux, le chef du Gouvernement, Youssef Chahed a tenu à s’adresser en vidéo aux participants pour réitérer l’engagement de la Tunisie à promouvoir les échanges interafricains. « L’Afrique est terre de promesses et de potentialités. Nous y croyons, nous y allons ! » a-t-il martelé.
Alternant entre l’évocation des liens anciens, si solides, et les perspectives, si prometteuses, le ministre Béhi a su faire vibrer les cordes sensibles. « En donnant depuis des siècles, son nom, Ifriqiya au Continent, la Tunisie, a-t-il dit, n’a fait qu’affirmer son ancrage en Afrique, et plus que son identité africaine, sa vocation africaine. Sans remonter à l’aube des temps, l’histoire récente ne fait que le confirmer. Avec ses pairs leaders de la lutte contre le colonialisme, libérateurs des nations et bâtisseurs des Etats modernes, le président Habib Bourguiba avait été un Africain irréductible et a légué à notre peuple cette passion et cet engagement.»
« Qu’il s’agisse, poursuit-il, du soutien des mouvements de libération, de la création de l’Organisation de l’Union africaine (OUA), ancêtre de l’Union africaine, de la Banque africaine de Développement (BAD), de l’Agence culturelle et technique (ACCT), aujourd’hui Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ou de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et bien d’autres institutions, la Tunisie a été dès la première heure, au premier rang. Plus encore, nombre de ses illustres fils, ont contribué à la rédaction de leurs statuts et présidé à leur direction. Dans cette immense œuvre commune de libération et d’édification des fondamentaux, Bourguiba avait pour pairs, un peu partout sur le continent, d’éminents leaders, tous d’une trempe exceptionnelle. »
Buorguiba, Senghor, Houphouët, Ahidjo, Diori et les autres
Et d’attaquer le vif du sujet. « Aujourd’hui encore, les voix de Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët Bobigny, Ahmed Ahidjo, Hamani Diori, Modibo Keita, Jomo Kenyatta, Hassan II, Jamal Abennaceur, Ahmed Sékou Touré, Patrice Lumumba, Diallo Telli, Kwamé Nkrumah, Mokhtar Ould Dada, Amilcar Cabral, Nelson Mandela, et d’autres illustres figures, raisonnent aux quatre coins de l’Afrique et du monde. Si nous évoquons leur souvenir, c’est pour nous inscrire dans cette filiation et lui donner aujourd’hui son plein accomplissement. »
Pour Amor Béhi, «la deuxième partie du siècle dernier a été celle des indépendances et de la construction des Etats. A présent, la première partie du nouveau siècle doit être celle de la démocratie, des savoirs, de la modernité, de la croissance, du progrès économique et social et de l’épanouissement personnel de chaque africain et de chaque africaine. Le bien -être, tout comme la participation active au façonnage du quotidien et du lendemain, relèvent de la responsabilité des Etats, des gouvernements, des entreprises, de la société civile et de chacun et de chacune d’entre nous.
Tout est en notre faveur sur cette terre africaine, comme le montre ces indicateurs fiables :
- Reprise de l’économie africaine, 2ème économie ayant le plus fort taux de croissance dans le monde, avec une moyenne de 4.3 à partir de 2015 à 2020
- Population active jeune et croissante dans un monde vieillissant (1,1 Mds en 2034)
- Forte accélération de l’urbanisation (la plus rapide au monde), avec 187 million d’africains additionnels urbanisés d’ici 2025 et ~15 villes à plus de 5 millions d’habitants (vs. 6 villes en 2015)
- Pénétration rapide de la technologie pouvant augmenter le PIB de 10% à 2025
- Ressources naturelles abondantes, avec les plus grandes réserves mondiales de diamants, phosphate, métaux, or, pétrole et gaz
- Consommation globale en croissance devant atteindre 5,6 Milliards de dollars à horizon 2025,
- Consommation B2B en croissance (3,5 Milliards de dollars attendus à 2025) portée par la demande des entreprises de taille moyenne et se focalisant sur les matériaux (50% de la demande), biens d’équipement et les services.
- Et bien d’autres.
La grande question
Qu’est-ce qui nous empêche alors de tirer meilleur profit, pour nos peuples, nos économies, nos entreprises ? s’est demandé Béhi. Un climat d’affaire assaini et favorable ? Oui ! Des législations incitatives ? Sans doute ! Des financements appropriés ? Nécessairement ! Pareils forums de rencontres et de partenariats ? Essentiellement ! La lourde responsabilité qui est la nôtre, mais aussi et surtout la vôtre, de réponde à l’appel de l’Afrique, aux attentes des Africains. »
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