Regarde-Moi: un film à la fois courageux et original sur l'autisme(Vidéo)
Un personnage à la double vie, un père qui n’est pas reconnu par son fils, une maman agonisante. Le drame familial s'invite aux premières séquences du film « Regarde-moi».Du coup, on craint le pire : un nouveau film larmoyant sur un drame familial ? La réponse est non. Le long-métrage tunisien, récemment en compétition aux Journées Cinématographiques de Carthage et actuellement projeté dans les salles du pays et un grand film, servi notamment par une excellente qualité des images et une remarquable sensibilité dans le traitement de la thématique de l’autisme.
Nidhal Saadi joue le rôle de Lotfi, un Tunisien qui vit en France, où, tôt, il deviendra papa. Mais l’émigré est contraint de retourner en Tunisie en cachette pour prendre soin de son enfant autiste, qui avait fuit il y a 7 ans. « Youssef, regarde-moi ! Pourquoi tu ne me regardes pas dans les yeux? ». Lofti part à la quête d’une reconnaissance de paternité de la part d’un enfant qui semble différent des autres et que pour cela il est souvent marginalisé. Les rapports entre le père et le fils n’est pas facile, mais Lofti ne se décourage pas et, par l’emploi d’une caméra, développe un nouveau rapport avec son petit. Du refus, le papa passe à un lien indissoluble, qui réussit là où les systèmes éducatifs traditionnels ont échoué.
A travers ce film, le réalisateur Nejib Belkhadi, met en lumière le rôle de l’image comme moyen de dialogue qui peut permettre de communiquer à quelqu’un qui n’arrive pas à parler. Par la trame du récit, le réalisateur amène le spectateur à réfléchir sur la paternité, ainsi que sur le refus d’accepter les différences.
On joue avec les sentiments, c’est clair, mais sans tomber dans la sensiblerie ou de la victimisation des enfants. En outre, l’usage de l’ironie est judicieux, vu qu’elle entre en scène aux bons moments, pour nous arracher un sourire. «Regarde-moi» peut être interprété comme un titre accrocheur et banal au même temps, mais ce n'est pas le cas. C’est un film à voir, il le mérite.
Omar Cartulano
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