Abdelkarim Zbidi : « Oui, je peux être un Politique, mais pas n’importe lequel »
Premier oral très attendu du candidat Zbidi à Carthage, face à Meriem Belcadhi sur Al Hiwar TV, jeudi en début de soirée. Sait-il parler ? Est-il capable d’étayer son programme et de défendre son projet ? Saura-t-il convaincre et surtout balayer tant de « rumeurs » colportées à son encontre ? Il s’y emploiera méthodiquement, pendant près de 60 minutes. Mis sur le gril, il se savait ausculté et qu'il ne sera pas raté par ses détracteurs à l'affût du moindre faux-pas.
Action, réalisation et responsabilité
Intervenant juste après l’annonce de Youssef Chahed de passer la main provisoirement à Kamel Morjane à la Kasbah : Zbidi juge cette décision « naturelle ». Une règle est à convenir pour tous les candidats à Carthage, comme au Bardo, ajoutera-t-il. Pour son propre cas, il indique avoir remis sa démission entre les mains du président de la République, chef suprême des armées.
Ce principe rappelé, Zbidi tiendra à préciser le sens de la politique de la compétition électorale, comme il l’entend. « Ni attaques personnelles, ni usurpation par n’importe quel moyen, du pouvoir, mais une élévation au plus haut niveau dans l’incarnation de l’Etat. Je ne sais pas mentir ni diffamer,j’ai une autre éthique de vie.» Il le résume clairement : Action, réalisation et responsabilité. « Dans cette acception, oui, je peux être un politique ».
Son indépendance est-elle un handicap qui le prive d’un nécessaire soutien politique surtout au parlement pour faire passer ses initiatives de loi ? Abddelkarim Zbidi affirme que cette indépendance est à l’inverse très positive, plaçant le chef de l’Etat au-dessus des partis, et lui permettant de réunir un large consensus sur les questions majeures.
Comptable devant tous, non redevable à personne
Zbidi soulignera qu’il se considère, pour ce qui est de ceux qui le soutiennent, comme un comptable de son mandat devant tous, le peuple entier, sans être redevable de son élection à personne, encore moins à un parti en particulier. Il se définit clairement en tant qu’indépendant, aux antipodes des factions, mais en rassembleur de tous. Aussi, il récuse toute idée d’alliances ou de quotas. L’indépendance à ses yeux n’est pas contre telle ou telle partie, mais une plateforme d’union qui facilitera l’action du gouvernement et les délibérations de l’ARP
Quant au Tawafouk / Wifak, qu’il a jugé incontournable au cours de la première phase du mandat présidentiel qui s’achève, en raison des impératifs de stabilité, il n’est plus de mise aujourd’hui dans le même format. « Le président n’y interfère guère. C’est d’ailleurs du ressort du chef du gouvernement. Il lui appartient de bâtir la coalition qu’il juge appropriée. Le rôle du chef de l’Etat sera d’œuvrer, en cas de besoin, de rapprocher les points de vue et de résoudre des différents qui pourraient survenir pour favoriser l’intérêt supérieur, à partir d’un tronc commun. »
Tour-à-tour, le candidat Zbidi répondra aux questions de Meriem Belcadhi sur les cinq engagements qu’il s’est fixé : l’accélération de l’enquête sur l’appareil secret, l’assassinat des martyrs Belaid et Brahmi, la révision de la constitution, la réouverture de l’ambassade de Tunisie à Damas, et la réconciliation nationale. Il n’esquivera pas les questions relatives à ses relations avec le président défunt Caïd Essebsi se contentant de révéler que jusqu’à son dernier soupir, sa plus grande préoccupation était la Tunisie et son devenir.
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