Elections présidentielles - Abdelhamid Larguèche : Abdelkarim Zbidi, Une nouvelle manière de faire la politique
Finalement il a parlé au peuple, abordant des questions cruciales dans un langage simple, limpide et accessible. L’émotion était présente avec des moments de silence « pensif ».
Un Etat fort et une constitution réformée
Pas d’Etat fort sans la réforme de l’Etat et la réforme de la Constitution dans le sens d’une plus grande cohérence et d’un équilibre entre les institutions. Mettre fin au dysfonctionnement qui paralyse l’Etat. Le régime présidentiel est le meilleur garant d’un Etat fort avec des institutions stables et efficaces.
Sur la question sécuritaire, le candidat a désigné les zones d’ombres que la justice doit clarifier sans plus tarder : Agir fermement pour dévoiler toutes la vérité sur les assassinats politiques ainsi que sur les interférences entre l’appareil secret et ses présumés liens avec les assassinats. Au-delà de cette affaire, c’est la refonte des liens entre l’ensemble des institutions sécuritaires de l’Etat dont il s’agit. Les tunisiens ont droit à la vérité et méritent un Etat juste qui leur assure la sécurité.
Un homme d’action qui nous vient droit de l’Ecole bourguibienne
Même si pour certains, Zbidi n’est pas un homme du verbe, chose que le cours de la campagne va certainement nuancer, un nouveau style d’homme politique émerge en nette rupture avec la rhétorique souvent vide de sens à laquelle nous ont habitués tant de politiciens ennuyeux. Un style qui révèle l’homme comme un homme d’action qui sait ce qu’il doit faire sans mentir à lui-même ou à son peuple. Et la Tunisie a bien connu des hommes de cette trempe ou de ce style de Bahi Ladgham à Hédi Nouira et la liste est longue. Oui M Zbidi est bien un homme politique doublé d’un homme d’Etat rodé et maitre de ses dossiers.
La loyauté au service de l’Etat
Mais c’est aussi un homme loyal et discret. Sur les liens personnels avec feu Béji, il a juste dit et révélé l’essentiel. Il l’a accompagné jusqu’au dernier soupir comme un disciple loyal et affectueux.
Il lui a rendu le meilleur hommage en révélant que le Président est parti en pensant à la patrie. C’est là le meilleur legs dont il peut s’enorgueillir. Un legs symbolique, mais pas seulement, c’est aussi un message politique : Vivre et mourir en portant la Patrie dans son âme.
Que demande le peuple de plus ?
L’intégrité, le travail et l’abnégation. Ce sont là les valeurs qui ont souvent fait défaut durant toutes ces années. J’ai eu personnellement la chance de participer à des rencontres animées par des amis ou d’anciens collègues du candidat, parmi les milieux universitaires et scientifiques. Ils ont été tous unanimes à témoigner sur ces valeurs humaines et le sens aigu de la discipline et de l’intégrité morale de l’homme. Certains parmi ces témoignages méritent d’être gravés sur le marbre.
Hier la prestation de M Zbidi, avec ses réponses concises et claires, son regard pensif et profond, son silence et ses doutes m’ont confirmé que nous sommes devant un homme inquiet face à la vérité humaine, mais déterminé à assumer sa nouvelle destinée.
Enfant du peuple, enfant de l’école bourguibienne, enfant d’un Sahel laborieux et studieux, Abdelkarim Zbidi a convaincu, certes par son programme, mais surtout par son charisme, fait de sobriété, de morale et de sens de l’Etat.
Il ne sera jamais un Président dictateur.
Abdelhamid Larguèche
Professeur à la faculté des lettres, des arts et des humanités
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