L'anglais, langue d'enseignement des affaires: à quand le tour des matières scientifiques?
L'ouverture de Tunis Business School pour la prochaine rentrée universitaire n'a peut-être pas bénéficié de la couverture médiatique qui séyait à l'évènement. Car c'est la première fois qu'un établissement éducatif public sera appelé à dispenser son enseignement (en l'occurrence, l'économie et l'administration des affaires) en langue anglaise, tout en utilisant des méthodes de formation inspirées des pays anglo-saxons. Un petite révolution qui vient à point nommé pour donner une impulsion nouvelle à notre enseignement supérieur qui commençait à perdre du terrain même par rapport aux pays similaires comme en témoignent les derniers classements établis par l'université de Shanghaï.
La langue anglaise est la langue des affaires et des sciences par excellence. Elle est aussi celle de l'internet avec plus de 90% des sites recensés sur la toile. L'ancien ministre français de l'éducation nationale, Claude Allègre n'a t-il pas reconnu, il y a quelques années"que toute personne qui ne maîtrisait pas la langue anglaise ni l'outil informatique devait être considérée, désormais, comme analphabète". Les Français ont été, d'ailleurs, les premiers à en prendre acte puisque de nombreuses disciplines comme celles que nous venons de citer sont enseignées dans la langue de Shakespeare. Il faut donc souhaiter qu'après les affaires, l'anglais devienne également la langue d'enseignement des sciences dans notre pays.
Il est temps que l'université tunisienne fasse sa révolution copernicienne. L'adoption de l'anglais comme langue d'enseignement en sera le préalable. On disposait d'une lucarne sur le monde extérieur. Avec l'anglais, on aura une baie vitrée.
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La maîtrise des langues étrangères est devenue une nécessité dans toute formation qui se veut polyvalente.Le choix a porté sur la alngue anglaise, vu que plus que 50% de la population mondiale utilise l'anglais pour com- muniquer avec le reste du monde,alors que seulement 3OO million+sont francophones.On parle de révolution numérique et son exigence de l'utili sation de l'anglais,commeinstrument de communication.les langues russe ,allemande et espagnole auraient un potentiel,bien sûr.Le changement de mentalités requiert beaucoup plus de temps que prévu.La communication,de façon générale,est requise dans tout processus de développement écon,omique et social,mais cela ne suffit pas.Les projets porteurs requièrent une planification,une organisation,une motivation et une évaluation des performances réalisés eu égard aux objectifs cibles. Pour René Descartes,le philosophe français,le langage est le propre de l'homme,toutefois il n'a pas spécifié quelle langue doit prédominer dans le monde scientifique et le monde des affaires.L'accent devrait toujours porter sur la langue,comme un outil,un instrument,plutôt qu'une fin en soi.Dans le langage du célèbre poète,Alexandre Pope,The proper study of Mankind is Man,voire l'Etude propre de l'Humanité c'est l'homme.La langue anglaise n'est pas obligatoire pour accélérer le processus scientifique,surtout pour les savants pratiquant d'autres langues,comme le Chinois,le Japonais ou l'Allemand.
La Tunisie est déjà passée par une expérience malheureuse et totalement négative d'enseignement en Anglais lorsqu'un lycée pilote a été créé à cet effet du temps où le regretté Mohamed Charfi étai ministre de l'éducation et des sciences. Les Bacheliers de ce lycée ont été envoyés pour la poursuite de leur enseignement supérieur dans des pays anglophones ou utilisant l'Anglais dans l'enseignement. Ceux des diplômés rentrés à Tunis n'ont pas trouvé de travail; Ce genre d'expérience sont plutôt des gadgets. Il serait tellement plus utile et plus rentable de redonner à la maîtrise de langue française la place qu'elle avait plutôt que de lancer des slogans genre "la langue anglaise est la langue des affaires et des sciences". Toutes les langues vivantes sont des langues de science et d'affaires. La Tunisie baigne dans un environnement linguistique arabophone et francophone. maîtrisons ces deux langues comme il faut et ouvrons grandes ouvertes les portes à la maîtrise d'une troisième langue ( l'Anglais aujourd'hui, le Chinois demain).
mieux vaut tard que jamais
Félicitations à la Tunisie, au monde des affaires et au gouvernorat de ben Arous pour ce nouveau née: Tunis Business school... Espérant que certaines compétences administratives d'organisations patronales soitent intégrées commes enseignants et surtout tuteurs professionnels et ce par une modalité spécifique...
Les manifestations et enseignements de haut niveau organisés en France se font depuis quelques années en anglais et cela est très significatif de la situation mondiale de la technologie et du savoir. Il est vraiment très regrettable qu’en Tunisie on ne s’aperçoit de notre handicap de la non maitrise de l’anglais qu’au cours de ces dernières années alors qu’on aurait du commencer par remplacer le français par l’anglais au moins depuis 1990. Même avec les réformes actuelles, on ne peut espérer un Switch efficace que dans au moins 20 ans et c’est beaucoup trop car entre temps notre francophonie nous aura fait perdre de très nombreuses opportunités.
D'abord 90% des sites recensés sur internet ne sont pas anglophones. C'est de la désinformation pure et simple. La part des internautes anglophones et des sites web anglophones dans le réseau mondial n'a fait que se réduire depuis les années 1990 du fait du développement d'internet en dehors du monde anglo-saxon. Aujourd'hui il y a déjà plus d'internautes sinophones qu'anglophones, et les sites webs anglophones ne doivent même plus représenter la moitié de tous les sites recensés dans le monde. Ensuite la langue anglaise "langue des affaires et des sciences par excellence"... Ça sort d'où ce genre d'affirmations péremptoires ? C'est à peu près aussi ridicule que de dire que l'italien est la langue de l'amour par excellence, ou l'arabe la langue du terrorisme par excellence. Enfin si les jeunes tunisiens n'apprennent plus le management et l'économie qu'en anglais, selon des normes comptables anglo-saxonnes, etc., ça va être pratique pour faire des affaires avec la France, premier partenaire commercial et économique de la Tunisie (et oui, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont très loin d'investir et de commercer avec la Tunisie autant que le fait la France). Un jeune tunisien qui ne saura même plus ce que c'est qu'un "compte de résultat", ou qui ne comprendra plus ce que c'est qu'un "amortissement", ça va grandement faciliter ses contacts avec les entreprises françaises, premiers investisseurs dans le pays. De l'art de se tirer une balle dans le pied par effet de mode...