News - 01.09.2010

Jeudi soir à Sidi Bou Said : Un Iftar Soufi pour les Atugéens de Tunis

C’est chaque année un thème spirituel que choisit l’Atuge pour le traditinnel Iftar qu’elle organise chaque Ramadan. Cette année, le choix s’est porté sur le soufisme et pour en débattre quoi de mieux que la colline de Sidi Bou Saïd où de nombreux saints dont El Béji, avaient élu domicile. Jeudi soir, ils seront plus d’une centaine d’anciens élèves de grandes écoles  rompre le jeune dans la convivialité des retrouvailles, écouter en introduction, les professeurs Nelly Amri et Franck Fregosi et participer aux débats. Pour Leaders, Walid Maaouia, pivot de ces excellentes rencontres, plante le décor et présente le thème.

Pourquoi aborder un sujet sur l’islam sous le prisme du soufisme ? Pourquoi pas sous l’angle de la science ? Ou sous l’angle de la médecine ? Ou sous l’angle de l’architecture ? ou sous l’angle des mathématiques ? Etc. Aucune réponse ne peut satisfaire nos « cherchant» pour reprendre une célèbre expression du Pr.B.Etienne si ce n’est le fait que le soufisme s’élève au dessus de ces « thématiques».

Tentons de suivre cette lumière en s’arrêtant en trois stations :

Première station : Revisiter notre histoire religieuse, voire notre histoire tout court qui peut donner sens à un certain nombre de nos comportements issus des traditions soufis. Le soufisme a été considéré sous Bourguiba comme un «mouvement collaborateur», et, donc marginalisé dans l’espace social…aujourd’hui comme le meilleur moyen de combattre l’extrémisme. Essayons de l’extraire de cette instrumentalisation et de saisir le tassawaf comme un mouvement spirituel.

Remontons dans l’histoire de la Tunisie avec  le Professeur Nelly Amri pour nous intéresser à la période médiévale en Tunisie? la Tariqa à cette époque a-t-elle était combattue ou a-t-elle eu  droit de cité? Quels rôles ont pu avoir les maîtres soufis dans la gestion de la cité ? le soufisme médiéval  tunisien était-il  une référence ? au point qu’ Ibn Arabi lui-même a dédié ses "Futuhat al-mekkiyya" à Abdelaziz el-Mahdaoui (Sidi Abdelaziz), auprès de qui il a séjourné un an à Tunis et qu'il considérait comme son maître…

Deuxième station : Comprendre les raisons de l’expansion du soufisme en Europe…Le Professeur Franck Fregosi nous présentera l’expansion contemporaine du soufisme en Europe via des maîtres soufis tels que René Guenon (Abd al-Wâhid Yahia), Titus Burckhardt (Suisse), Michel Valsan (Roumanie puis France), Martin Lings (Angleterre), Michel Chodkiewiecz…qui sont dans leur quête du spiritualisme des ponts entre Occident et Orient. L’Europe va-t-elle offrir à l’islam soufi les nouveaux locuteurs ?

Troisième station : Recentrer le débat sur l’homme soufi.  Al-Ghazâli s’y est employé en rédigeant «Al Qawâ’id-l-‘ashra»ou «Les dix règles du Soufisme».  Je cite à escient la cinquième règle qui stipule : «Avoir une large portée d’esprit qui te protège d’un ajournement corrupteur. Il est dit : «Ne remet pas à demain l’action d’aujourd’hui. Car les bonnes œuvres découlent les unes des autres. Celui qui se contente d’un état inférieur n’aura guère droit à un état supérieur.» Voilà une règle qui peut interpeller l’homo economicus musulman moderne !

L’homme économique musulman moderne peut il intégrer les valeurs humaines et spirituelles du soufi pour construire une économie éthique, proche de thèses développées par les «entrepreneurs chrétiens»…

Vaste sujet qui sera abordé ultérieurement sous le prisme du management interculturel ou intellectuel ?

 

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