Samir Gharbi - Covid-19: Le monde avance à l’aveuglette…
Plus de trois mois après le déclenchement de la pandémie, les connaissances scientifiques, d’une part sur la nature de ce virus et, d’autre part, sur la source du virus, sont toujours inconnues… On connait des bribes, mais rien sur l’essentiel, je résume:
• on sait que ce nouveau virus appartient à la famille des virus à couronnes, qu’il est le 3e du genre, mais sa composition, son comportement à l’intérieur du corps humain, sa contagiosité, son évolution dans le temps,…, sont encore un mystère.
• on a vu depuis la mi-janvier (en Chine) et début mars (dans le reste du monde) qu’il est particulièrement mortel, plus mortel que les coronavirus précédents. Les médecins se sont aperçus que les personnes infectées ne meurent pas le plus souvent du virus lui-même mais de la défaillance des organes qu’il a attaqués et de la réaction automatique d’autodéfense trop forte des anticorps… Cela signifie que le corps humain n’a pas su doser la charge virale… qu’il s’est en quelque sorte affolé…
• Plus de trois mois après, des centaines d’essais de médicaments (seuls ou mixés à d’autres) ont été essayés, parfois en tâtonnant, mais aucun ne s’est révélé efficace à 100%, tellement les cas particuliers sont différents…
• La mobilisation mondiale pour trouver un ou des vaccins est sans précédent : les décideurs savent que le danger de récidive du virus est une certitude. Une course contre la montre est engagée, mais, comme tous les vaccins découverts depuis plus d’un siècle, le résultat sera le fruit du hasard…
• Si vaccin il y aura, dans 18 ou 24 mois, il devra être fabriqué à plus de 10 milliards d’exemplaires… et rapidement. Les risques de guerres, d’émeutes, de hold-up… des vaccins ne sont pas à exclure…
• Donc, d’ici là, le monde entier va marcher à l’aveuglette, les femmes et les hommes vont se méfier les uns des autres, les frontières vont s’ouvrir à moitié ou se fermer, les transports en commun, les avions, le tourisme de masse vont devoir se réformer ou disparaître…
• Pourquoi en sommes-nous là aujourd’hui? Parce que tout simplement la direction du Parti communiste chinois (PCC) a menti au reste du monde, par incompétence, par bêtise, par idéologie… Les épidémiologistes disent aujourd’hui que le virus aurait pu – aurait dû – être circonscrit à la région de Wuhan (à la source) si les mesures d’alerte et de prévention avaient été prises et appliquées partout, si les voyages aériens et maritimes avaient cessé, si les exportations de marchandises avaient été interrompues… Si, si…
• Or, le PCC a menti sur toute la ligne, il commence à peine à céder à la pression mondiale en reconnaissant que le nombre de morts est plus important que celui qui a été annoncé jusqu’alors… Et pour éviter toute enquête ou questionnement étranger, le PCC vient de fermer toutes les frontières du pays aux étrangers d’où qu’ils viennent : la mesure de fermeture n’a pas été annoncée de cette façon, mais indirectement. La décision du PCC est de placer tous les étrangers entrants « en quarantaine »… Quel étranger osera-t-il se mettre ainsi dans la geule du loup ? C’est donc une fermeture « de facto ».
• Pourquoi?
• Parce que des soupçons sérieux commencent à s’exprimer au plus haut niveau – scientifique et technique – sur ce qui s’est passé « réellement » à Wuhan en novembre-décembre 2019. On sait, pour l’avoir appris en janvier, que tel ou tel responsable chinois qui avait commencé par dire la vérité a été placé au silence, qu’il est mort ou qu’il a disparu sans laisser de trace.
• Mais je viens d’apprendre plusieurs informations d’un coup : 1) les autorités chinoises viennent d’interdire à leurs scientifiques de publier, comme auparavant, les résultats de leurs recherches sur le coronavirus mais de les soumettre désormais à l’autorisation du PCC… ; 2) Les équipes médicales de l’OMS ont été interdites d’accès en Chine depuis l’apparition du virus ; 3) Le PCC refuse toute demande d’entraide (d’enquête) avec ses partenaires les plus proches en la matière, la France et les Etats-Unis.
• Le président Emmanuel Macron a émis des doutes de manière policée, suivi par Donald Trump qui, comme à son habitude, a foncé tête haute en ordonnant à ses services de renseignements de mener leur propre enquête…
• A cause de tout cela, l’humanité s’apprête à changer de mode de vie les mois, les années qui viennent… La mondialisation, qui a commencé il y a deux mille ans avec les empires, a pris une allure dévergondée depuis les années 1980, avec l’avènement de Deng Xiaoping, le père du capitalisme chinois, de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, les deux hérauts du néo-capitalisme et du néo-libre-échange à l’échelle planétaire. Cette mondialisation-ci va subir le même sort que tout cycle historique: un déclin inéluctable. Rien qu’à voir : le cours de référence du baril de pétrole (159 litres) est passé hier, sur le marché de New York, en dessous de zéro pour la première fois de l’histoire, c’est-à-dire que l’acheteur se fait payer 38 dollars par le vendeur pour le débarrasser de ses stocks d’invendu d’ici au 31 mai … Si ce n’est pas déjà le monde à l’envers, ce serait quoi alors ?
• Le monde ne connaîtra pas la tranquillité tant qu’il ne saura pas ce qui s’est vraiment passé à Wuhan, cette concentration urbaine, industrielle et commerciale de 11 millions d’habitants. Une ville qui dispose – grâce à l’apport technologique de la France – de son premier laboratoire de recherche virologique, le fameux P4 (nom de code scientifique).
• La presse mondiale s’interroge désormais sur le degré d’insécurité qui prévalait dans ce P4. « Et si le Covid-19 s’était échappé du laboratoire P4 de Wuhan au lieu d’être apparu, comme le prétendent les autorités chinoises, sur un marché ? Et s’il s’était répandu dans la population à la suite de l’infection accidentelle d’un employé ? » Nous ne sommes plus dans « la théorie du complot », mais dans des faits précis.
1. Les autorités chinoises n’ont – à ce jour – pas rendu public le résultat de leur enquête épidémiologique; elles ont refusé toute investigation indépendante de l’OMS (Organisation mondiale de la santé, qui était pourtant coopérante ; elle avait refusé d’appelé le virus Wuhan ; elle avait félicité les autorités chinoises pour leur action préventive…) et elles refoulent tout expert étranger…
2. Le président Emmanuel Macron avait reconnu qu’« à l’évidence, des choses se sont passées là-bas dont nous n’avons pas connaissance ».
3. Le centre P4 de Wuhan est un laboratoire, conçu par la France, pour l’étude des virus nouveaux et des virus connus mais « orphelins » (sans vaccin, sans traitement). Il est le « fruit » d’une coopération très sensible avec Pékin, qui remonte à 2004. Ce projet était contesté en France pour des raisons évidente de sécurité biologique, de transfert de technologie rare (à l’instar du nucléaire ou de la bombe atomique) et d’opacité chinoise… C’est ce qui se verra une fois le matériel français et le mode d’emploi reçus par les Chinois : les 50 techniciens français qui devaient superviser le projet (pendant cinq ans) n’ont jamais pu se rendre sur le site… Les Chinois ont travaillé seuls… et mis en exploitation le P4 en janvier 2018… La France a dû fermer la bouche, il ne fallait surtout pas perturber les négociations encours qui se montaient à plusieurs milliards d’euros (vente Airbus, etc.). Paris a fait confiance à Pékin pour la gestion du P4, et Pékin a surfé sur les contrats mirobolants, ne respectant jamais sa parole ni sur le montage du P4 ni sur le service après-vente…
4. Les scientifiques français, comme les américains (qui avait un œil partout) ont commencé par avoir de sérieux soupçons sur l’insuffisance des mesures de sécurité au sein du P4 et même autour… Après l’éclatement du virus, des défaillances ont été signalées – de façon anodine – par des Chinois eux-mêmes : des techniciens du P4 jetaient des déchets du laboratoire dans les égouts, des laborantins vendaient clandestinement sur le marché de Wuhan des animaux vivants sortis du P4 après expérimentation…
5. Est-ce que l’un de ses animaux a transmis le virus à un autre animal (chauve-souris, pangolin) puis à un être humain ? La vérité sur l’origine du virus doit être faite pour le bien de l’humanité toute entière. Et ce n’est pas le PCC qui l’empêchera. Sinon, nous ne serons jamais à l’abri de la résurgence d’une deuxième pandémie.
6. Le Wuhan Institute of Virology est désormais au centre des interrogations légitimes. Le PCC a beau nié toute « dissimulation » et toute « base scientifique » d’une transmission venant du P4, la meilleure façon de le prouver est que Pékin autorise les chercheurs étrangers à venir sur place enquêter. "Rien que le fait qu'il faille poser ces questions, rien que le fait que nous n'en connaissons pas les réponses, que la Chine n'a pas partagé les informations, cela en dit long", a déclaré Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain (ministre des Affaires étrangères).
7. Ce qui est encore incertain, selon les scientifiques, c’est l’origine du coronavirus SARS-CoV-2, qui a causé la pandémie appelée Covid-19. Est-elle naturelle, de source animale pure ? Ou est-elle le résultat d’une manipulation de laboratoire sur un animal vivant qui aurait été vendu par un membre indélicat du P4, considéré pourtant comme un labo de haute sécurité, sur le marché de Wuhan ? Le célèbre Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 pour la "découverte" du VIH, a laissé planer le doute en déclarant, le 16 avril, que le virus de Wuhan « serait un virus manipulé, sorti accidentellement du laboratoire P4 à la recherche d'un vaccin contre le SIDA ». C’est clair aussi quand il conclut en disant : « La science ne dépend pas (en Chine) de la vérité des choses, mais de la vérité de personnes. » Et il demande instamment à Pékin de reconnaitre cette « erreur de manipulation »…
Samir Gharbi
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