Kaissar Sassi: Le secret médical au service des rivalités politiques

Par Kaissar sassi - L'année 2020 a été marquée par une nouvelle tendance en Tunisie : La violation  du secret médical.

Nous rappelons que le secret professionnel  s'impose à tout médecin, sauf dérogations établies par la loi selon l'article huit du code de déontologie. Le CNOM est supposé être l'organisme garant de l'éthique médical. Il ne semble pas soucieux, du moins à cet instant, devant l'explosion de ce fléau.

Nous nous sommes habitués, surtout avec les circonstances sanitaires actuelles, à voir des photos des patients intubés dans les hôpitaux ou dans les ambulances, le visage non caché. Dans une délégation de Monastir, on avait publié une liste nominative des patients atteints par la Covid.

Les personnages publics prennent l'initiative de dévoiler eux même la positivité de leurs tests PCR. Le cas échéant, ils évitaient que quelqu'un d'autre le fasse sous forme de scandale politique. Nous sommes arrivés à un stade d'impossibilité de garder nos secrets les plus intimes pour nous-mêmes, y compris ceux protégés par la loi. 

Récemment, la situation a encore dérapé et le secret médical a été contourné à des fins idéologiques.Il s'agit du meurtre récent de la défunte jeune femme victime d'une atrocité monstrueuse. Un criminel l'a sauvagement agressée et probablement violée. Tout le pays a été affligé par ce terrible incident.

Dans un manque de respect total vis à vis la défunte ainsi que sa famille et ses amis, les photos de la victime détaillées ont fuité au grand public pour faire le tour des pages Facebook. Même les membres amputés n'ont pas échappé à la prise des photos.

Les plus petits de nos enfants ont pu accéder par un simple clic à ces horribles scènes sur les réseaux sociaux. Et rapidement, un mouvement national s'est déclenché appelant au rétablissement de la peine de mort.

La compagne médiatique de ce mouvement s'est appuyée essentiellement sur ces photos détournées. Le président de la république à répondu favorablement à ces appels.

Pour vous dire qu'en Tunisie, nous sommes arrivés à un stade où la fin justifie les moyens.

Même si ce moyen est la violation du secret médical et de l'intimité d'un être humain.

Kaissar sassi