Moncef Rajhi: Comment la Météo influence le Coronavirus SARS-CoV-2 (Covid-19)
Par Moncef Rajhi Ing. Met/Clim/Expt CC/13/10/2020 - Dans le cadre des efforts déployés par la communauté scientifique internationale spécialiste en virologie et en épidémiologie dans le but de prospecter l’influence des facteurs météorologiques sur la propagation et survie du nouveau coronavirus-SARS-CoV-2- ,des études ont été élaborées par des institutions de recherches à travers le monde entier en particulier au Japon, la Chine, l’Inde, l’Australie, Afrique du Sud, la France, UK, les USA , Brésil, etc.…
Les facteurs Météorologiques ayant des impacts sur le coronavirus et par conséquent sur la maladie Covid-19, sont: la température de l’air, l’humidité absolue/l’humidité relative de l’air et vitesse du vent, paramètres auxquels se sont ajoutés les aérosols atmosphériques, les rayons Ultra violets et la durée d’insolation.Ces facteurs climatiques nécessitent des éclaircissements comme les définitions, selon le glossaire international établi par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), avant d’aborder brièvement les résultats de certaines études élaborées.
Humidité de l’air
En climatologie/météorologie le paramètre ’humidité’ désigne la quantité de vapeur contenue dans l’air atmosphérique, la proportion de vapeur d'eau varie de 0,1 % à tout au plus 5% de l'air qui nous entoure. Plus il fait humide, moins l'air peut recevoir de vapeur d'eau supplémentaire. Ainsi par forte chaleur et forte humidité, le corps humain se refroidit avec difficulté : la transpiration ne peut pas s'évaporer. L’humidité de l'air est quantifiée de deux manières : l'humidité absolue et l'humidité relative.*) humidité absolue (HA) ou humidité spécifique: c’est la quantité de vapeur d'eau contenue dans l'air (c'est la masse de vapeur d'eau contenue dans l'unité de volume d'air). Elle s'exprime en gramme d'eau par mètre cube d'air (g/m3), elle est invariante lorsque la température change.*) humidité relative (HR): rapport du contenu réel en vapeur eau dans l’air à la quantité maximale de vapeur d’eau que peut contenir l’air à la température mesurée au moment et au lieu considérés, HR est exprimée en (%) et dépend de la température et de la pression. Plus l'air est chaud, plus il peut contenir d'eau sous forme vapeur., « 100 % correspond à un air saturé en vapeur d'eau (risque de nuage, pluie, brouillard, rosée ou givre), 0 % à un air parfaitement sec (cette valeur d'humidité relative n'est jamais atteinte dans la nature, pas même dans les déserts) » « Un taux d'humidité de 10 à 20 % correspond à un air très sec, trop sec pour le confort de l'organisme. Inversement, lorsque les températures chutent, en cours de nuit, l'humidité relative augmente et peut atteindre la saturation soit une humidité relative de 100 %.
A 30 °C, l'air peut contenir jusqu'à 30g/m3 d'eau sous forme de vapeur, soit 10 fois plus qu'à -5°C. Voilà qui explique en partie pourquoi les pluies sont bien plus abondantes dans les régions tropicales que dans les régions tempérées et qu'au cœur de l'Antarctique, les chutes de neige sont rares et peu intenses. »
D'après le tableau, à 30 °C un volume d'air dont l'humidité relative est de 50% contient 15g/m3 de vapeur d'eau, soit moitié moins que ce qu'elle pourrait contenir au maximum.
A rappeler que la bioclimatologie ou de la biométéorologie sont deux sciences ayant pour missions d’identifier les impacts du climat et du temps sur l’évolution de l’état de santé des humains, cette discipline reconnue par l’OMS, une commission conjointe OMM/OMS en est chargée.
Impacts Chaleur /humidité sur le Coronavirus (Covid-19) Des modèles informatiques ont montré que la température ambiante et l'humidité jouent un rôle critique sur l’évolution du virus. Ainsi, une température plus élevée aide à sécher les gouttelettes. Réduisant ainsi la durée de survie du virus. Dans les régions plus humides, en revanche, les gouttelettes demeurent plus longtemps sur les surfaces, augmentant la durée de survie du coronavirus. En comparant les temps de séchage des gouttelettes au taux de croissance des patients atteints du Covid-19 dans les villes de New York, Chicago, Los Angeles, Miami, Sydney et Singapour, les chercheurs ont observé une corrélation. Plus le temps de séchage est long, plus le taux de croissance de la pandémie est élevé
Propagation du virus Comment le coronavirus se propage-t-il ?
Havard Medical School, sous son slogan « les conseils fiables pour une vie plus saine « montre Comment le virus se propage et l’importance de se conformer aux exigences :
• De la “ distance sociale “ et autres comportements favorables à une santé saine.
• Savoir combien de temps le virus survit sur les surfaces peut vous aider à nettoyer votre maison et à gérer les livraisons.
• Passer en revue les symptômes courants du Covid-19 peut vous aider à savoir s'il est temps de vous auto-isoler.
• Connaitre les progrès réalisés dans la prospection du comportement du virus dans ce contexte :
- Des chercheurs du laboratoire de virologie de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses dans le Montana, ont découvert que les virus infectieux pouvaient rester dans l'air jusqu'à trois heures.
- D’autres recherches récentes ont révélé que le coronavirus Covid-19 peut survivre jusqu'à quatre heures sur le cuivre, jusqu'à 24 heures sur du carton et jusqu'à deux à trois jours sur le plastique et l'acier inoxydable. Les chercheurs ont également découvert que ce virus peut rester sous forme de gouttelettes dans l'air jusqu'à trois heures avant de tomber. Mais le plus souvent, ils tomberont plus rapidement.
Plusieurs itinéraires de propagation ont été prospectés à travers des recherches :
1) A l’échelle mondiale, (fig1) depuis le début de la propagation du CONVID19, le virus apparu pour la première fois en Chine dans la province de l'Yu Han, s’est propagée à une vitesse rapide sans plusieurs pays et territoires situés dans les zones à climat tempéré. Les moyens de transport en particulier l’aérien ont joué un rôle déterminant dans la vaste et rapide expansion en un temps record, du coronavirus— SARS-CoV-2 —s'est propagé si rapidement et dans tant de pays, ce qui amené l'Organisation mondiale de la santé à la qualifier de pandémie (un terme indiquant qu'elle a touché une large population, une région, un pays ou un continent)
(fig. 1)
2) Des chercheurs ont prouvé qu'elle est liée non seulement à la surface sur laquelle se déposent les gouttelettes, mais aussi à la météo. Les enquêtes menées dans le cadre des programmes de protection contre l’expansion du virus entre les habitants d’un pays ont montré que ce virus se propage par le biais des gouttelettes expulsées par des personnes déjà infectées. En effet, « Ces gouttelettes produites lorsqu'une personne infectée tousse ou éternue peuvent atterrir dans la bouche ou le nez des personnes qui se trouvent à proximité, ou éventuellement être inhalées dans leurs poumons. Une personne infectée par un coronavirus - même une personne sans symptômes - peut émettre des aérosols lorsqu'elle parle ou respire. Les aérosols sont des particules virales infectieuses qui peuvent flotter ou dériver dans l'air pendant jusqu'à trois heures. Une autre personne peut respirer ces aérosols et être infectée par le coronavirus. C'est pourquoi chacun doit se couvrir le nez et la bouche lorsqu'il sort en public. » d’après un chercheur de l'université de Bombay (Inde) et l'un des auteurs d'une nouvelle étude sur la persistance des gouttelettes porteuses du coronavirus.
3) Le coronavirus peut également se propager par contact avec des surfaces ou des objets infectés. Par exemple, une personne peut contracter le Covid-19 en touchant une surface ou un objet contenant le virus, puis en touchant sa propre bouche, son nez ou éventuellement ses yeux.
4) Des chercheurs ont trouvé une explication aux différences observées depuis le début de la pandémie dans la vitesse de propagation du coronavirus selon les régions. « Ce n'est peut-être pas le seul facteur, mais il semble certain que la météo régionale compte lorsqu'il est question de taux de croissance de l'infection », commente le chercheur de l'université de Bombay et l'un des auteurs d'une nouvelle étude, dans 06 villes dans le monde, sur la persistance des gouttelettes porteuses du coronavirus. Il a déclaré que « son équipe a examiné le temps que ces gouttelettes -- celles que les personnes atteintes peuvent disperser dans leur environnement en toussant, en éternuant ou même simplement en parlant -- mettent à s'évaporer en fonction de la météo et des surfaces sur lesquelles elles sont posées. Il est fort probable qu'une fois les gouttelettes disparues, le coronavirus meurt rapidement.
Sur certaines surfaces, le coronavirus survit plus longtemps parce que les gouttelettes dans lesquelles il est enfermé ne s’évaporent que difficilement.» Mais la météorologie semble jouer un rôle important dans le processus de propagation et survie du coronavirus, en particulier : température, humidité, vitesse du vent ainsi que durée d’insolation, radiations UV, pollution (aérosol).
Dans un prochain article nous passerons en revue les résultats auxquels ont abouti des études publiées et disponibles sur les sites Web pour répondre à une question posée et concerne la durée de vie du virus, sa disparition et sa propagation seraient telles liées aux changements du temps et surtout à la température de l’air qui nous entoure.
Moncef Rajhi
Ing. Met/Clim/Expt CC/13/10/2020
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