News - 26.11.2020

Une brève histoire de la Bourse de Tunis: quand Hamza Knani se souvient (Vidéo)

Une brève histoire de la Bourse de Tunis

Un pionnier de la Bourse de Tunis revient sur son histoire. Un ouvrage de référence du secteur boursier en Tunisie édité par Leaders.

Parlez-nous de votre ouvrage

Cet ouvrage illustre toute l'histoire de la Tunisie ou du moins une bonne partie. Lorsqu'on parle de la bourse, on parle systématiquement des valeurs mobilières. On doit ainsi se poser la question : Quand est-ce qu'on a commencé avec les valeurs mobilières en Tunisie ? 

Ceci remonte au début du 19ème siècle, lors du règne de Ahmed Bey, qui voulait à tout prix se lancer dans la modernisation de l'économie tunisienne. Pour trouver le financement nécessaire, il y a eu les premières émissions de l'équivalent de bons de trésor d'aujourd'hui. C'est ainsi qu’a commencé le financement de la nouvelle industrie en Tunisie. 

Ahmed Bey était très influencé par l’Officier egyptien Méhémet Ali, qui voulait lancer une révolution industrielle dans son pays. Il était également très impressionné par l’industrialisation en Europe. Il a même visité la France, un pays qu’il admirait beaucoup, afin de reproduire ce modèle en Tunisie. Mais par manque de ressources humaines, et les détournements de fonds nous nous sommes lancés dans l'endettement, que ce soit interne ou externe. Finalement vers 1869, la Tunisie s’est retrouvée, vu  le manque compétences et les détournement de fonds, dans une situation catastrophique. Le pays a fini par déclarer sa banqueroute.Ce qui allait faciliter l'entrée des Français et le prtectorat.

Comment évaluez-vous les progrès de la bourse?

Ici, on remonte au protectorat proprement dit. C'était la naissance d'un réseau bancaire en Tunisie. On se pose des questions : Pourquoi les décideurs à l'époque se sont lancés dans l'implantation de réseaux bancaires en Tunisie ? C'est justement pour assurer un moyen de financement des entreprises détenues par des Français. C’est l'emprise du colonialisme sur l'économie tunisienne qui se faisait à partir de ces réseaux bancaires et de la constitution de sociétés. 

Au départ, c'était limité au crédit. Ensuite, il a fallu trouver d'autres sources de financement. C'est pour cela qu'ils ont pensé au lancement des emprunts par des organismes financiers. 

La première émission, c'était avec la Caisse foncière de Tunisie, un établissement de crédit agricole. 

Lorsque les gouvernants de l’époque avaient lancé le premier emprunt en Tunisie, ils avaient conçu la “chambre de compensation”, où se déroulaient les achats et les ventes. Cette chambre était réservée exclusivement à l'emprunt de la Caisse foncière. Cet exemple a été suivi par d'autres institutions financières et chacune d’entre elles a créé sa propre chambre de compensation, une sorte de bourse.

Il a fallu attendre jusqu'à 1945 pour que les chambres de compensation créent l'Office tunisien de cotation des valeurs mobilières. Le démarrage de toutes les mutations des valeurs mobilières s’est fait en 1946, c'est-à-dire toute mutation de propriété concernant les actions des sociétés anonymes et les obligations qui devaient obligatoirement passer par la Bourse lors du protectorat français. 

Juste après l'indépendance, les autorités ont constaté qu’il n’y avait pas suffisamment de résultats probants pour le financement de l'économie. Donc, pourquoi ne pas créer une bourse avec une nouvelle structure, une nouvelle conception ? Cela a été fait en 1969 avec la naissance de la Bourse de Tunis.

Malheureusement, il n'y a pas eu de changement. Les gens ignoraient ce qu'était la bourse. Le tissu économique était beaucoup plus bâti sur la famille. Il n'y avait pas l'engouement voulu pour la Bourse. Les investisseurs ignoraient même cette forme d'épargne.

Il a fallu attendre le début des années 90 pour commencer la promotion de la Bourse de Tunis. Les Tunisiens ont commencé, depuis, à s'y initier. En 1994, il y a eu la promulgation de la loi 94, 117. Cette dernière s'inspire des normes internationales en structures du marché conçues a changé la donne. Elle a prévu un régulateur, qui est le Conseil du Marché Financier (CMF), et un dépositaire central.

Dès lors, il y a eu une forte demande d'aide des pays amis. Il faut reconnaître que les Etats-Unis d'Amérique, le Canada et la France sont venus pour nous aider, sur le plan technologique essentiellement. Nous avons opté pour les Français pour le rapprochement géographique, la langue  et même la monnaie. Ils nous ont aidés sur le plan technologique à travers la cotation électronique et le système de compensation au niveau de Tunisie Clearing. Toutefois, l'apport du marché financier sur le plan économique reste très modeste.

Comment voyez-vous l’avenir de la bourse en Tunisie?

Les défis sont énormes, le monde évolue parallèlement aux changements de la technologie. Aujourd'hui, on commence à parler de cryptomonnaie, d'intelligence artificielle, de blockchain. Nous allons bientôt assister à un changement à l'échelle internationale. Nous devons impérativement être en phase avec toutes les nouvelles technologies

Qu'en est-il de la cloche?

La cloche est un cadeau de la Bourse de Paris. En 1996, le jour de l'inauguration de la cotation électronique à Tunis, le président de la Bourse de Paris nous a offert cette cloche. C’est très significatif car pratiquement toutes les bourses du monde possèdent une cloche.  On l'utilise lorsqu’une nouvelle société s’introduit en Bourse.  
On tire sur la cloche lors de la cérémonie d'introduction, plus précisément lors du démarrage de la cotation.  

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