Hommage : Rachid Mnif, l’instit !

Il aura incarné tout ce qu’un ‘’instituteur’’ devait représenter. Plus que dispenser l’enseignement, l’éducation, le savoir et la science : forger les nouvelles générations, nourrir leurs âmes, ouvrir leurs esprits. Rachid Mnif, décédé début novembre, à l’âge de 88 ans, faisait partie de ces icônes marquantes de la vie culturelle et de l’action sociale à Sfax, dès l’aube de l’indépendance. Contraint de suspendre ses études en 1951, il trouvera dans l’enseignement sa pleine vocation. L’euphorie de l’indépendance libèrera son élan. Le voilà alors créer un ciné-club pour les enfants, animer un ciné-jeunesse, et participer à la section locale des cinéastes amateurs qui pavera la voie à Nouri Bouzid, Moncef Dhouib et autres Mohamed Damak.

C’est aussi dans le soutien social, éducatif et médical aux personnes handicapées et souffrant d’insuffisances que Rachid Mnif se dépensera. Il se distinguera particulièrement en créant à Sfax la section de l’Union tunisienne d’aide aux insuffisants mentaux (Utaim), fondée en 1967. Alors que peu s’y intéressaient, voire s’en détournaient, il a eu la grande générosité d’âme de s’y investir, mobilisant adhérents et donateurs, fondant le premier centre spécialisé, organisant le transport, facilitant l’accès aux soins, prodiguant des aides sociales.

Rachid Mnif rappelle que dans la fonction instituteur, il y a institution. Sans but lucratif, totalement dévouée au bien public, à la communauté.