Comment changer l'image de la femme dans les médias tunisiens ? L'exemple de Leaders
Les médias sont-ils équitables à l’égard de l’image et des représentations de la femme dans le monde arabe? Comment lutter contre les stéréotypes qui plombent cette image et la confinent souvent à un statut réducteur, immérité ? Et surtout, quelle démarche suivre : régulation, autorégulation, prise de conscience, formation des journalistes et animateurs radio et TV? Mohamed Gontara, à la tête du CAPJC, ne pouvait choisir meilleur thème (Le genre social dans les médias), ni meilleurs intervenants et meilleure opportunité pour ce grand débat. A la veille de la tenue à Tunis des assises de l’Organisation de la Femme Arabe, présidée par la Première Dame de Tunisie, il a invité journalistes, chercheurs en communication et enseignants à l’Ipsi pour dresser l’état des lieux et, surtout, définir des modes opératoires efficaces.
Au même moment à Paris (le 13 octobre précisément), c’est dire l’acuité du thème, la France convertissait la Commission « Image des femmes dans les médias », mise en place en 2008 et placée auprès de la Secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, et présidée par Michèle Reiser, devient officiellement une instance de veille chargée d’examiner les efforts et les progrès réalisés par les médias en termes de représentation des femmes. La Secrétaire d’Etat, Nadine Morano lançait ce jour-là une démarche inédite d’autorégulation, sous forme de charte signée en acte d’engagement par des représentants des différents médias pour une démarche équilibrée visant à favoriser la lutte contre la sous-représentation des femmes, faire évoluer les mentalités et promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes.
A Tunis, au cours du débat au CAPJC, Hamida El Bour, Fatma Azzouz, Naziha Zouabi, Zohra Gharbi et nombre d’autres intervenants avaient souligné l’importance d’une prise de conscience collective des communicateurs tunisiens, plaidant pour une mise en avant des réussites féminines dans le monde arabe. Au nom de Leaders, Samira Chtila, très à l’aise avec le concept éditorial adopté par notre journal en ligne et réconforté par le grand nombre de success stories mises en ligne, n’avait que l’embarras de choix quant aux exemples à rappeler. « La femme tunisienne, a-t-elle souligné, méritent effectivement une meilleure médiatisation, plus équilibrée, plus juste et plus valorisante. Qu’elle soit dans les champs, ou les laboratoires, elle est toujours laborieuse, studieuse, accrochée à ses multiples statuts d’épouse, de maman, de gestionnaire du foyer et d’agent économique et social. Sa réussite est à mesurer sur tous ces fronts et elle est impressionnante. »
Samira a expliqué qu’en parlant des femmes tunisiennes qui réussissent au pays et à l’étranger, et en soulignant leurs mérites, Leaders a contribué à rendre justice à tant de talents et de compétences peu connues. « Cet élan, a-t-elle appelé, doit se poursuivre, en approche générale, par tous les médias. C’est non-seulement un vecteur d’image pour notre pays, mais aussi un devoir de reconnaissance à l’égard de la femme, auquel nous devons tous souscrire, naturellement.»
- Ecrire un commentaire
- Commenter