L’Argentine propose à la Tunisie une zone de libre échange
L’Argentine a proposé à la Tunisie d’envisager l’établissement d’une zone de libre échange économique entre les deux pays, devant renforcer considérablement les échanges commerciaux, notamment. Cette zone pourra servir de premier maillon d’une triangularisation avec les pays d’un côté du Mercosur, le marché commun en Amérique latine et de l’autre, africains. Cette proposition a été évoquée lors de l’audience accordée vendredi par le président Kais Saïed au ministre argentin des Relations extérieures, du Commerce international et du Culte, Felipe Carlos Solá. L’entretien a permis de passer en revue l’accroissement de la coopération bilatérale ainsi que la concertation et l’action commune au niveau multilatéral.
La visite du chef de la diplomatie argentine coïncide avec la réunion à Tunis, pour la première fois, des ambassadeurs d’Argentine dans les pays du Maghreb et des pays de l’Afrique subsaharienne (Tunisie, Maroc, Égypte, Sénégal et Éthiopie).
« Au plan bilatéral, a indiqué le ministre Felipe Carlos Solá, de nombreuses opportunités mutuellement bénéfiques s’offrent dans divers secteurs notamment l’industrie pharmaceutique, l’agriculture, le nucléaire civil, le spatial dans le traitement des images par satellites ainsi que le développement social. Jusque-là, il n’y a pas d’accord conclu entre les deux pays, à l’instar de ce que nous avons scellé avec les pays membres du Mercosur, ce à quoi nous aspirons. Le premier pas sera la constitution d’une commission mixte tuniso-argentine qui s’étendra également aux opérateurs économiques du secteur privé dans les deux pays. »
Sans vaccination massive, l’humanité court un grand risque
« Au niveau multilatéral, a poursuivi le ministre dans sa déclaration à Leaders, il s’agit d’efforts conjoints à mener en matière de lutte contre le terrorisme, mais aussi le combat contre le Covid, et l’action face aux changements climatiques, en ligne avec l’Accord de Paris. L’Argentine est engagée en faveur de la mondialisation de la production des vaccins contre le Covid dans chaque pays en mesure de l’assurer, ou en regroupement régional, à des conditions de prix réduits à leur portée. Sans cette vaccination massive et non-onéreuse pour les pays concernés, l’humanité court un grand risque. D’où la nécessité d’envisager une production locale. »
Le chef de la diplomatie argentine a souligné la convergence des points de vue entre les deux pays, se déclarant ravi de l’accueil chaleureux que lui a réservé le président Saïed et des entretiens fructueux qu’il a eu également avec son homologue tunisien. Il était accompagné à cette occasion par le sous-secrétaire d’État à l’Économie et au Commerce internationale, son directeur de cabinet et l’ambassadeur d’Argentine à Tunis, Claudio Javier Rozencwaig.
Face au FMI
L’Argentine se distingue par ses positions avancées en matière de mondialisation de la production locale des vaccins contre le Covid, à prix réduits, la réduction des taux des crédits contractés auprès du FMI et d’autres institutions financières, et la réduction du réchauffement climatique. Interrogé sur la gestion de la dette de son pays, le ministre Felipe Carlos Solá a indiqué que l’Argentine a demandé d’étendre les délais de remboursement et de réduire les taux d’intérêts élevés pratiqués afin de rendre la dette plus soutenable. Quant aux réformes « recommandées » par le FMI, il a souligné qu’elles n’ont pas toujours produit de bons résultats, s’agissant souvent de réformes génériques claqués pour de nombreux pays sans tenir compte du contexte spécifique de chaque pays. Dans le cas de l’Argentine, elles ont coûté la perte de 1,5% du PIB sans produire l’effet escompté. Le FMI a-t-il déclaré a fait montre de compréhension et demandé la présentation d’un programme économique adossé à un appui politique.
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