La culture en ruines: Incitation au culturel en temps exceptionnels
«Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence.» François-René de Chateaubriand
Par Hajer Abdelkafi Kamoun - Nul besoin d’aller bien loin pour s’évader du quotidien. Les villas romaines de Carthage, site connu aussi sous le nom de colline de l’Odéon, est un endroit saisissant, riche en termes d’histoires et de végétations. Ces résidences sont érigées dans un endroit stratégique, entre le théâtre romain, restauré pour accueillir certains évènements culturels tels que le Festival international de Carthage, et entre les Thermes d’Antonin et l’Odéon, dont on n’aperçoit que les vestiges, derrière la Mosquée El Abidine. Cet emplacement stratégique, vient rappeler l’importance qu’accordaient nos ancêtres au divertissement culturel, que nous avons tendance, parfois, à négliger.
La visite a un charme enchanteur grâce à la présence de Am Hasan, personnage emblématique des lieux. Grâce à sa manière ludique et fort sympathique de raconter l’Histoire, petits et grands finissent par contracter un bout de passion. Les informations démarrent avec le récit d’Elissa, fondatrice de Carthage, qui s’est évadée, à la suite du décès de son époux Acherbas, assassiné par son frère Pygmalion, avide de richesse et de pouvoir. La narration se poursuit, ensuite, autour de l’installation des Phéniciens, suivie de celles des Romains, des Vandales puis des Byzantins. Avec des mosaïques à l’appui, illustrations irrévocables du passage de ces civilisations, Am Hasan, nous rappelle la richesse de ce pays, grâce à la diversité, notamment religieuse, des siècles passés.
Nul besoin de passeport, de visa, de vaccin, de passe sanitaire, ni de test PCR! Sûrement approuvée par l’OMS, la visite en quelques heures, pour parcourir le site, fait du bien au corps et à l’esprit.
Arrivé à la villa de la Volière, villa la mieux conservée du site, on n’a qu’une seule envie, celle d’y poser ses valises. Des colonnes en marbre se dressent fièrement, emblème de puissance et de luxe sur un sol revêtu de mosaïques, orné de jolis oiseaux, symbole de liberté et d’indépendance. Sur la terrasse, un peu plus loin sur la gauche, on découvre une piscine avec une vue prenante sur les nouvelles constructions, dont la demeure des dirigeants modernes.
Puis, la mer, d’un bleu d’azur, dont la simple vue soulève une légère brise. Très loin, emporté dans le tourbillon de ses pensées, on a l’impression d’apercevoir l’Italie, Rome, si on fait plus d’effort et qu’on fronce un peu plus les yeux. Rome, qui s’offre à nous, le temps d’une matinée. L’impression de voyager dans le temps et dans l’espace … pour s’enorgueillir, encore une fois, de la richesse de la Tunisie !
Petit pays, je t’aime grand.
Hajer Abdelkafi Kamoun
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