Kussai Elmekki, « Le Soupir d'un vaincu » d'Alia Mabrouk et deux autres livres à ne pas rater
Démarrage en trombe de la rentrée littéraire s’accélère et nombre de nouveaux livres tunisiens arrivent en librairie. Kussai Elmekki, deux romans historiques d’Alia Mabrouk et Lahbib Chebbi et un récit du Dr Abdelmajid Bouslama annoncent la couleur. En attendant le livre de Hakim Karoui, Chez Ceres.
En exergue, un excellent ouvrage « Evocations » aux Éditions Cartaginoiseries, de Mika Ben Miled, qui rassemble écrits autobiographiques, mémoires, lettres, poésies, établis et commentés par Rabâa ben Achour. « Évocations retrace l’enfance et l’adolescence de Kussaï Elmekki, nous dit-on, comme le long voyage qui, le séparant à jamais de ses parents, restés en Indonésie, le conduisit en Tunisie, le pays natal de son père. Victime des colonisations française et hollandaise, des ambitions paternelles comme de la sourde et forte résistance maternelle à l’exil, Kussaï Elmekki sut combler les blessures infligées par son abandon sur une terre étrangère ainsi que les aléas imposés par l’histoire familiale et par la grande Histoire, en cultivant le goût des lettres, l’amour et la compréhension de ceux-là mêmes qui le privèrent prématurément de son enfance.»
Dans les romans historiques, l’insurrection d’Ali Ben Ghadhehem semble inspirer plus d’un auteur. C’est ainsi qu’Alia Mabrouk, revient sur cette époque avec un roman intitulé « Le Soupir des Vaincus », aux éditions Demeter, de Moncef Guellaty. Après « Le Roi Ambigu », elle nous replonge dans l’insurrection d’Ali Ben Ghedhahem (1864), à travers une évocation romancée qu’elle restitue avec talent.
Une autre lecture de l’après-insurrection nous est fournie dans « La Fêlure, Mémoires d'un cheikh », éditions Cartaginoiseries, d’un romancier et sociologue disparu précocement, Lahbib Chebbi (1949-1988). Présentant le roman, Jean Fontaine écrit : « Nous sommes en 1867, après la révolte de Ali Ben Ghedahem : le choléra fait des ravages à Tunis. L’épidémie risque de se propager, la médina a donc été fermée. En outre, les modèles étrangers – ceux des Français et des Italiens – commencent eux aussi à faire d’autres ravages : la modernité pénètre, s’infiltre, bouleverse les attitudes et comportements, les manières d’être et de vivre. On est perturbé : confusion, ébranlement des structures et des normes anciennes. Même les murs des maisons s’écroulent. Bref, ça bouge. C’est ainsi qu’astucieusement l’auteur nous présente son récit, bien enlevé, plein de finesses, d’observations et de réflexions sur 1867 aux prises avec le choléra, celui dont on meurt, et un autre « choléra » qui entraîne le Tunisien à devenir « autre », le « choléra » de la modernité venue d’ailleurs, attirant certes par son clinquant, mais en même temps menaçant de submerger les valeurs profondes d’un peuple. »
A lire aussi, absolument, « Les portes du Menzel » du Dr Abdelmajid Bouslama, pneumologue consultant à Paris. Issu d’une famille pauvre de Djerba, il a passé son enfance dans les diverses épiceries où le destin conduisait son père avant de réussir son entrée à la Faculté de Médecine de Tunis (2ème promotion) et en ressortir médecin, et devenir professeur à Monastir. « Un récit à la fois émouvant et empreint d’humour », nous promet-on.
Nous y reviendrons.
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Bravo leaders vous nous ouvrez l'appétit de se replonger dans le monde de la lecture que beaucoup d'entre nous a perdu dans ce monde d internet et de television...alors qu' un moment de lecture est un moment de plaisir qui vaut de l'or....