Tahar Cheriaa n'est plus
En beauté, comme les grands, Tahar Cheriaa, l’un des pères fondateurs du cinéma tunisien s’est éteint à 83 ans (né le 5 janvier 1927) , jeudi 4 novembre, à Ezzahra, juste au lendemain des 23èmes Journées Cinématographiques de Carthage. Une manifestation qu’il avait créée en 1966 et qui a tenu à l’honorer cette année, sur un fauteuil roulant. Un moment très émouvant marqué par son annonce de léguer le reste de ses archives et sa bibliothèque à sa ville natale Sayada, près de Monastir.
De Paris à Ouagadougou, de Tachkent à Los Angeles, qui dans l’industrie du Cinéma n’a pas connu Tahar Cheriaa. Encore élève au Lycée de Garçons de Sfax, il créa avec Nouri Zanzouri, le ciné-club Louis Lumière, terreau qui a nourri plus tard, les Nouri Bouzid, Mohamed Damak, Abdelhafidh Bouassida et autres Moncef Dhouib. Parti à Paris où il séjournera, la première fois, pendant dix ans, il sera au cœur du cinéma français. A son retour en 1962, Chédli Klibi le chargera du service cinéma au ministère de la Culture, jusqu’en 1970. Il ira par la suite rejoindre l’Unesco, Place Fontenoy, puis l’Agence de Coopération culturelle et Technique, Quai André Citroën, jusqu’à son départ à la retraite.
Cherchez son empreinte et vous la trouverez dans la plupart des films tunisiens, mais aussi africains. Osmane Sembène, Omar Khelifi, et autres Hamina, Med Hondo et Harzallah, pour ne citer que ceux-là, lui doivent beaucoup. Tant des festivals, notamment le Fespaco, aussi.
Avant-gardiste, progressiste, «militant du cinéma militant», s’opposant farouchement aux grandes multinationales, promoteur des jeunes talents, Tahar Cheriaa était incontestablement, une figure de proue du cinéma du tiers-monde, comme il l’a conçu, comme il l’a voulu, comme il l’a aidé à l’être. Avec lui, le grand écran perd l’un de ses maîtres. Il nous manquera à tous.
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Allah Yarhmou, personne n'a parler de lui avant son décès, vraiment dommage....!
Les cinéphiles tunisiens ne l'oublieront pas... Paix à son âme!
Il nous manquera tous, c"était un monument du cinéma arabe et africain, pars en paix cher oncle...
En un mot :c'est un grand Monsieur leader qui a beaucoup donné pour les culturels et amateurs de cinéma en étant fondateur des JCC et du cinéma tunisien en entité,tout cela sans penser à la richesse monétaire et la preuve qu'il est retournée pour finir ses jours au domicile de ses parents à Mahdia au Sahel tunisien :c'est un patriotique fidèle à ses racines et conservateur .Que DIEU lui apprête miséricordes et Paradis.
Je rends hommage à ce grand humaniste qui a marque l'Afrique tout entière par sa verve , sa vison emblématique sur la culture et le cinéma en particulier. Il disait à propos que: "Qui tient la distribution tient le cinéma" après 50 ans cette vérité sonne toujours. Je fait des derniers à l'avoir rendus visite. Même les yeux fermés , la mémoire de l'homme avec des détails précis restent intacts. Ses voeux les plus chers : Que la Tunisie fasse vivre éternellement cette fondation à Sayada à travers ses écrits , ses mémoires. Je souhaite qu'une salle de cinéma soit baptisée en son nom et une avenue ou une place en son nom. Que sonne ses paroles ses conseils son désir d'unité et d'union entre les Afriques se fassent. Paix à l'âme à ce grand panafricaniste visionnaire et africain dans l'âme. Que la terre lui soit légère! L'Afrique ne t'oubliera jamais surtout le Burkina Faso sois en rassuré!
A mon grand père adoré, tu nous manque beaucoup. Tu resteras dans nos coeur.... repose en paix...
C'est une grande perte pour le cinéma tunisien et le monde de la culture merci à ceux qui ont pris l'initiative de lui rendre hommage lors des JCC. Cependant je suis triste de constater que la plus part des jeunes qui ont été intérrogés par une journaliste à son sujet ont répondu qu'ils ne le connaissaient pas, mais où vont nos jeunes? ça devient vraiment grave!