Leila Temime Blili, la militante, l’historienne
Leila Temime Blili est professeure émérite à l’Université de la Manouba, spécialiste d’histoire sociale et d’histoire de la famille.
Née au Bardo où elle poursuit ses études primaires, avant d’entrer à la rue du Pacha jusqu’au baccalauréat obtenu en 1969.
Entre 1969 et 1974, elle poursuit des études d’histoire à la faculté des Lettres et des Sciences humaines du 9-Avril où elle participe activement au mouvement étudiant, en tant que membre des corporations d’histoire. Elle participe également au mouvement de février 1972, avant de rejoindre le mouvement clandestin Perspectives /al Amil al Tounsi. En novembre 1973, elle est arrêtée par la police politique et passe avec des dizaines de camarades plus de deux mois dans les locaux de la sûreté de l’Etat. Libérée en janvier 1974, elle est élue avec Laroussi al Gharbi comme première représentante des étudiants au conseil scientifique de la Faculté. Cette élection, malgré sa légalité, lui vaut une nouvelle arrestation en février 1974 et un transfert à la prison des femmes de la Manouba jusqu’à la fin de juin 1974. Elle comparaît avec d’autres camarades devant la cour de sûreté de l’Etat et fut condamnée à un an de prison avec sursis.
Empêchée de s’inscrire pour la préparation d’un DEA, elle réussit, grâce à l’aide d’un de ses professeurs français, à s’inscrire à la Sorbonne pour la préparation d’un mémoire sur «la Fédération communiste de Tunisie 1920-1922 : un effort précoce de tunisification». Ce mémoire sera soutenu après l’obtention du passeport en 1976.
Pendant onze ans, Leila Temime Blili enseigne l’histoire-géographie dans plusieurs lycées, tout en préparant sa thèse de 3e cycle intitulée «Structure et vie de famille à Tunis à l’époque précoloniale et coloniale 1874-1930», soutenue en 1986.
En 1988, elle est recrutée à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba où elle passe sa carrière d’enseignante-chercheuse.
En 2006, elle obtient son doctorat d’Etat, le titre de sa thèse étant «Parenté et pouvoir dans la Tunisie houssaynite».
Mme Blili a été professeure invitée dans plusieurs universités, Alger, Rabat, Istanbul, Paris, Sicile, Prague.
Mme Blili est engagée dans des actions féministes et dans la société civile. Elle est présidente d’une association culturelle, Marsa-culture. Elle fut la conseillère de l’exposition «l’Eveil d’une Nation».
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