Les radios tunisiennes menacées de dérives
La radio perd ses couleurs
Les stations radio ne sont pas mieux loties. Si Mosaïque, la pionnière depuis 2004, tire bien son épingle du jeu, suivie dans une moindre dimension de Jawahara FM (Sousse), de nombreuses autres radios doivent s’inventer de nouveaux modèles économiques. Express FM s’y emploie non sans courage et ingéniosité. Diwan FM (Sfax) multiplie les recrutements de têtes d’affiche. La plupart des autres sont dans la résistance face à une descente aux enfers.
Il y a eu beaucoup de changements ces derniers temps. D’abord, les radios passent à la télé avec la retransmission en live, puis en rediffusion, sur le web de leurs grandes émissions. L’audience s’en trouve élargie, mais les coûts de réalisation et de production sont significatifs. Ensuite, les radios installées à l’intérieur du pays sont obligées de disposer de studios à Tunis. Cette commodité, pratiquée par Jawhara FM, RadioMed et Diwan FM, parfois en duplex, encourage plus les invités à se prêter aux interviews, mais engendre des frais supplémentaires.
En flux tendu dans l’espoir de fidéliser les auditeurs, mais aussi gagner en audience, chacun s’ingénie à affûter ses flèches et aligner les meilleures équipes possibles… Dans la limite des moyens, cependant.
La plus forte poussée est lancée par Radio Diwan. Rafik Bouchnak y passe avec son équipe pour la matinale, alors que Naoufel Ouertani s’y installe pour l’après-midi. Mais, c’est la tranche 12-14 h qui enregistre un changement significatif, avec l’arrivée aux commandes de Moez Ben Gharbia. Après 22 ans de télé, il reprend le micro à la radio, à la tête d’une équipe de choc. Sameh Mefteh le week.
Des valeurs sûres ne font que se confirmer, se bonifiant. La référence reste Mosaïque FM. La grille est stabilisée, même si des équipes sont recomposées, le tout avec la finesse qu’on reconnaît au fondateur, Noureddine Boutar. Midi Show, sous la houlette d’Elyes Gharbi, est incontournable. Jihene Miled et Amina Ben Doua restent de véritables pépites, tout comme, aux News, Hana Soltani et Amira Ben Mohamed. Hassen Hameli monte au créneau l’après-midi. Chaker Besbes, entraînant avec lui la pétillante Kaouther Zantour, prend l’antenne à 19H. Hamza Belloumi se fait rare et précieux, avec sa dominicale grande interview de 12 à 14H. Alors que les équipes sport, grandes émissions sociales et autres se déploient harmonieusement à longueur de journée.
Meriem Belkadhi a été reconfirmée pour la matinale de Shems FM. Dépouillée de certains de ses chroniqueurs phares (notamment Mohamed Boughalleb), elle règne en véritable papesse, donnant à la radio tout son éclat. Zina Zidi se confirme, alors que Wissal Kasraoui revient avec entrain.
Sur IFM, Khouloud Mabrouk est absolument remarquable, avec son émission 90 Dkika. Bénéficiant du concours d’Ahlem Abdelli, elle est entourée de Sofiane Ben Hmida, Tarek Kahlaoui et Khelil Rekik. Le matin, Borhène Bsaiess, porté aux commandes, a la lourde mission de succéder à Rafik Bouchnak et de gagner en audience.
RadioMed, qui n’a pu meubler convenablement sa matinale depuis le départ de Sofiane Ben Farhat, a sauvé les joyaux de sa couronne à partir de midi. Le trio Imane Maddahi, Lotfi Laamari et Brahim Oueslati offre un plateau des plus attractifs, du lundi au vendredi. Dimanche, le duo Laamari-Oueslati s’adonne à une lecture attentive de l’actualité de la semaine.
Jawhara FM garde son statut d’une bonne station, Zouheir El Jiss y est particulièrement apprécié tout comme Fatma Karray.
Quant aux radios publiques, nationales, thématiques et régionales, ainsi que de nombreuses autres stations locales, elles se battent pour bénéficier des ressources financières nécessaires. Leur combat est titanesque.
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