Tunisie- Mali (1-1) : La Tunisie dans l’expectative (Album photos)
La réhabilitation recherchée par la Tunisie après son faux-pas en match d’ouverture connaît d’emblée une double contrainte : l’adversaire est coriace et revanchard après le duel de 2022 aux éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Pour les Tunisiens qui se souviennent de la déception face au même Mali en 1994 ajoute à la psychose dissimulée.
Les trois changements opérés dans la formation avec la titularisation de Abdi, Laidouni et Rafia annoncent une rédemption. Les premières quatre minutes enregistrent deux occasions sérieuses que les Maliens annihilent de justesse. Ainsi le match connaît un tempo qui prend en haleine les téléspectateurs voyageant constamment entre l’exaltation et l’anxiété car l’adversaire ne manque nullement d’arguments ou d’ambition, outre son désir d’effacer le souvenir de 2022. C’est la 10ème minute qui confirme autant l’état d’esprit que la force de percussion des Maliens avec cet enchaînement concluant de Sinayoko. Et c’est Abdi qui remet la pression sur la défense adverse avant de récidiver pour amener une égalisation d’une beauté rare (20’). Les Tunisiens respirent et remettent en cause l’ascendant adverse. Le match devient plus équilibré et indécis. Mais ce sont les Maliens qui se montrent plus incisifs obligeant les Tunisiens à tempérer leurs velléités offensives. En remportant l’essentiel des duels, les Maliens se rendent plus possessifs du ballon avec son effet psychologique induit. Seul le métier peut alors repêcher l’équipe de Jalel Kadri, mais Msakni est trop discret pour imprégner ses camarades. L’incursion de Abdi servi par Ben Slimane est même à deux doigts d’aboutir La mi-temps survient sur une parité favorable aux Tunisiens qui se retrouvent dès lors dos au mur, avec un premier impératif : défaite interdite.
La seconde mi-temps devient donc l’épreuve de vérité. Les choix tactiques ne sont pas nombreux car l’adversaire est lui-même insaisissable avec une variété dans le jeu et des individualités percutantes. La reprise enregistre un télescopage qui donne des sueurs froides à Ben Said, blessé, puis un frisson dès son salut physique (51’, 56’). Autant d’avertissements rendent la mission des Tunisiens problématiques : comment avoir les ressources pour contrecarrer un adversaire in cisif et entreprendre pour le surprendre. Aussi constate-t-on des difficultés dans la manœuvre malgré queues éclats (62’). Quelques tentatives peu appuyées offrent du répit mais la hantise de perdre devient perceptible d’autant que les conditions climatiques favorisent l’adversaire. Le Mali reprend alors son ascendant et met la pression sur l’équipe tunisienne dont le degré de concentration demeure élevé. La rentrée de Srarfi à la 78ème minute coïncide avec une alerte malienne. Mais c’est l’autre remplaçant Ltaief qui héritera d’une balle de but devant le keeper (80’). La Tunisie joue alors son va-tout et se lance dans l’ultime bataille. Néanmoins, la fatigue accentue les fautes techniques laissant les Maliens maîtres de la situation comme l’illustre cette offensive de la 86ème minute générant un corner sans danger. Aux arrêts de jeu , les Maliens se montrent plus dangereux avec un coup franc qui donne de nouveaux frissons à Ben Said avant un couo de sifflet final libérateur.
En neuf rencontres disputées jusque-là par les équipes arabes, seul le Maroc a obtenu une victoire. La Tunisie demeure fidèle à son vécu africain : le chaud et le froid. Cette inconstance n’est pas synonyme d’abandon d’autant que la troisième place est un recours possible pour le deuxième tour. Face à l’Afrique du sud, mercredi prochain, ce sera le match qui vise autant la qualification que le prestige. En aurons-nous les moyens et la volonté ? Une interrogation qui peut dépasser Jalel Kadri et ses joueurs…
Le Mali, quant à lui, affiche désormais une ambition légitime et entend se présenter comme un prétendant au titre. Cinquante-deux ans après sa défaite en finale devant la Congo malgré l’apport de Salif Keita, le Mali est sans doute en droit de viser le bonheur du podium. Encore faut-il qu’il négocie chaque étape avec le même esprit de conquête et la conscience des exigences de son nouveau statut.
Formation : Ben Said, Kechrida, Abdi, Talbi, Meriah, Skhiri, Ben Slimane (Ben Romdhane 89’), Laidouni, Rafia (Srarfi 78’), Msakni (Jaziri 88’), Achouri (Ltaief, 70’).
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