Moi, Hélé Béji, intellectuelle tunisienne et fière de l'être

L’émission  «Ce soir ou jamais», diffusée chaque soir sur FR3 nous a offert,  mercredi,  l’occasion de découvrir les talents de « débater » d’une grande intellectuelle tunisienne et fière de l’être, Hélé Béji. Agrégée de Français, fondatrice du Collège International de Tunis et auteure notamment d’un essai de haute facture sur « Le désenchantement National », et « Nous, décolonisés » paru  en 2008, elle était invitée à débattre des émeutes qui ensanglantent l’Algérie et la Tunisie.

Sur le plateau, elle était avec des personnalités françaises et maghrébines très connues, comme Stéphane Hessel, auteur de « Indignez vous », un incroyable succès en librairie, Hervé Bourges, Abdelwahab Meddeb, Chantal Bourragué, duptée UMP,  le scénariste Abdel Raouf Dafri et le sociologue algérien, Lahouari Addi. En tout,  une demi-douzaine d’invités, réunis par Frédéric Taddéï, pour des échanges éclairants sur les tenants et aboutissants de ces évènements. Il fallait donner de la voix pour placer une phrase, rectifier un jugement. 

Combative, ne se laissant pas intimider par un Abdel Raouf Dafri qui détonnait par son agressivité et ses jugements à l’emporte-pièce, elle eut les mots justes pour analyser la situation.

Merci Hélé d’avoir représenté si dignement l’intelligence tunisienne, d’avoir défendu crânement et avec talent  et conviction le combat de vos compatriotes, d’avoir si bien porté l’expression tunisienne. Attaquée par Dafri sous l’accusation, comme si s’en était une, d’être franco-tunisienne, elle a fermement répondu qu’elle est bien de mère française et de père tunisien (feu Me Mondher Ben Ammar, Hélé est la sœur de Tarek Ben Ammar), mais qu’elle a choisi d’être tunisienne, de résider en Tunisie et de s’installer au cœur de la capitale, dans l’un de ses faubourgs ancestraux.

De tout temps, la Tunisie a été en avance sur le plan des idées et des réformes sur son environnement géopolitique.  Les évènements que nous vivons aujourd’hui, l’attestent à l’évidence. Lahouari Addi a eu raison de le dire. L’héritage culturel dont se prévaut  la Tunisie, l’habilite à jouer un rôle de premier plan dans l’instauration de  la démocratie dans le monde arabe.      

Hélé Béji publiera dans quelques semaines Islam Pride (Gallimard).