L'ultime rêve d’Abdessalem Kallel
C’est un cri de cœur poignant d’un militant issu de la génération de l’indépendance tunisienne qui voit son pays rater successivement de précieuses opportunités pour son essor démocratique et sa prospérité. Me Abdessalem Kallel apporte une analyse critique du système politique, depuis Bourguiba, et de ses échecs économiques et sociaux, rappelant des tournants majeurs qui ont dérivé vers l’état du butin et de l’oppression, et de la révolution trahie. Dans un livre intitulé « L’ultime rêve », qu’il vient de publier, cet ancien dirigeant de l’UGET, lors de sa constitution, cadre du Néo-Destour, gouverneur du Kef et de Kasserine, dans les années 1960, et avocat au barreau de Tunis depuis les années 1970, il revient avec un regard critique sur près de 70 ans d’expériences diverses vécues par la Tunisie, depuis son indépendance.
Le mérite de Me Kallel est de rappeler des faits majeurs, comme la généralisation accélérée de la politique de collectivisation, le procès d’Ahmed Ben Salah, la présidence à vie, l’union avec la Libye et les évènements du 26 janvier 1978. Il s’attarde sur les politiques publiques instaurées et leurs limites, souligne les ratages, dans différents domaines et se prononce, sans concession, sur ce qui s'est passé dirant la décennies 2011-2021. S’interrogeant sur la bonne direction que la Tunisie doit prendre, il désigne clairement les exemples suivis par de grands pays asiatiques dont la Chine qu’il avait visitée la première fois au début des années 1960, met en exergue l’impératif de la réforme, à commencer par le système politique et l’éducation, et prône une révolution culturelle et technologique innovante et mobilisatrice. Son « ultime rêve » est de voir la Tunisie retrouver son éclat et reprendre sa place dans le concert des nations, portée par son peuple laborieux et uni.
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