Human Rights Watch (HRW): ouvrir des enquêtes indépendantes, rapides et globales
L'organisation des droits de l'Homme "Human Rights Watch" (HRW) a appelé le Gouvernement provisoire à ouvrir des enquêtes indépendantes, rapides et globales, sur les événements au cours desquels les forces de l'ordre ont tué des manifestants désarmés, lors des protestations et des grèves qui ont précédé la fuite du président déchu Ben Ali.
Dans son rapport sur les événements survenus, récemment, en Tunisie, et qui a été présenté, samedi, à Tunis, aux organes d'information, HRW a souligné la nécessité de voir ces enquêtes identifier ceux qui ont tué à coups de feu des citoyens, enfreignant ainsi la législation tunisienne, l'unité à laquelle ils appartiennent et celui qui a donné les ordres de tirer ou qui a permis cela, tout en garantissant à ces parties un procès équitable.
Le rapport indique, d'autre part, que "les forces de sécurité tunisiennes ont eu recours à la force excessive dans la répression des manifestations des villes de Tala et de Kasserine, ce qui a eu pour conséquence la mort de 21 personnes au moins par armes à feu, uniquement dans ces deux villes entre le 8 et le 12 janvier 2011.
Il a ajouté que l'Organisation veillera, durant les prochains jours, à rencontrer le ministre de la Justice afin de lui présenter les informations, les observations constatées et les témoignages enregistrés par les citoyens, notamment, dans les régions de Tala et de Kasserine, dans l'objectif de responsabiliser les parties concernées.
Il a appelé le Gouvernement actuel à ouvrir la porte aux organisations nationales et internationales capables de fournir l'aide et le conseil dans l'établissement des faits sur les actes de meurtre, compte tenu de la situation exceptionnelle que connaissent les institutions en Tunisie.
Au sujet de l'action de la commission d'établissement des faits sur les dépassements et les violations des droits de l'Homme commis, depuis le 17 décembre dernier, Goldstein a recommandé de faciliter l'arrivée des familles des victimes et les témoins et autres personnes pouvant fournir des preuves à cette commission.
Il a indiqué que l'une des formes de préservation de la mémoire est de dévoiler, de prouver et de présenter la vérité sous forme de document, qui rappelle les souffrances endurées par les habitants de Sidi Bouzid et d'autres citoyens ainsi que les acquis de cette révolution".
Passant en revue les événements survenus, tout particulièrement, dans les régions de Tala et de Kasserine, et qui ont été mentionnés dans le rapport, M. Daniel Williams, chercheur au HRW a dit: "Il nous est clairement apparu l'effet contraire de l'utilisation abusive de la force dans ces deux villes, dans la mesure où l'utilisation des armes a ravivé la détermination des manifestants à poursuivre les protestations en fidélité à la mémoire des martyrs".
Il a ajouté: "Nous sommes parvenus à travers nos rencontres avec les familles des victimes et les rapports médicaux dont on a pris connaissance à mesurer l'ampleur de la force meurtrière et que les blessures par des balles réelles ont ciblé soit la tête, soit le cou soit le visage, ce qui n'est pas conforme avec les législations internationales sur l'utilisation de la force".
Les questions des journalistes ont porté, au cours de cette conférence, notamment, sur les moyens devant être suivis pour exercer une pression à l'échelle internationale afin d'extrader le président déchu et de le juger en Tunisie, et les moyens de fournir l'immunité à certains individus impliqués dans les meurtres dans la mesure où ils sont des témoins, ainsi que sur la hiérarchie de commandement dans les régimes répressifs.
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