L'incontournable premier ministre
Les événements se succèdent rapidement dans la révolution du jasmin. M. Mohamed Ghannouchi a été Président intérimaire pendant un jour, ensuite chef de deux gouvernements en deux semaines. Le dernier est plus jeune et plus technique que le premier. Il faut espérer que le nouveau gouvernement ne garde pas un modèle économique suranné dont l’un des méfaits a été l’immolation par le feu de Mohamed Bouzizi. Ce modèle libéral à outrance, axé sur la sous-traitance, le tourisme à bas prix et des liens ombilicaux avec l’Union européenne a entraîné des écarts croissants de revenus, la marginalisation de la vie rurale et la négligence de l’hinterland qui constitue les trois quarts du pays.
Le modèle économique futur doit assurer le plein emploi, surtout des jeunes diplômés, la promotion des industries innovantes et à haute valeur ajoutée, la mobilisation de ressources en faveur des campagnes, le développement de l’agriculture et sa modernisation et l’équilibre des régions. Certains diraient qu’il s’agit de gouvernement de transition qui va durer six mois. Mais la révolution est, par définition, la rupture avec le passé. Cette rupture a été consommée le 14 janvier 2011. Comme la France a son 14 juillet, la Tunisie a son 14 janvier.
A la tête du gouvernement provisoire, M.Mohamed Ghannouchi pourra, maintenant que l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) lui donne l’espace nécessaire pour agir, engager le pays à faire face aux grands défis économiques, financiers et sociaux actuels. Il en a l’envergure.
J’espère qu’il aura l’occasion, capitale pour le pays, de promouvoir une politique économique nouvelle qui réponde aux besoins du pays. Cela permettrait de mettre en œuvre un programme économique d'urgence pour opérer une relance de l'économie sur des bases plus proches du peuple et de ses aspirations.
J’espère aussi que les institutions financières internationales et les organisations multilatérales comme l’Union européenne, engageront un dialogue urgent avec la Tunisie pour l’aider dans ces moments difficiles et lui fournir une assistance financière immédiate et adéquate.
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merci de votre courage et l'information.
En 6 mois tout cela va être vraiment difficile! surtout que le rôle principale de ce gouvernement provisoire est d'assurer l'organisation des premières élections libres en Tunisie mais on ne peux que les encourager à réussir!