Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l'Education
Un vent de liberté souffle enfin sur la Tunisie. Ah cette liberté ! qui ne l’a pas espérée , désirée, rêvée. Maintenant qu’elle est à portée de main , peut-être ne faudrait –il pas la bafouer ,mais plutôt apprendre à la dompter. Il est vrai que nous sommes des novices et qu’on ne fait pas de gâteau sans casser des œufs. Certes, mais quand on est chargé d’un ministère, qui de plus est celui de l’enseignement ,on n’a pas droit à l’erreur. Sauf votre respect, je pense Monsieur le ministre que vous en avez fait une en acceptant de débattre avec des élèves déchaînés, éructant la haine et qui plus est abonder souvent dans leur sens alors qu'il aurait fallu leur expliquer ce qu’est la liberté d’expression, leur montrer ce qu'elle implique comme devoirs et responsabilités et leur préciser que la calomnie et la diffamation sont « des restrictions imposées à la notion de cette liberté d’expression pour toute parole publique », faute de quoi, elle risque d’engendrer les pires haines .En effet, l’expression d’idées « est à la source de toutes nos actions » mais nos haines ne commencent-elles pas par des pensées ou plutôt par des « idées tordues ». Ne faudrait-il pas empêcher que de telles idées germent dans les esprits encore fragiles de certains de nos adolescents. Vous avez cru bon de canaliser l’énergie de nos enfants en rébellion en leur permettant de se trouver un bouc émissaire en la personne du « professeur » et du même coup vous en faisiez des alliés. Pour une fois, le premier responsable de l’enseignement est du côté du plus « faible ». Je ne veux pas revenir dans le détail sur ce débat où l’enseignant bon ou mauvais a été livré en pâture , mais juste en énumérer quelques malheureuses conséquences :
- un élève a failli étrangler une surveillante qui lui demandait de se calmer
- un autre un peu plus indulgent a juste injurié une surveillante qui lui faisait remarquer qu’il était 8H25 et qu’il ne pouvait pas se rendre en classe
- un professeur s’est vu reprocher par ses élèves de faire trop de cours de rattrapage pour une matière à coefficient 1 au bac(il faut savoir ce que l’on veut….) A la suite de quoi, ces élèves ont pris la liberté de boycotter les cours tout en essayant de ridiculiser leur enseignant
- les agressions verbales et même physiques ne se comptent plus…….
- les élèves s’immiscent dans les petites disputes entre employés de l’administration, prenant parti pour tel ou un tel. Tout cela est, bien sûr, filmé avant d'être lancé sur facebook.
- les règlements de compte ne se comptent plus. Tel prof note large, tel autre est trop exigeant ou a réprimandé tel ou tel élève (bien qu’à juste titre) et bien ! il va en baver.
- un autre prof croyant bien faire en fixant son devoir en dehors des heures de cours se voit pratiquement agressé par des élèves furieux .
Monsieur le Ministre, vous le savez certainement mieux que moi, l’expression de votre liberté « c’est la façon dont votre liberté se réalise, se montre et se donne…». La liberté qui a été proposée à nos enfants au cours de ce débat est synonyme d’indiscipline, d’irrespect, d’arrogance, de manque de jugement , d’impolitesse, d’ingratitude ,de calomnie , d’anarchie, de violence…? Ce qui est sûr, c'est que ce genre de débat n'est pas de nature à faciliter ma tâche en tant que parent et enseignante.
Tout en vous priant d'agréer l'expression de ma parfaite considération, permettez-moi de vous rappeler enfin que votre premier objectif est de sauver l’année scolaire. Faire miroiter à ces enfants leurs droits sans leur préciser où sont leurs devoirs ne me parait pas être la meilleure façon d'y contribuer
Mm Bennys-Slama Aicha
( Professeur en SVT)
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Parfaitement dit
Non ; Mesdames et Messieurs les enseignants ; ce n’est pas la faute de la liberté d’expression, ni celle du ministre c’est de votre faute, de vos comportements. Vous ne cherchez qu’à vous enrichir sur le dos des parents. Vous avez rendu l’enseignement comme payant puisque j’ai dû payer 5000 DT de frais d’études (cours de rattrapages) pour que mon fils ait son bac. Je n’ai pas voulu croire au début que les notes sont fournies à votre guise et en fonction de l’adhésion des élèves aux cours de vos études. N’essayez pas de vous disculper en remettant l’erreur sur le ministre ou sur le dos de la liberté d’expression. J’étais étonné comme vous de la maturité de nos jeunes : ils sont directes, rationnels, murs à leurs façons, bons vivants, libres ; c’étaient suffisant pour faire la révolution que nous, intellectuels des années 70 et 80 étaient incapables de faire. Eux ils ont refusé l’escroquerie, le vol, la corruption, une société de piston et ils ont dit ras le bol. Nous ; on a accepté et même certains d’entre nous ont profités de cette situation. C’est à vous de changer de comportement envers ces jeunes. Ne plus les considérer comme des sujets à spolier mais à leur transmettre le savoir intégral pendant les heures de cours et non juste le programme pendant les heures de cours et l’assimilation pendant les cours d’études . Profitant de cette révolution moubaraka pour changer puisque nous sommes tous entrain de nous réviser, de nous mettre à jour et de faire notre autocritique. Soyons sincères, nous ne savons pas discuter avec nos enfants. Pour nous ils sont toujours inconscients et ils ne savent pas où est leurs bien. On a toujours dit que l’internet était dangereux pour nos enfants ; finalement il n’est pas plus mal que ça. Il faut raisonner comme les américains, toute chose a des bons cotés et des mauvais cotés ; il faut exploiter les bons cotés. Mesdames et messieurs comme on demandait à la police, aux journalistes et à presque tous les corps de métier de s’adapter à la nouvelle Tunisie libre ; je demanderai aussi à vous ; de vous adapter et d’écouter ce que veulent ces jeunes ( ce que font les jeunes libyens est un autre exemple). Le ministre a très bien fait de s’adresser directement à ces jeunes et non pas aux syndicats puisque c’est plutôt ça qui vous a mis en colère. Parce que premièrement c’est aux jeunes qu’il faut s’adresser si on veut discuter des problèmes des jeunes et deuxièmement parce que le syndicat et plus particulièrement le syndicat des enseignants a eu beaucoup d’attitudes égoïstes et opportunistes que les parents ont dus dénoncées pour que vous arrêtiez vos conneries. En conclusion ; Tenant compte des vraies valeurs et conscience de nos jeunes car il n’y a plus que vous qui détenez tout le savoir, il y a aussi l’internet et les nouvelles technologies qui sont à la portée des jeunes. Il faut vous adapter et respecter ces jeunes pour qu’ils vous respectent (??????? ??? ?????? (. L’’internet et les réseaux sociaux ont permis à ces jeunes d’être au courant de ce qui se passe dans le monde libre. Il leur a permis être en contact avec les jeunes de ce monde libre. La Tunisie a été classée parmi les dix derniers (dans une liste de 170 pays) dans l’enseignement. Ce n’est pas la faute du ministère, c’est votre faute aussi. Car si vous étiez vraiment mécontent vous auriez pu faire quelque chose avec votre syndicat fort que même l’ancien régime craignait.
Des élèves tous les jours font la fete dans les cours des lycées en dérangeant les quelques uns qui rejoignent leurs classes, rendant ainsi difficile pour les professeurs de se faire entendre en classe, et personne n'a pu les empecher de la part de l'administration.
merci beaucoup Mm ,le contenu de votre lettre est une critique qui me semble bien argumentée et bien structurée ,vraiment c'est l'opinion des tous les enseignants sur cette piece de théatre qu'a fait si el Backouch
Greaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaat mrs ben slama this is exactly our feeling and our opinion all teachers were amazed at this new kind of liberty granted by mr free As a resalt of his meeting we suffered a lot ...................................
Chère Madame Bennys, je tenais à vous féliciter pour ce courrier vos paroles sont pleines de bon sens espérons que ce n'est qu'un mauvais passage pour ses jeunes encore maladroit avec la notion de liberté. Encadrez les et montrez leur la voie à suivre bon courage et bonne continuation vers la vraie démocratie .
VOUS AVEZ RAISON§ MAIS RESTE à AJOUTER QUE çA DEVIENT INSUPPORTABLE DANS LES éTABLISSEMENTS, c'EST DE L'ANARCHIE! IL FAUT CHERCHER DES SOLUTIONS , ESPéRONS BIEN QUE çA NE SOIT PAS TROP TARD! LE MINISTRE,DOIT ASSUMER SES RESPONSABILITéS EN TANT QUE MINISTRE DE L EDUCATION ET NON EN TANT QUE PORTE PAROLE DE GVT PROVISOIRE!
Très bien parlé, Othman; je suis moi-même enseignante et je sais très bien comment fonctionnent les enseignants; les élèves sont des "vaches à lait"; les notes sont accordées contre monnaie sonnante et trébuchante; certains enseignants (et ils ne sont pas une minorité) ne corrigent même plus les copies mais attribuent des notes "à la tête du client"; c'est vrai il est temps que nous nous remettions en cause, et si les élèves se "vengent" aujoud'hui c'est parce qu'ils ont eu à subir trop de brimades (insultes) et d'injustice; à nous, enseignants, de rétablir la confiance de nos élèves; comprenez, nous ne sommes plus crédibles, et à qui la faute? A nous; il ne faut s'en prendre qu'à nous!!!!
Je suis de votre avis. Merci de votre courage! Le problème c'est que le ministre sait qu'il n'est là que provisoirement et il a juste peu de temps qu'il doit consacrer à gagner des voix pour une candidature aux présidentielles, qu'elle soit la sienne ou celle de l'un des membres de son mouvement, n'est-ce pas? Alors, prenons notre mal en patience et faisons de notre mieux pour laisser passer la vague. A.T.A.
