Les règles du jeu de la Démocratie : contrôle du financement des partis et comportement rationnel de l'électeur
Le gouvernement de transition est installé et opérationnel. Les libertés fondamentales retrouvées et l’arbitraire disparu, le processus démocratique prend son envol en Tunisie. La première échéance électorale est fixée au 24 juillet 2011 pour l’élection de l’Assemblée constituante qui est appelée à élaborer une nouvelle constitution tunisienne.
Les partis politiques et la société civile s’organisent en prévision de l’échéance du 24 juillet prochain et des prochaines élections qui désormais rythmeront la vie politique de la Tunisie future.
Les électeurs vont donc affronter les urnes dans la plus grande transparence. Ils vont également contribuer à consolider ce processus par un comportement citoyen. Comment procéder ? Existe-t-il des règles du jeu de la Démocratie ? A observer les expériences connues sous d’autres cieux, il est impératif pour la réussite du processus démocratique en Tunisie que :
- le mode de financement des partis politiques soit clairement défini.
- une autorité soit mise en place pour surveiller le mode et l’origine des ressources de financement des partis.
- l’électeur accomplisse son devoir électoral sur la base de critères rationnels et objectifs.
- son choix ne soit pas conditionné par des considérations subjectives et affectives. Les spécialistes du comportement des électeurs observent que ces derniers pour bien accomplir leur devoir doivent ne prendre en considération que les compétences et le programme des candidats en évitant de se baser sur l’apparence physique, l’aspect extérieur, le sexe, les affinités religieuses ou régionales, la manipulation par les sentiments nationalistes.
- l’électeur confère le grand déterminant dans son choix à l’opinion politique, économique, sociale, culturel et de politique extérieure.
Pour la Tunisie future, le régime parlementaire constitue à ce stade le choix idoine pour tourner totalement la page du passé. L’avenir nous dira ensuite s’il faut revenir à un autre type de régime, sachant que dans tous les cas le mode de scrutin a son importance pour une vie démocratique stable et ce quelque soit le régime politique retenu.
N.B.F
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Bonjour, un article intéressant qui nous montre ce qui devrait exister.Toutes ces règles ne seront pas créées avant le 24 juillet prochain,en moins de 20 semaines.Alors,concentrons-nous sur ce qu'il faut faire en priorité.
J’ADHÈRE ENTIÈREMENT A VOTRE ANALYSE SI NACEUR
Je suis d'accord avec les 2 premières propositions. Pour le reste, chaque électeur se prononcera en fonction de ses propres convictions.
"Le choix parlementaire constitue à ce stade le choix idoine pour tourner totalement la page du passé" dites-vous ? C'est la pire des choses qui risque de nous tomber sur la tête. A l'état actuel des choses, avec une 50e de partis souvent burlesques, l'éparpillement des voix donnera un avantage des plus dangereux aux islamistes. Alors dites Adieu la révolution et bonjour l'obscurantisme. Ce mouvement va bénéficier de moyens financiers obscurs mais énormes pour acheter les voix des électeurs et pour remettre en marche ses cellules dormantes. Si vous dites "que le mode de financement des partis politiques soit clairement défini", je suis d'accord mais il y a un point à soulever aussi. Qui va se charger de ce travail capital et aura-t-il les moyens de mettre hors d'état de nuire un parti financé à partir de l'étranger. Je vise surtout les nahdhaouis et les fidèles de Benne Ali
Bien écrit. Félicitations. Continuez à approfondir ces notions, et à nous éclairer, nous électeurs tunisiens sur les enjeux de la transition démocratique (signification du régime parlementaire, ses avantages mais aussi ses inconvénients; modes de scrutins (majoritaire-proportionnel) et leur impact respectif sur le processus démocratique; importance de médias libres et d'une justice indépendante...).