News - 22.04.2011

La sous-traitance de la main d'œuvre dans le secteur public, c'est fini : 30 000 agents intégrés, une première

Agents de gardiennage, nettoyage, jardinage et autres, jadis employés dans les ministères, établissements publics et entreprises publiques ou semi-publiques à travers des sociétés de sous-traitance seront désormais tous intégrés. Abrogation de la circulaire 35 du 30 juillet 1999 relative à la sous-traitance de la main d’œuvre, arrêt de tous les contrats en vigueur et interdiction de tout nouveau contrat : l’accord, longuement négocié, a été signé vendredi par le ministre des Affaires Sociales, M. Mohamed Ennaceur et les représentants de l’UGTT. Fin d'un cauchemar et de la précarité des revenus pour pas moins de 30 000 agents qui s’affranchissant des aléas du travail intérimaire, retrouvent leur dignité et se rassurent sur leur avenir.

« De tous les accords que j’ai signés tout au long de mon mandat au sein de l’UGTT, a souligné M. Moncef Ezzahi, celui-ci a sans doute la portée historique la plus significative. D’abord, parce qu’il met fin à une pratique inacceptable, ce qui nous ouvre la voix de revoir le statut des ouvriers des chantiers publics et d’autres modes d’emploi fragiles, mais aussi, parce qu’il donne le signal, fort et concret, d’une refonte totale de la législation du travail. Nous apportons également une belle démonstration de la capacité d’atteindre par le dialogue, la concertation et la négociation responsable, les objectifs conformes aux intérêts des travailleurs, mais aussi de la Nation. La révolution, pour nous, n’est pas l’anarchie ni la surenchère, elle est essentiellement respect de l’autre et instauration de l’équité ».

Son collègue, M. Hassine Abbassi abonde dans le même sens : « C’est une véritable rupture avec le passé qui illustre l’engagement du gouvernement et la détermination de la centrale syndicale. Plus qu’une relation professionnelle réhabilitée, ce sont des cas humains déplorables qui sont désormais sauvés. Il nous appartient, à présent, d’aller encore plus de l’avant sur cette voie, dans ce même esprit partagé ».

« Effectivement, dira le ministre Ennaceur, Même s’il est provisoire, le gouvernement entend engager les réformes pérennes et apporter des solutions durables. Maintenant que le débat politique est bien lancé, il convient de dynamiser et enrichir le débat social, pour convenir des valeurs communes, faire converger nos choix, sceller un socle social solide à même de constituer un nouveau contrat social ».

La délégation de l’UGTT était unanime à saluer l’esprit qui a présidé aux négociations avec le gouvernement à travers les services de la Fonction Publique au premier Ministère, sous la conduite, notamment de MM. Ahmed Zarrouk et Habib Toumi, ainsi que ceux des Affaires sociales, conduits par MM. Ammar Youmbai, Kamel Omrane et Rabeh Megdiche. « Nous avons eu des moments difficiles, dira M. Abbassi, pour défendre nos intérêts respectifs, mais l’esprit de compromis l’a emporté, l’appui du ministre ayant été mutuellement bénéfique ».

Un nouveau contrat social

Pas moins de 8 réunions et près de 50 heures d’échanges étaient en effet nécessaires pour convenir de cet accord aux termes duquel, la date du 24 juillet est fixée comme date butoir pour l’arrêt de tous les contrats de sous-traitance.  Dans une étape transitoire, tout agent en exercice avant le 18 février 2011 sera recruté. Dans la fonction publique (près de 5000 agents concernés), le salaire sera fixé en fonction des dispositions en vigueur, sur la base minimale du SMIG (40 heures). Des commissions conjointes se réuniront dès la semaine prochaine pour la mise en œuvre de cet accord et doivent impérativement terminer leurs travaux avant le 24 juillet. Quant aux établissements publics et entreprises publiques (25 000 agents bénéficiaires), le recrutement bénéficiera à tout agent en exercice avant le 18 février, dans le cadre de la concertation au sein de chaque unité, entre l’administration et le syndicat, dans un délai maximum de 3 mois à compter de ce jour.

Le siège historique du ministère des Affaires Sociales, Boulevard Beb Bnet, retrouve ce vendredi après-midi, l’enthousiasme des grandes avancées sociales, connues du temps de Habib Achour. Tout sourire, le ministre Ennaceur, M. Ahmed Zarrouk, les représentants de l’UGTT et les hauts fonctionnaires se congratulent. Oui, 30 000 familles peuvent être heureuses dès ce soir.

 

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13 Commentaires
Les Commentaires
Athmouni Ahmed - 22-04-2011 19:29

Le plus puissant de tous les leviers, c'est la volonté.Vous avez fait en sorte que les vaincus puissent se féliciter de vous avoir pour vainqueur.

KESSEMTINI WISSEM - 22-04-2011 22:11

Je veux savoir est ce que cette décision concerne les sociétés qui travaille sous des contrats avec les municipalités pour l'enlèvement et transport des déchets ménagers, balayage et entretien des espaces vert et entretien des cimetières islamiques.

kalthoum ben mohamed - 22-04-2011 23:40

c'est une bonne nouvelle surtout pour nous les intérimaires de Tunisie Telecom, on a presque 4 ans qu'on travail avec un salaire bas (parfois moins que le smig) malgré qu'il y a parmi nous des maitrisas.j'espère qu'il y aura un suivi pour ces décisions dans tous les sociétés publiques et semi-publiques tels Tunisie Télécom.J'espère que vous nous informer de toutes les nouvelles concernant ce sujet quasiment important pour nous.Merci

Economiste - 23-04-2011 16:46

Si la sous-traitance dans le secteur public est fini , alors on a fait un bond de 20 ans ..... en ARRIERE

thérèse duménil - 23-04-2011 19:02

veuillez me dire comment faire dès ce jour pour obtenir un contrat de travail pour un père de famille, 4 enfants à Gabès sans aucune ressource , oui, sans aucune ressource. Merci de me répondre

Mohamed Braham, Sousse Sahloul - 23-04-2011 19:05

Débats, discussions, dialoges et négociations ont aboutit finalement à la suspension des contrats des employés, exerçant dans la fonction publique et similaires, à travers des sociétés de sous traitance. Un objectif conforme aux attentes des travailleurs tout en espérant que ceux-ci soient à la hauteur de leurs tâches en matière de rendement, car nous avons connu qu'un poste de travail nécéssitant un employé dans les entreprise privées sera occupé par deux ou plus dans la fonction publique ou similaire.

zghal mondher - 23-04-2011 21:35

JE SUIS TRÈS FIER POUR L’INTÉGRATION DES OUVRIER QUI FONT PARTI DE LA SOUS TRAITANCE MAIS JE SUIS TRES MALADE POUR LA MENTALITE DE CES OUVRIER QUI AURONS DANS LA TETE UN ESPRIS DE BILIK ET SALAIRE MISMAR FI HIT ET QUE PERSONE NE PEUT SE MELER A CA PARCEQUE TOUT LE MONDE SONT NEGATIF ET NON PRODUCTIF

Noury - 24-04-2011 11:06

Il est vrai que la sous-traitance est une pratique généralisée dans les pays occidentaux où les états laissent l’initiative à l’entreprise privée pour plusieurs raisons. Cependant, elle est également la principale source de détournements qui génèrent des rétro commissions à ceux qui ont le pouvoir d’attribution des marchés. Y mettre fin en Tunisie est une excellente décision, qui de surcroît lutte contre la précarité et le chômage.

Slim ENNAIFER - 24-04-2011 14:35

Plusieurs commentaires applaudissant la mesure ...! je suis curieux d'en faire l'analyse (nombre et %ages, etc.) ......eh bien soit - reste à définir des objectifs et des indicateurs de suivi du travail de ces "recrues" qui viennent renforcer la masse du personnel exerçant dans le secteur public et qui "sucent" le sang du peuple - quant au sujet du rendement et travaux effectués par les différents fonctionnaires de l'état .... ce sera un autre débat à aborder!

istifaka - 24-04-2011 15:50

Cette décision c'est "mettre la charrue devant les bœufs". Aujourd'hui, la concurrence, la qualité poussent les organisations à se concentrer sur leur cœur de métier, ce qui est essentiel et ce qu'elles savent faire le mieux. D'où la sous-traitance qui favorise l'émergence d'autres métiers et la création d'entreprises. Un hôpital par exemple n'a pas à gérer la restauration mais réserver ses compétences à la qualité des soins! Il n'y a qu'à voir les nombre d'entreprises sous traitantes qui se se sont installées en Tunisie lorsque le fabricant d'Airbus y a délocalisé quelques unes de ses activités. Il y a eu malheureusement des abus de la part de certains sous traitants de services mais pas tous. Au lieu de réagir de manière à mettre fin aux abus, sanctionner ceux qui doivent l'être et faire respecter les droits des travailleurs, on décide de mettre fin à la sous-traitance. Attendons voir si la charrue avancera!

Ridha Debbabi - 25-04-2011 04:57

moi je pensse que cela est une tres bonne idee mon fils ne en AUtralie est in genieur en informatique est venu travaille en Tunisie dans les annees 80 et la compagnie shell l`avait embaucher comme contractuel avec contract de 3 mois renouvelable apres 6 mois il est sorti et a fait demi tour en Australie maintenant il travail pour une grande boite d`etat et en + il a sa propre compagnie la Tunisie a perdu un tres bon element pour ces contractuels c'est une bonne nouvelle surtout pour nous les intérimaires de Tunisie Telecom, on a presque 4 ans qu'on travail avec un salaire bas (parfois moins que le smig) malgré qu'il y a parmi nous des maitrisas.j'espère qu'il y aura un suivi pour ces décisions dans tous les sociétés publiques et semi-publiques tels Tunisie Télécom.J'espère que vous nous informer de toutes les nouvelles concernant ce sujet quasiment important pour nous.Merci

brahmi mohamed - 25-04-2011 09:48

1000 bravo pour le courage décision au revoir l'esclavage

analyste - 25-04-2011 18:58

tbarkallah 3likom rajja3touna 40 sné ltéli

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