Slim Amamou : alors qu'on s'attendait à ce qu'il se mouille la chemise, il a préféré mettre fin à sa mission
On le guettait sur Twitter et voilà qu'il l’annonce à la radio, lundi à 8h30, sur les ondes d’Express FM ! Slim Amamou, le bloggeur-Secrétaire d’Etat a déclaré que sa mission est terminée au sein du Gouvernement. Une démission en direct, en attendant sa formalisation. En a-t-il informé son ministre et le Premier Ministre ? Non, selon nos sources, du moins jusqu’à midi. Il estime que la mission essentielle du gouvernement étant de préparer les élections, désormais, une haute instance en a pris la charge. Pour lui, sa place se situe dans ce nouveau champ de l’action politique, ce qui le pousse à reprendre sa liberté pour s’intéresser de plus près aux élections. Sera-t-il candidat ? Il ne le précise pas. Invité à un forum parallèle devant se tenir en marge du G8, il a déclaré que cette invitation ne l’intéresse pas. Bref, on le sent se chercher encore.
Arrêté par Ben Ali, le 6 janvier, libéré, juste à la veille du 14 janvier, comme il l’a raconté en détail sur Leaders, il a rejoint dès le 17 janvier, le tout premier gouvernement de M. Mohamed Ghannouchi. On se rappelle encore comment il s’était présenté, humblement, sans cravate, ce jour-là à la Kasbah pour prêter serment et surtout comment il a commencé à twitter en direct dès le premier conseil des ministres.
«Révolution oblige» et «style personnel inchangé», Slim Amamou n’a pas facilement épousé l’habit de la fonction, oubliant souvent de passer au bureau. Certes, la situation n’a guère été facile au siège du ministère, surtout les premières semaines, avec l’afflux massif des «dragons» venus de toutes les régions, en véritables « cracheurs de feu », comme disait l’un des habitués de la maison. Officiellement chargé de la Jeunesse, le jeune Secrétaire d’Etat a dû déchanter rapidement, se rendant compte de son incapacité à traduire les aspirations profondes de ses congénères, en décisions effectives et réalisations concrètes.
Avait-il réussi à ouvrir de grands chantiers, susciter des débats publics, marquer de ses empreintes, son passage dans cette phase historique, au sein du gouvernement ? Ses détracteurs, un peu trop durs avec lui, le condamnent sans appel : "chouchouté, il a préféré bourlinguer autour du monde, de mission en mission, bien accueilli dans les 5 étoiles".
Ses « amis », eux, lui trouvent mille et une excuses. Mais, c’est un sentiment de déception qu’il laisse après son départ : l’impression d’une grande occasion ratée. Tout l’aura dont il a bénéficié durant la lutte pour la chute de la dictature et tout l’espoir placé en lui avec son entrée au gouvernement se sont émoussés au fil des jours.
Alors qu’il avait toutes les chances de réussir, travaillant à côté d’un ministre qui vient comme lui de la société civile et de la lutte contre le despotisme, et chargé d’un secteur aussi crucial que la jeunesse, il n’a pas su s'y concentrer de toutes ses énergies. Aura-t-il une seconde chance pour se déployer ? Cela ne dépendra que de lui.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
En démissionnant, il a certainement ses raisons objectives. Comme je n'ai pas eu l'avantage d'avoir des fonctions similaires lors de ma carrière administrative et professionnelle, par conséquent, il me serait difficile de comprendre les raisons d'un départ spontané du "Pouvoir". Néanmoins, j'estime que l'exercice du pouvoir n'est pas une passion ou un hobby, mais c'est une lourde tâche, contraignante et qui exige de la part du détenteur pas mal de sacrifices sur le plan personnel, sauf si on cherche à occuper le poste pour des considérations personnelles. Je suis content d'une chose et merci pour la Révolution, les gens exerçant le pouvoir savent démissionner et ça, c'est un point trés positif de la Révolution.
Fabius un premier ministre avec le président Mitterrand à l'age de 31 ans,béchir ben yahmed un ministre de la culture avec Bourguiba à l'age de 26 ans , quelle jeunesse !quel gabari! Slim Amamou ne se compare pas à ces bolides , il est d'une génération facebookienne, moins résistante et plus légère, le temps d'une clope.la réalité est dure et angoissante et bonjour le monde virtuel
Excusez-moi la métaphore, ça me renvoie l'image d'un très bon joueur de football dans son équipe mais qui ne se retrouve pas quand il s'agit de l'équipe nationale... De toute les manière, ce passage qui peut être qualifié de raté par certains, ne peut en rien diminuer le mérite de ce blogueur. Passé la fougue, il s'avère peut être que diriger une administration, de surcroît un Secretariat d'Etat, n'est pas une mince affaire...
Le seul vrai jeune au gouvernement abandonne. C'est dommage ! Il a peut-être raison. mais sans aucun doute, il a tort. Car il abandonne les jeunes comme lui, sans lesquels le processus révolutionnaire n'aurait jamais été déclenché. Je peux comprendre sa décision si elle est motivée par le fait que la majorité des membres du gouvernement est trop vielle, et donc difficile de dialoguer avec elle. Elle appartient à cette génération qui doit avoir la décence de laisser les affaires aux plus jeunes. D'autre part, parce que, les masques sont finalement tombées, c'est la course à qui mieux déjoue les espoirs de la population tunisienne tunisienne. A lire, ou écouter, ces capteurs corrosif de la parole, les sociologues (sic) et historiens surtout qui, devant leurs nombreux parterres d'étudiants -c'était la peur et la corruption qui leur tenaillaient les langues - n'ont jamais dit un mot sur la nécessité à ce que la Tunisie se débarrasse de ses dictateurs, des plus grands aux plus petits, palabrer sur la démocratie et le reste, à les lire ou les écouter... je peux comprendre que d'autres membres de ce gouvernement provisoire, remettent le 24 juillet 2011 leur chapeau de paille (ainsi, ils soutiennent les artisanans tunisiens et protège l'environnement, car ce jour prochain, il fera 42° au moins. Je pense, par ailleurs, que l'on n'a pas besoin de remplacer Slim Ammamou. C'était déjà du cinisme de personnes âgées que de réserver un trapontin aux jeunes, alors que c'aurait été dans la plus parfaite des logiques que de créer un ministère de la jeune, et qui serait une wizârat siyâda, au même titres que les autres ministères qui portent ce titre. tiens, cela me revient, je voulais le dire plutôt, pourquoi n'a-t-on pas proposé à Slim le ministère de la culture ? Je le verrais bien à la tête d'un ministère de la Culture et de la Communication, qui reste à créer. A-t-on oublier que la Communication (toujours pauvre et très mal faite dans notre pays) avecses outils et stratégies est le déclencheur, en praxis, de la révolte tunisienne ?
Il a enfin compris que la responsabilité est tout autre que la critique dans son petit coin tranquille .Trop difficile pour quelque qui n'a jamais mis la main dans la pâte. A bon entendeur!
Qu'est ce que je viens foutre au milieu de ce gouvernement? ça m'a semblé la conclusion tirée par Mr Aloulou. Beaucoup comme lui n'ont pas une idée de l'état et sa dimension réelle. Critiquer de loin est chose donnée à tous, mais assumer des vraies responsabilités et ne pas céder cette occasion en or pour participer à cette construction sur de nouvelle bases n'est pas donné à quiconque. Je serai curieux d'entendre l'avis du jeune sur cette question.
il aura qd même essayé ! mais ce n'est pas sa faute, car de blogueur à responsable d'un portefeuille 'ministériel' alors qu'il n'a aucune expérience de gestion d'hommes et d'"affaires" surtout dans la période qu'on vit actuellement, c'était voué à l'échec dès le départ - et on se posera encore la question des critères de choix des responsables ..... et apparemment ce problème persistera encore chez nous ??
Une parenthese, juste une parenthese depuis la nomination "folklorique". Quel meilleur choix qu'un jeune pour les jeunes comme le dit si bien Ayoub? Helas, un mirage qui a pris la realite en pleine figure. Une parenthese, courte et oubliable. Un retour aux sources sera surement plus positif qu'un bureau de fonction. Slim who?
Etre bloggeur, c'est un job beaucoup plus simple que celui d'un ministre. Alors que dans le premier cas on s'installe dans la critique et parfois dans la proposition sans trop se soucier de la faisabilité, dans le second il s'agit beaucoup plus d'apporter des solutions, et de veiller à leur mise en oeuvre tout en sachant qu'on ne peut satisfaire tout le monde. Bref, notre bloggueur n'était peut-être pas prêt pour le job, et c'est bien qu'il le quitte. Ceux qui font les révolutions ne sont pas nécessairement ceux qui sont le mieux à même de conduire les changements. Ce fut le cas de plusieurs pays et ce sera le cas de la Tunisie
Je ne connais pas Amamou et, comme tout le monde, j'observe, et je suis stupéfiée par des gens, comme l'auteur de cet article. Quel manque totalement d'humilité, quelle audace! Partout on ne cherche qu'à tirer sur le premier ou la première qui ose s'exposer. Etes vous si sûr(e)s de faire mieux, dans les circonstances actuelle? Pendant des années, nous avons tous souffert en silence, acceptant l'inacceptable, et aujourd'hui on ne supporte pas le moindre faux-pas de la part de gens qui se trouvent pour la première fois de leur vie dans l'action politique. En un mot, trop de critique tue la critique. Ne pas accorder à tous ces nouveaux venus des circonstances atténuantes, est une faute, car on donne l'impression que rien ne va et on apporte de l'eau aux moulins des antidémocrates. Critiquer, OUI , mais intelligemment!
Si ceci est vrai, ce serait une bonne initiative..probablement la seule qu'il ai pu prendre ; il nous rappelle "le distait rêveur" dans une classe de (Lycée Pilote).
Apparement avoir decrit le passage de Slim Amamou comme une parenthese breve et oubliable ne merite pas publication. Moi je veux bien, ca ne changera pas mon avis. Again, Slim who?
