News - 28.05.2011

Washington multiplie par 15 son aide à la Tunisie et réitère un soutien à long terme

Washignton DC – De notre envoyé spécial - « La Tunisie, leader dans la région, à la faveur de sa révolution, unique et historique, doit réussir sa transition politique et économique afin d’en offrir un modèle pour les autres pays, a affirmé Mme Tamara Wittes, sous-secrétaire pour les affaires du Proche Orient au Département Américain des Affaires Étrangères. « Dans cette voie, la Tunisie, a-t-elle ajouté, peut compter sur le soutien substantiel et à long terme des Etats-Unis », révélant qu’un premier montant d’aide de 30 millions de dollars a été alloué pour 2011, soit 15 fois plus par rapport à l’année 2010. Deux défis majeurs sont à relever, estime-t-elle : la reprise économique démontrant la contribution de la démocratie à l’accélération de la croissance et la formation de coalitions entre les nombreux partis politiques afin de s’atteler à l’amélioration effective de la vie des citoyens à travers des programmes pragmatiques.
 
Recevant au State Departement, l’envoyé spécial de Leaders à Washington, Mme Wittes qui suit de très près le dossier de la démocratie dans le Proche-Orient et connaît bien la Tunisie où elle s’était rendue en avril dernier, a indiqué que l’aide américaine pour la transition couvre cinq grands aspects. Il s’agit des médias, de la formation pour les partis politiques, des aspects techniques du processus électoral, de la société civile et du secteur privé. Chacun de ces aspects, a-t-elle souligné, revêt une importance cruciale. C’est ainsi que pour les médias, il importe de favoriser l’émergence d’espaces pluralistes qui permettent à tout un chacun de s’exprimer, au gouvernement de présenter ses programmes et actions, et au citoyen de s’informer de la manière la plus appropriée.
 
Pour les partis, la formation des membres aux pratiques des élections, de l’utilisation des médias, etc. est importante. Quant au secteur privé, il s’agit de soutenir notamment les toutes petites entreprises, de faciliter l’accès au crédit et de fournir la formation adéquate.
 
« C’est une révolution tunisienne, insiste-t-elle, notre rôle est de la soutenir, eu égard aux relations de plus de 200 ans qui unissent nos deux pays mais aussi à notre engagement pour la démocratie. Nous ne cessons de nous interroger quel est le rôle exact que les Etats Unis doivent jouer et comment pourrions-nous être le plus utiles. C’est un long processus qui ne fait que démarrer et nous entendons y apporter tout notre soutien.»
 
Mme Wittes se félicite de la grande dynamique politique que connaît la Tunisie où chacun peut à présent débattre librement de toutes les questions, développer ses arguments, militer en faveur de ses idées et prendre en charge sa cause. « Les Tunisiens, dit-elle, font face à des questions cruciales, les élections n’étant qu'un point de départ : comment attirer les jeunes vers l’action publique et l’engagement citoyen ? Quel est le rôle de la religion dans la société ? etc. »
 
Quels sont les risques qui peuvent surgir  et les opportunités à saisir? D’abord sur le plan économique : il faut que la reprise s’accélère pour que chacun ait la conviction que la démocratie génère la croissance économique et crée les systèmes de bon fonctionnement. Sur le plan politique, si la multiplication du nombre des partis constitue, à cette étape, un signe de bonne santé, il va falloir favoriser la création de coalitions et inciter les partis au rapprochement. C’est là aussi, un grand défi qui se pose à la Tunisie dans cette phase cruciale de sa transition. Evidemment, la contribution des médias à l’ensemble du processus.
 
Evoquant les pressions qu’exercent sur la Tunisie la situation en Libye, Mme Wittes a indiqué que les Etats-Unis, tout en oeuvrant à une transition en Libye, s’emploient avec les institutions financières internationales à soutenir l’hospitalité offerte par la Tunisie aux réfugiés. Aussi, et sur un autre plan, ces efforts se multiplient pour ouvrir l’accès aux produits et services tunisiens sur les marchés européen et américains.
 
L’essentiel, aux yeux de Mme Wittes est que le Tunisien doit ressentir de façon concrète et à travers des actions pragmatiques comment cette transition contribue effectivement à rendre sa vie meilleure. « Je suis confiante en la capacité de la Tunisie et des Tunisiens à y parvenir » conclut-elle.
 
Taoufik Habaieb
 
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5 Commentaires
Les Commentaires
Yacine Jeloui - 29-05-2011 19:56

Si 200 ans de partenariat conduisent à 30 millions de dollars d'aide, on peut dire que l'aide est vraiment substantielle!!! Cela correspond à peine à de quoi faire vivre pendant 30 jours les 60 000 libyens que nous accueillons chez nous en raison de la guerre lancée par nos amis de 200 ans!

ChristianDenis - 30-05-2011 08:08

Et quel autre pays , musulman en donne autant? d'autre part je ne pense pas sauf erreur, que le nombre de libyens est aussi élevé et je trouve que le chiffre de 1 million par mois pour faire vivre ces réfugiés est nettement éxageré, surtout que la tunisie recoit déjà de l'aide d'autre pays en médicament et nouriture.

YUJTY - 30-05-2011 09:16

Pour les partis, la formation des membres aux pratiques des élections, de l’utilisation des médias, etc. est importante. ON PARLE D'AIDE AMERICAINE POUR LES PARTIS

Ettounsi - 30-05-2011 13:07

Il ne faut pas oublier que 15 x zéro = zéro !

Dr Abdelkrim Alileche - 30-05-2011 23:08

Les tunisiens et les tunisiennes doivent compter sur eux memes. Un recent sondage d'opinion aux Etats Unis montre que seulement 6% des americains sont d'accord pour aider la democratie en Tunisie. Voila une simple explication des 30 millions de dollars.

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