News - 26.08.2011

Traitement des déchets : le retour en arrière ?

Tout l’effort national en matière de traitement des déchets domestiques et industriels et tous les investissements colossaux consentis ces deux dernières décennies risquent de s’effondrer. Le centre de Jradou, principal site pour le Grand Tunis, est à l’arrêt depuis six mois. A l’arrêt, c'est-à-dire inaccessible pour les spécialistes de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGED)et le personnel de l’exploitant, tant pour assurer la maintenance des équipements que pour la supervision de l’état des ordures et déchets y déposés avant le 28 février date de la fermeture et non-encore traités. Pour quelle raison : une vive contestation, sur de multiples registres.

Des riverains qui se plaignent des risques de pollution et de maladie réclament une expertise internationale, d’autres qui revendiquent le droit d’embauche pour leurs progénitures, et des agents d’entreprises de sous-traitance qui sautent sur l’occasion pour revendiquer le droit à l’intégration au sien de l’ANGEd avec titularisation immédiate, etc.

Même phénomène dans d’autres centres de traitement et de transfert, complètement bloqués, ici et là dans l’ensemble du pays. Sans parler de ceux qui prétendent détenir la propriété des terrains sur lesquels ces centres ont été construits.

On sait en effet que la Tunisie comptait en 1990, plus de 450 dépotoirs sauvages, y compris ceux utilisés par certaines municipalités avec toute l’agression qu’on imagine contre l’environnement et les risques pour l’hygiène et la santé. Tous ces sites ont été repris en mains et convertis en 10 grands dépotoirs contrôlés, alignant une capacité de 1.800 000 tonnes par an dont 720 000 tonnes rien que pour le Grand Tunis. Aussi, 18 millions de dinars ont été consacrés à la réhabilitation de certains sites, comme ceux de Henchir Lihoudya, les décharges publiques de Sousse, sur la route de Kairouan, de Monastir ou de Bizerte, à la pêcherie, converties en parcs ou en zones d’aménagement urbain. Plus encore, profitant des arrangements du Protocole de Kyoto sur la limitation des émanations de gaz, la Tunisie a pu générer chaque année plus de 20 millions de dollars en compensation de ses efforts de traitement des déchets et de traitement des gaz. Sans parler des lits d’oueds préservés et de nappe phréatique épargnée.

Tout ce dispositif est en train de s’effondrer. Faute de décharges contrôlées accessibles, les municipalités, mais aussi les entreprises n’ont plus d’autres solutions que de revenir vers les dépotoirs sauvages, polluant lits d’oued et autres sites, compromettant ainsi gravement la protection de la nature et la préservation de l’environnement. Ce qui est encore plus accablant, c’est que personne ne veut entendre raison. Levons les blocus, juste pour permettre la maintenance et le contrôle des déchets stockés, ouvrons les discussions, faisons confiance aux experts, laissons la justice se prononcer sur les droits de propriété : rien n’y passe.
Et, en attendant la solution miracle, ordures et déchets s’accumulent partout, mauvaises odeurs bouchent les nez, gites larvaires se multiplient donnant naissance à mouches et moustique et  l’environnement se dégrade. Qui arrêtera les dégâts ?
 

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4 Commentaires
Les Commentaires
patriote - 28-08-2011 14:18

C'est honteux que les déchets et les saletés ont envahi les trottoires de nos villes ;le citoyen crache à même le trottoire (une habitute qu'on croyait disparue) ;les gros cailloux tombés des camions trop remplis sans protection ni contrôle, le long et des routes (voir le nouveau pont qui enjambe l'avenue bourguiba sur la voie express sousse-bizerte et surtout la route au niveau de la caserne des pompiers):conséquence le nombre de pare-brise endommagés en croissance exponentielle (sont importés de l'étranger) ;le citoyen balance son sac ,son paquet de cigarette vide,sa bouteille d'eau , de coca ou autre boisson,vide, là où il se trouve,où sont les associations pour aider au nettoyage comme elles ont fait efficacement lors de la révolution? Pour les centres de décharges il faut revoir la politique des sacs en plastic dans les magasins et les supermarchés:il va falloir revenir à nos couffins traditionnels;mettre à la disposition du citoyen des poubelles pour le plastic,le verre et les objets toxiques (piles ,batteries,vieux ordinateur,vieux tv...): ainsi les déchets organiques qui sont les plus volumineux ne dérange que par leur odeur noséabonde, sont traités à part et seront transformés en engrais et peuvent même nous founir du méthane svp,les autres qui sont bcp moins en quantité,resont recyclés ou traités pour détoxification. Ainsi Informé correctement,le citoyen ne s'opposera pas à un travail propre sans risque aucun ni pour lui ni pour l'environnement mais au contraire il peut en profiter dans son agriculture ,dans la préparation de ses repas ou dans le chauffage.. Du boulot en perspective pour le citoyen tout comme les responsables politiques locaux et nationaux.

Rached - 29-08-2011 08:44

Tout ce dispositif est en train de s’effondrer...parcequ'il y'a certainement des failles

mounir - 29-08-2011 11:58

il faut déloger les gens qui font des sit-in par la force. L'enjeu est trop important

SAMIR FRIKHA - 05-09-2011 17:17

Il faut que les gens qui ont des jardins autours de leurs maisons réservent un petit coin pour faire le compostage de leurs déchets organiques. Cela veut dire déposer les épluchures de légumes et fruits, détritus végétales de leurs jardins pour quelques semaines et ensuite ils peuvent récupérer du composte bio pour leurs plantations. Ils contribueront ainsi dans la réduction des résidus envoyés dans les poubelles et par conséquent dans les décharges publiques. Un petit geste qui ne coute rien pour préserver notre environnement, surtout si les petits sont associés avec les grands

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