La liberté de la presse est-elle en danger ?
Une équipe de la télévision publique prise à partie vendredi par des chômeurs qui observaient un sit in devant le siège régional de l’UGTT à Sfax alors qu’elle s’apprêtait couvrir l’évènement, des "citoyens " qui manifestent "spontanément" devant les sièges de la télévision et de la radio nationales et ceux des radios régionales appelant les journalistes "à laisser travailler le gouvernement". C’est une semaine noire pour la profession qui avait commencé par l’agression d’un journaliste sur l’avenue Bourguiba, à Tunis et les nominations de responsables des médias publics et même des rédacteurs en chef par le gouvernement.
La liberté de la presse est-elle donc en danger ? Peut-être pas encore, mais elle est encore mal acceptée comme le prouvent les critiques du président du parti dominant et du chef du gouvernement qui confondent sciemment médias gouvernementaux et médias publics. Il est vrai que c’est tellement plus commode de gouverner avec une presse aux ordres et des journalistes qui se contentent d’être les mégaphones des responsables et de justifier les décisions prises.On a commencé par les petites phrases. On passe aujourd'hui aux actes quitte à revenir sur certaines décisions. C'est le fascisme rampant dont on sait très bien sur quoi il va déboucher. Il appartient à la profession de défendre ses acquis. La liberté de la presse ne doit pas dépendre du bon vouloir du prince. C'est un droit qui devrait être inscrit dans la constitution. C'est la meilleure façon de prévenir les tentations totalitaires.
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