Enseignement supérieur : Quel positionnement compétitif ?
Depuis dix ans, TIME Université a réussi à inscrire des étudiants africains en provenance de vingt et un pays, représentant aujourd’hui 60% du total de son effectif étudiant. C’est le produit de la visite d’une dizaine de pays africains qui m’ont permis de découvrir leur réalité socio-économique et politique. Une bonne partie de nos visites ont été réalisées dans le cadre de délégations officielles conduites par le CEPEX et soutenues par nos ambassadeurs respectifs.
Avec d’autres opérateurs tunisiens, nous avons dû capitaliser une expérience riche sur le marché africain dans le secteur des services. Cette riche expérience, avec la contribution des acteurs opérant sur l’Afrique, a rendu possible la tenue à Tunis des «Premières Journées de partenariat Tunisie-Afrique», en avril 2010, organisées par le CEPEX. Sur l’Afrique, les opportunités sont énormes et il est tout à fait possible d’en tirer au moins deux points de croissance économique dans le court terme. En particulier par rapport au secteur de l’enseignement supérieur privé, l’effectif des inscrits africains se situe entre 12 000 et 15 000, ce qui représente en moyenne l’équivalent de recettes en euros de 100 millions, soit l’équivalent également du total de nos exportations de 2011 sur l’Afrique (Ethiopie, Sénégal, Cameroun et Ghana), représentant 1,2% du total général de nos exportations. A titre comparatif, il existe en France 300.000 étudiants étrangers dont plus de la moitié est composée d’étudiants africains, soit plus de dix fois que ceux inscrits en Tunisie. En France les étudiants étrangers représentent 15% du total des étudiants alors qu’en Tunisie, ils sont 3,5%. Dans un horizon de visibilité de cinq ans, le secteur de l’enseignement supérieur privé serait en mesure de multiplier par dix l’effectif des étudiants africains. Ce qui contribuerait à absorber éventuellement la moitié du déficit de notre balance commerciale. Pour ce faire, il y a lieu de soigner la qualité de nos services portant sur :
1 - La mise en place d’une structure publique transversale, facilitant l’intégration des étudiants africains dans la société tunisienne
2 - L’efficacité du traitement des visas auprès de nos ambassades ;
3 - Le maximum de vols directs en provenance des pays africains francophones, sans passer par Royal Air Maroc et Air France ;
4 - La qualité de l’accueil à l’aéroport
5 - La qualité des conditions de séjour dans notre pays (hébergement, restauration, transport, santé, assurance et carte de séjour) ;
6 - L’image d’un comportement citoyen antiraciste.
Demain, les diplômés africains seront nos futurs ambassadeurs économiques, favorisant notre coopération avec l’Afrique en matière d’échanges commerciaux et d’investissement. Aussi, nous devons souligner l’importance des réseaux internationaux dans le renforcement de nos relations avec l’Afrique. En effet et à titre illustratif, notre appartenance au réseau lionistique international (Association internationale des Lions Clubs) nous a considérablement aidés pour développer des contacts dans le cadre de la réalisation de nos plans de communication dans certains pays africains.
M.D.
(*)Président du Groupe TIME Université
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