Pr Mongi Zlitni : élu à l'Académie française de médecine

Après ses maîtres qui l’y ont précédé (Said Mestiri, Hassouna Ben Ayed, Amor Chadly), le professeur Mongi Zlitni a été élu membre correspondant de l’Académie nationale de médecine, le 21 février 2012.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette personnalité incontournable de l’orthopédie tunisienne, voici un bref aperçu de son parcours.

Il vit le jour un mois de juin de l’an 1942 sur l’île aux Lotophages, Djerba, qui avait fait la renommée d’Ulysse au milieu d’une famille de militants dont le nom pare à ce jour les rues de nos plus beaux quartiers et dont le père, Abdelmajid, fut un des instituteurs de feu le Professeur Hassouna Ben Ayed.

Grâce ou à cause de cette lutte pour la liberté, il est venu s’installer avec sa famille dans une des villes balnéaires de la banlieue sud de Tunis, fortement prisée par les notables de l’époque.

Et c’est sur les bancs de l’école primaire de Hammam-Lif qu’il a entamé son parcours. Elève au Lycée Carnot, il s’y construit une solide culture générale et il y a appris l’excellent maniement de la langue de Molière, mais il a surtout découvert et adulé Victor Hugo dont il est capable de vous citer de mémoire des poèmes entiers. Le bac en poche, il crut bien faire en s’inscrivant en sciences économiques mais en cours d’année, il découvre sa véritable vocation pour le grand bonheur de ses futurs patients, il commence dès lors sa longue carrière médicale. Etudiant à la faculté de médecine de Tunis, il aura entre autres pour maîtres les professeurs Mohamed Ben Ismail, Hassouna Ben Ayed, Said Mestiri, Ahmed Zribi, Mhamed Boussen ...C’est sur ces bancs qu’il se lie d’amitié avec les Ali Horchani, Rachid Mechmeche, Mohsen Maalej, et d’autres pionniers de l’école tunisienne de médecine.

Passionné, il se dépense sans compter. La chirurgie lui convient et l’orthopédie lui sied bien.
C’est sous la férule du Pr Moncef Dargouth qu’il fait ses premiers pas dans la spécialité à l’hôpital Aziza-Othmana. De passage à Charles-Nicolle, il découvre la rigueur de la vie de chirurgien chez le Pr Zouhaier Essafi. Pris sous la protection du Pr Kassab à qui il voue un respect sans fin, il progresse dans la spécialité à l’Institut national d’orthopédie avant de poursuivre chez le Pr Jean Debeyre à Créteil où il se lie d’amitié avec le Dr Goutallier, alors très jeune professeur, puis chez Marcel Bombart à Villeneuve Saint Georges. Jeune assistant à Kassar Saïd, il encadre toute une génération d’orthopédistes tunisiens et français qui ne manquent pas de nous rappeler qu’il est également leur maître.

En 1984, il est nommé MCA à l’hôpital Charles-Nicolle. Sous l’impulsion du Pr Zmerli, un service d’orthopédie voit le jour en octobre 1989. Du service et au prix d’énormes sacrifices, il va créer une école dont les élèves sont aujourd’hui essaimés dans toute la Tunisie mais également à l’étranger.
Sur le plan scientifique, il est membre fondateur de la SOTCOT dont il présidera les instances entre 1991 et 1993. Il est également ancien président et membre fondateur du GER (Groupe d’étude du rachis).

Il est past-président de l’AOLF (Association des orthopédistes de langue francaise), membre d’honneur de la SOFCOT (Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique) et correspondant de l’APCORT (Association pour la publication des revues de chirurgie orthopédique et traumatologique). Il est entre autres l’auteur de trois articles dans l’EMC (Encyclopédie Médico-chirurgicale)

Mondher Kooli