Comment sécuriser les frontières tuniso-libyennes

« La précarité de la situation sécuritaire au niveau de la frontière tuniso-libyenne commande l'identification de solutions et de mécanismes efficaces pour faire face au crime transfrontalier et au phénomène de propagation et de trafic d'armes, de manière à sécuriser les deux pays frères et à garantir leur stabilité et celle de la région, en général ». C’est ce qu’a souligné le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, s’entretenant mardi à Tunis avec le chef d'Etat-major de l'armée nationale libyenne, le général Youssef Al-Mangouch, en présence du Général Rachid Ammar, chef d'Etat-major des trois armées.

Le ministre a insisté sur l'impératif d'intensifier le contrôle sur la frontière tuniso-libyenne pour interdire toute activité illégale et de parfaire la coordination entre les deux pays.

De son côté, le chef d'Etat-major de l'armée nationale libyenne a affirmé le souci de son pays de renforcer davantage la coopération bilatérale dans le domaine militaire et de tirer profit de l'expérience de l'armée nationale tunisienne et des compétences scientifiques et techniques qu'elle recèle, dans les domaines de la formation et de la santé militaire, outre la sécurisation des frontières et le développement durable.

Par ailleurs, le général Carter Ham, commandant en chef des forces américaines pour l'Afrique (Africom), en visite lundi à Tunis, a  mis en garde contre la menace que font peser les organisations terroristes, dont Al-Qaïda, sur la sécurité et la stabilité en Afrique.  Il a situé cette menace dans le contexte des récents coups d'Etat qui ont eu lieu au Mali et en Guinée-Bissau. Il a également mentionné "la contrebande d'importantes quantités d'armes à partir de la Libye" depuis le soulèvement qui a fait chuter le régime de l'ancien dictateur Moammar Kadhafi. Ce problème qui représente selon lui, "un véritable danger"  ne peut être résolu que par la conjonction des efforts à l'échelle régionale et internationale.

Le chef de l’Africom avait discuté au cours de sa visite à Tunis avec le chef d'Etat-major des trois armées, le général Rachid Ammar, "des perspectives de coopération entre les Etats-Unis et la Tunisie et les moyens de l'impulser".

S’exprimant sur la situation en Tunisie lors d’une rencontre de presse, il a déclaré que "la transition démocratique que vit la Tunisie paraît être meilleure que celle que connaissent certains pays africains" dont le processus "piétine encore", en allusion notamment à l'Egypte et à la Libye.