News - 18.05.2012

Pour les prochaines élections : une nouvelle ISIE sans quotas est-elle possible?

Debout, une bonne partie de la salle scande : « Instance supérieure ! ». Une autre bonne partie complète : « Indépendante ». Au pupitre sur le podium du palais de congrès ce vendredi après-midi, lors de la séance de clôture des travaux de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), Mustapha Ben Jaafar, président de l’Assemblée nationale constituante a bien compris le message. « Nous devons effectivement fonder la neutralité de l’ISIE, non pas sur un quota entre les forces politiques, mais sur l’intégrité et l’indépendance de ses membres. Constitutionnalisée, l’ISIE doit être une haute instance publique indépendante et permanente. C’est pourquoi, il nous appartient de préserver ce grand acquis et d’approfondir les concertations afin de parvenir à un consensus général à son sujet », concède t-il.

Assis au premier, le président de la République, Moncef Marzouki, avec à ses côtés Kamel Jendoubi, président de l’ISIE, les chefs de partis politiques, l’ancien premier ministre Béji Caid Essebsi et de nombreux membres du gouvernement actuel et celui qui l’avait présidé, trouve dans ces propos, l’écho de ce qu’il avait proclamé à l’ouverture de la cérémonie. « Point de retour aux pratiques de la dictature : l’ISIE constitue aujourd’hui une véritable institution, née dans des circonstances historiques comme celles qui avaient présidé à la création de l’UGTT et de la LTDH et nous savons tous combien elles sont précieuses. Il est de notre devoir de garantir à l’ISIE, à travers les débats sur la loi portant son statut et qui se dérouleront sous la coupole du Bardo par les élus de la Nation, les moyens de son fonctionnement et de son indépendance».

Cinq principes fondateurs et cinq chantiers urgents

Sous quelles formes et de quelle manière ? Personne ne s’est encore prononcé sur les détails. Ouvrant la cérémonie tenue un an jour pour jour après la constitution de l’ISIE, Kamel Jendoubi ne s’est pas contenté d’un simple bilan chiffré. Comme pour prendre l’opinion publique à témoin, il a énuméré cinq grands principes qui doivent être respectés dans la définition du statut et cinq grands chantiers qui restent à poursuivre et à renforcer.

Le tout premier principe ne peut être que le consensus, garantissant le respect et l’engagement de tous. Puis viennent la continuité qui n’est pas nécessairement la reconduction mais la capitalisation sur les acquis, la neutralité et le professionnalisme en bâtissant une administration électorale permanente efficace, le respect de toutes les institutions et l’indépendance. Quant aux chantiers ouverts et qui exigent une prise en charge immédiate, ils portent sur la mise à jour, sans plus tarder, du fichier électoral et l’accélération des nouvelles inscriptions, sachant que la moitié des électeurs n’y sont pas encore inscrits, la poursuite de la formation des équipes, la mise en place du premier noyau d’une administration permanente et indépendante des élections, la relance des campagnes de sensibilisation pour promouvoir la culture électorale et le renforcement du climat de confiance.

L’ISIE du 23 octobre tire ainsi le rideau, riche de son expérience et fière de sa performance. En attendant la naissance de sa nouvelle version qui ne saurait être moins indépendante et moins performante. Kamel Jendoubi et ses équipes, affichant légitimement le sentiment du devoir accompli et très attentifs quant au devenir de l’Instance, gardent grand espoir de voir l’expérience tunisienne inédite, consolidée.

 

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11 Commentaires
Les Commentaires
S. ZOUARI - 19-05-2012 07:36

Je voudrais demander à l'ISIE, pour les prochaines élections de bien veiller à vérifier que les personnes qui se présentent pour devenir membres des bureaux de vote, notamment à l'étranger, fassent, au préalable, l'objet d'une vérification de l'absence de casier judiciaire les concernant et ne soient pas impliquées dans des affaires. Cette précaution ne concerne pas les personnes ayant fait l'objet d'une persécution de la part du régime de BEN ALI mais celles faisant l'objet d'une condamnation de droit commun et dont l'honnêteté est susceptible d'être remise en cause dans le suivi, le contrôle et le dépouillement d'un scrutin. Par ailleurs il serait utile que la loi électorale établisse clairement les règles de jeu en matière de financement des campagnes électorales des différents partis afin d'éviter que l'argent ne vienne ternir la transparence du scrutin et permettre l'achat du vote d'électeurs en situation de précarité. Bonne chance et bonne continuation à l'ISIE!

Dr Abdelkrim Alileche - 19-05-2012 08:18

Je crois que Kamel Jendoubi est un heros national au meme titre que Mohammed Bouazizi et le General Rachid Ammar. L'ISIE doit avoir un statut independe inscrit dans la nouvelle constitution et le retour aux pratiques du PSD et du RCD une chose impossible. La Tunisie a une obligation morale de reussir la reussir la trasition dmocratique. La Tunisie constitue une inspiration pour les autres peuples du monde.

Mhamed Hassine Fantar - 19-05-2012 08:44

L'ancienne équipe de l'ISE a certes fait un travail meritoire pour avoir été novateur en Tunisie.Mais il est loin d'être immaculé: il suffit de rappeler les listes qui qnt été à tort déclarées nulles et non avenues,une bévue à laquelle on peut ajouter de multiples autres petits taches sans accent.Mais la lacune la moins impardonnable correspod àl'omission de la moitié des électeurs qui n'ont eu la chance de figurer sur la la liste des électeurs; l'Instace aurait également à se reprocher le nombre considérable de ceux qui ne semblent pas avoir été motivés pour accomplir leur devoir de citoyens. Pour le futur, il faut,comme l'abien souligné le président de l'Instance sortante,capitaliser les acquis combler les lacunes et éviter les inadvertances.

bounab - 19-05-2012 11:28

Le pays à l'heure actuelle ne peut parler ni exprimer de satisfaction.Au mois d'octobre 2012 nous saurons qui est qui et qui à fait quoi pendant toue la periode de transition où la constituente a gouverné.C'est au moment des nouvelles élection que les masques vont tombées et uniquement à ce moment pour savoir les avtivitées de chacun pour le relévement du pays.

Dr. Amor Ben Dhia - 19-05-2012 11:33

Ne boudons pas notre plaisir: pour une fois nous sommes d'accord avec les declarations de MM. Ben Jaafar, Marzouki. Mais aussi alignes sur les principes et chantiers enoces par Mr. Jendoubi. Cet acte est crucial pour l'avanir d'une pratique democratique saine et perenne qui commence par l'acte de vote et tout ce qui le precede dans la transparence, la neutralite et l'independance. Ne nous y trompons pas, a ce jour, il n'est que Mr. Jendoubi pour assurer la reussite de cette immense tache.

mahmoud Bédoui - 19-05-2012 13:26

Difficile de croire un seul instant que la Nahdha ou encore Marzouki et son nouveau mini-parti vont adhérer à cette vision d'une instance totalement indépendante. Ils feront tout pour retarder la solution finale cherchant par tous les moyens de la noyauter. C'est toujours la même tactique du vainqueur qui pense qu'il sera dégagé. Croire qu'ils vont jouer démocratie et clarté ne me semble pas du tous dans leurs visions des choses politiques. CHICHE !

Citoyenne - 19-05-2012 14:12

Qu'en est-il de la valse des chiffres dans les résultats définitifs de l'élection du 23 octobre 2011, publiés par l'ISIE ?

khlifi - 19-05-2012 19:13

A entendre certains médias, il y a un doute sur l'indépendance future de cette Institution qui changerait notamment de nom et, pour preuve, le temps qui est mis à concocter un texte de loi sur mesure et à ne pas reconduire l'équipe actuelle qui a hâte de mettre à jour la liste électorale préjudiciable aux partis au pouvoir .Par ailleurs, ne voit-on pas l'administration centrale et régionale en train d'être accaparée par les gens au pouvoir ce qui conforte l'hypothése que les futures élections pourraient ne pas être aussi transparentes que celles du 23 octobre 2011.Le Gouvernement précedent avait décidé de ne pas participer aux élections.Actuellement la situation a changé et ceux qui sont au pouvoir ne sont pas préts pour le transmettre comme l'a fait démocratiquement si BCE.Ils ont gouté au pouvoir et désirent poursuivre leurs réformes, dominer les mosquées, islamiser à leur façon l'enseignement,remplacer les banques classiques par les banques islamiques, mettre la main sur les médias, opter pour un nouveau modéle de société et j'en passe.En réunissant tout ce monde Monsieur Jendoubi semble mettre chacun devant ses resposabiltés historiques.Est-ce que cela est suffisant pour renverser la vapeur?

Toumata merich - 20-05-2012 08:02

Il serait très difficile de comprendre et d'accepter le "limogeage "d'une équipe (ISIE) qui a fait ses preuves et surtout qui a acquis une expérience dans le domaine des élections. Une équipe qui s'est formée sur le tas, qui a construit une stratégie en partant de rien. Bien sûr on peut lui faire des reproches sur certaines erreurs mais qui ne s'est jamais trompé? Les opposants à cette équipe lui reproche d'avoir contribué au passage d'Ennahdha en acceptant la formule proposée pour le comptage des voix qui a permis notamment la désignation d'un président élu par 7.000 voix seulement, beaucoup moins que certains députés. C'est la démocratie! kamel jendoubi et son équipe ne reproduiront plus les mêmes erreurs s'ils sont recoduits mais en sera-t-il de même avec une nouvelle équipe????

T. CHAIBI - 20-05-2012 22:51

L'ISIE a été, de l'avis général, des Tunisiens et des étrangers, une réussite totale. Elle a permis à la Tunisie d'organiser l'une des meilleures élections du monde, élections qui lui ont valu respect et considération. De par sa composition, de par son mode de fonctionnment et surtout grâce au rayonnement et à la réputation de son Président (M. Kamel Jendoubi) l'ISIE a été exemplaire Or, aujourd'hui, on veut la remplacer par une INIE, qui sera, à la lumière du projet de loi à très forte coloration politique. S'il n'y a pas derrière cette volonté de changement et de de remplacement de l'ISIE un sombre dessein partisan et une volonté inavouée d'organiser des élections maison; pourquoi changer une institution qui a fait l'unanimité. Selon le dicton cher aux sportifs "on ne change pas une équipe qui gagne".Il suffit d'apporter au Décret-loi créant et organisant l'ISIE les quelques modifications recommandées par M. Jendoubi lui-même et l'affaire est entendue. Ces Messieurs Dames de la Troika semblent avoir un autre avis et surtout d'autres ambitions, ambitions qui ne sont certes pas celles du pays

Abdoulhamid HACHENI - 21-05-2012 10:05

Je n'arrive pas à comprendre encore...Tout le monde focalisé sur les échéances électorales miroitées pour mi 2013 et on oublie qu'il y une éventualité que le peuple soit appelé plutôt. En effet, le président de l'assemblée, prédit la fin de l'élaboration de la consitution avant le 23 Octobre 2012...Mais qui nous garantit que cette constition soit adoptée par l'ANC?...le règlement ne prévoit il pas un réfréndum en cas de blocage?...Qui se chargera alors d'organiser ce référendum?...L'ISIE n'est pas ecore formée, alors que Octobre pointe à 4 mois et qu'un vote nécessiterait 6 mois de préparation?...A supposer que la constitution soit adoptée en deuxième lecture à la date annoncée...sa mission sera alors achevée, les représentant n'auraient plus aucune légitimité...Et si l'ANC est dissout, qui supervisera alors les autres pouvoirs et la vie politique d'une façon générale...Un débat devrait avoir lieu le plutôt possible, en vue d'éclaircir tous ces points pour les communs des tunisiens qui se sentent de plus en plus évincés et ignorés des affaires qui le concernenet au premier plan et qu'il sera, en tout cas, amené à valider!!! Salutations. Abdoulhamid HACHENI- Riadh Andalous/ Ariana-Tunisie

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