Un colloque pour évaluer la feuille de route de la commission Ben Achour
L’association Voix de la Concorde et de la Citoyenneté a organisé le 29 juin 2012 au Ministère des droits de l’homme et de la justice transitionnelle à 16h un colloque ayant pour objet d'évaluer l’agenda tracé par le haut comité pour la réalisation des objectifs de la révolution et de la transition démocratique.
Il faut rappeler que la révolution tunisienne est unique au monde , le peuple tunisien révolté a accepté la concrétisation de son pouvoir d’une façon graduelle et pacifique mais les Tunisiens se considèrent en révolution continuelle ; ils seront très vigilants et ne laisseront pas le chemin libre à ceux qui ont longtemps applaudi la dictature pour revenir au pouvoir sous couvert de la démocratie , du pragmatisme et des droits de l’homme.
La pression populaire a conduit à la dissolution du RCD et l’organisation d’élections irréprochable mais le chemin qu’ont tracé ceux qui ont exercé le pouvoir transitionnel ne correspond pas aux exigences de la situation révolutionnaire et nécessite une évaluation et une correction .
En effet , une bonne politique démocratique est celle qui allie la légalité et la légitimité.
Ou en sommes nous ?
Une ANC parallèle, des sit-ins , des grèves, des destructions de biens publics, des affrontements, de nombreuses propositions de lois et de d’actions viennent de personnes externes aux organe.
D’après les partis de l’opposition le gouvernement a été inefficace mais le gouvernement dit que c’est l’opposition qui lui met les bâtons dans les roues.
Cette situation n’est elle pas une confirmation d’un mauvais choix de la feuille de route tracée par le pouvoir transitoire qui a suivi la révolution ?
Notons que plusieurs propositions ont été faites aux décideurs de cette époque permettant d’éviter d’arriver au blocage actuel mais n’ont pas été écoutées.
La lenteur et l’inefficacité de l’action gouvernementale n’est elle pas structurelle ? Il a bien été proposé de prévoir l’élection d’un comité présidentiel qui exercerait les pouvoirs exécutifs et législatifs exceptionnels durant la période transitoire de préparation de la constitution ce qui aurait permis aux élus de se consacrer pleinement à leur travail constitutionnel.
En plus , comment le gouvernement actuel peut il être efficace avec une structure exécutive (gouverneurs et délégués hérités de zaba ?) , Pourquoi n'a-t-on pas appliqué la proposition qui consiste à élire en même temps que la constituante des comités de localités, de régions puis à l’échelle nationale ainsi que les conseillers municipaux ce qui aurait permis d’avoir une structure exécutive représentative des aspirations du peuple ?
Il y a eu plus que dix mille candidats pour une ANC de 217 sièges qui étaient intéressés par l’action publique pourquoi a-t-on a refusé de nous écouter et d’utiliser ce potentiel pour le bien de la nation ?
La parité a-t-elle conduit à la concrétisation de l’égalité entre hommes et femmes ? n’ a-t-on pas vu plusieurs femmes élues dans l’ANC voter contre le droit de la femme à être candidate à la présidence de la république ?
Le choix des élections par listes n’est il pas une tromperie car aucune liste ne peut appliquer son programme ?
En plus , Hitler n’est il pas venu au pouvoir par des élections démocratiques sur la base de listes ?
Quelle garantie avons-nous sur la démocratisation des décisions à l’intérieur des partis politiques ?
Pourquoi les propositions qui consistaient à choisir les représentants du peuple sur la base des personnes avec une plus grande division des circonscriptions n’ont pas été prises en compte?
Propositions
Il faut tout de même souligner que les présents à ce colloque ont été unanimes pour considérer que le choix d’élire une assemblée constituante sur la base de listes paritaires avec prise en compte des plus grands restes sans remplir la pyramide du pouvoir par le vote est l'une des raisons les plus importantes de ce dérapage et de la lenteur d’action et de l’hésitation dans la prise des décisions car les voix se sont dispersées et se sont éloignées de la représentation des aspirations du peuple. Elle se sont concentrées sur le positionnement pour les prochaines élections aux dépens de la recherche de solutions rapides aux demandes populaires urgentes .
Changer les personnes ne suffit pas pour éviter le dérapage que nous avons vécu sous le régime déchu, car la réforme nécessite la mise en place des structures et des procédures nécessaires pour la concrétisation du pouvoir du peuple en facilitant sa consultation par l’introduction de l’initiative populaire dans la constitution en même temps que l’instance opérationnelle du peuple (DIWAN ECHAAB) qui est élue d’une façon pyramidale avec une base constituée des comités de quartier et dont le sommet un comité national, son rôle étant d’organiser des élections et d’agir pour que les réclamations du citoyen arrivent à destination et soient résolues par la négociation entre les parties concernées et en cas de besoin de trancher les litiges en opérant par référendum populaire en faisant appel aux techniques de la démocratie numérique profitant ainsi des expériences internationales dans ce domaine.
La révolution a été faite pour la dignité qui passe par le développement et l’emploi
L’association Voix de la Concorde et de la Citoyenneté insiste sur la nécessité de la réalisation d’un état des lieux précis des caractéristiques du sol et du sous-sol ainsi que des moyens humains pour déterminer les possibilités de développement en plus d’une expertise des différents organes formant les pouvoirs exécutifs et judiciaires et l’organisation de débats entre les différents décideurs politiques pour une évaluation objective de la situation afin de trouver une solution structurelle aux problèmes posés.
Soulignons que bureau exécutif de l’association est composé comme suit :
- président :Raed Marrakchi
- secrétaire général : Moncef Mbarki
- trésorier :Mohamed Khalil Naji
- responsable des relations avec les associations : Imed Hidouri
- responsable des colloques, des études et des recherches : Badreddine Mansouri
- responsable de l’information et de la culture : Mouna Ayari
- membres : Boubaker Arfaoui, Féthi Khlif et Yassine Khlifi
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