Appel à Ennahdha
je convie les « Nahdhaouis » à écouter et à réécouter les discours prononcés lors du meeting du « front populaire » , le 6 et 7 octobre, au Palais des Congrès.
Tous les responsables qui ont pris la parole ont été pour le renversement du régime actuel et le bouleversement de nos choix économiques. C’est plus que grave.
Ce ne sont pas des discours empreints de modération mais plutôt révolutionnaires, ce que les masses populaires aiment. Ils ne comprennent pas qu’après la Russie et la Chine qui ont adopté le choix du libéralisme économique, ce n’est pas à la Tunisie, un petit pays sans ressources et qui ne peut se développer que grâce à l’aide extérieure, de faire revivre la lutte des classes qui a montré son échec cuisant.
Chat échaudé craint l’eau chaude. Oui, le tunisien refusera même de faire revivre la triste expérience des coopératives agricoles et commerciales qui a conduit le pays au désastre économique pourvu qu’on le lui rappelle.
La consécration du principe de la liberté d’entreprendre, dans la Constitution, doit être un choix fondamental à tempérer, cependant, par une redistribution équitable des richesses tant au niveau des classes sociales qu’au niveau des régions, notamment, par la refonte de notre système fiscal fort injuste qui pénalise surtout les salariés.
Ces messieurs du Front Populaire doivent comprendre, une fois pour toutes, qu’on ne peut redistribuer des richesses que si on commence par les produire.
Le tunisien ne demande qu’à produire à la condition que vous lui offrez la liberté, la justice, la liberté des médias, la sécurité et des choix économiques clairs ce que l’actuel Gouvernement tarde à réaliser ou est incapable de faire.
Compte tenu de cette nouvelle donne représentée par la naissance du Front Populaire dont les choix économiques sont clairs, il importe qu’Ennahdha redéfinisse, au plus vite, ses choix politiques et économiques et tende la main à l’opposition, cette opposition qui ne conteste pas sa légitimité et qui n’a donc pas demandé son renversement, mais exige de substituer à la légitimité électorale, une légitimité consensuelle et l’établissement d’une feuille de route claire et précise devant conduire aux élections.
L’initiative de l’UGTT offre une dernière chance à Ennahdha pour qu’un dialogue sérieux et sans exclusive soit entrepris avant le 23 octobre 2012.
Seriez-vous stupides au point, dans ces circonstances, pour continuer à faire voter, injustement, une loi visant, en particulier, l’exclusion de NidaaTounes et de Si Béji Caid Essebssi de ce dialogue et des futures élections?
Continuerez-vous à l’empêcher avec ses alliés à tenir ses réunions et son meeting ? A votre place, je serais plus réaliste et tiendrais compte de la nouvelle réalité politique.
Mokhtar El Khlifi
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